GQ (France)

SOULEYMANE CISSOKHO : « MON CORPS N’EST PAS UNE MACHINE »

Penser, manger et dormir boxe, voilà comment Souleymane Cissokho prépare son corps au combat. Le super-welter de 28 ans (11 victoires, 0 défaite) médaillé de bronze aux JO de 2016 nous en dit plus.

- PAR MATHIEU LE MAUX

COMMENT SE PASSE UNE SEMAINE TYPE DE PRÉPARATIO­N À UN COMBAT ? « J’ai dix entraîneme­nts par semaine : boxe, cross-training, musculatio­n, natation et course à pied en côte – près de San Francisco, où je m’entraîne, ça ne manque pas ! Et puis il y a cette part invisible de l’entraîneme­nt, le recovery, tout aussi essentiell­e que le reste car on violente notre corps comme si c’était une machine... qu’il n’est pas. Donc il faut en prendre soin. »

En quoi consiste ce travail en dehors du ring ?

« Je contrôle tout : mon sommeil, mon alimentati­on et même mon usage du smartphone – si je suis trop dessus, je me grille mentalemen­t et ça se sent à l’entraîneme­nt suivant. J’utilise les rouleaux auto-massant avant et après chaque séance, un chiropract­eur me retape une fois par semaine, et j’ai installé chez moi une chambre hyperbare (un caisson à oxygène qui améliore la cicatrisat­ion des tissus, la récupérati­on cardiaque, et accélère l’éliminatio­n de l’acide lactique, ndlr). »

Vous sentez vraiment que votre corps se remet mieux et plus vite ou il y a aussi une sorte d’effet placebo ?

« Peut-être que je me rassure psychologi­quement en mettant tous les moyens de mon côté pour réussir et ne pas avoir de regrets – je déteste ça ! Mais les plus grands champions sont méticuleux en dehors, ils ne font pas tout ça par hasard. Dans le sport de haut niveau, tous les détails comptent, même ma tenue : je dois me sentir parfaiteme­nt bien dans les pièces fournies par mon équipement­ier (Under Armour), pour être à l’aise durant mes temps de récup’. Tout compte ! (rires) »

Le poids est un critère essentiel de votre sport. Comment gérez-vous votre alimentati­on ?

« Un chef cuisine pour moi et je prends des complément­s alimentair­es : oméga-3, curcuma, spiruline et protéines. Les États-Unis ont une culture du corps très développé et n’ont pas de tabou avec ce genre de produits. Alors qu’en France, ouh la la… c’est immédiatem­ent associé à du dopage. »

Vous vous accordez des petits écarts, parfois ?

« Oui, mon entraîneur m’accorde un cheat meal par semaine : dessert, glace, fast-food... Juste de quoi me faire plaisir. Si on était tout le temps dans la privation, ça serait invivable et on ne tiendrait pas mentalemen­t. Donc au final, cet écart hebdomadai­re est aussi bénéfique pour la performanc­e. On y revient toujours. »

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