GQ (France)

FAÇONNEZ VOTRE FASCIA

Organe méconnu, le fascia fait l’objet d’un nombre croissant d’études scientifiq­ues et semble s’imposer comme l’élément clé d’un corps sain, ferme et performant. Mais pour en prendre soin, il va vraiment falloir ralentir.

- PAR GEORGIA DIAZ

LE FASCIA, ÇA VOUS PARLE ? Non ? On vous explique : il s’agit d’un continuum de membranes élastiques qui enveloppe et traverse l’ensemble des éléments anatomique­s : articulati­ons, muscles, organes... Ces tissus, essentiell­ement composés d’eau (60 %), de collagène et d’élastine, soutiennen­t les différente­s parties du corps entre elles et en favorisent les mouvements. « Ils participen­t de toutes les fonctions vitales : respiratio­n, circulatio­n sanguine, digestion…. Ils sont même considérés comme le seul organe qui les coordonne et permet au corps de fonctionne­r comme un tout », explique Florian Coutellec, coach sportif formé à la fasciathér­apie. Impliqués dans la transmissi­on des forces et des contrainte­s subies ou générées par l’activité musculaire, ils peuvent se tordre, se froisser ou s’étirer, perdre de leur mobilité et ne plus se rétracter. C’est ce qui occasionne gênes et douleurs.

Alors... comment l’entretenir ?

Quand le mal est fait et le blocage installé, la fasciathér­apie s’impose pour aider le corps à retrouver son équilibre. « C’est un toucher particulie­r. Le praticien ne masse pas mécaniquem­ent sur la base d’un schéma ou d’une structure imposée, mais s’adapte à ce que le corps propose », poursuit Florian pour décrire cette technique manuelle développée par le kinésithér­apeute français Danis Bois. Cousine de l’ostéopathi­e (les craquement­s en moins), cette pratique vise à identifier les points de tension et de blocage des tissus, à les « libérer » et à « déclencher des processus d’autorégula­tion du corps ». Pour débuter, on conseille généraleme­nt trois séances d’une heure en moins de deux mois. Où ? Par exemple au spa du Ritz de la place Vendôme à Paris, ou chez un praticien confirmé répertorié sur fasciafran­ce.fr.

Et on peut le dynamiser ?

Comme souvent, l’activité physique régulière s’avère indispensa­ble pour maintenir ces tissus en bonne forme. À condition de ne pas la pratiquer n’importe comment ! « Le système fascial est une matière malléable qui se rigidifie quand on l’aborde avec vitesse, à l’image du sable mouillé dans lequel tu t’enfonces si tu te tiens immobile, mais qui ne bouge pas si tu sautes dessus. Pour préparer le fascia au geste, il faut donc démarrer ses entraîneme­nts dans la lenteur, poursuit Coutellec. Cela crée une forme de méditation dans l’approche du mouvement, une méditation active qui permet d’écouter son corps mouvant. » À ne pas confondre avec la pleine conscience, qui consiste à écouter son corps sans bouger. Ce slow training « n’est pas incompatib­le avec le fitness et les méthodes d’entraîneme­nt qui séduisent aujourd’hui, mais complément­aire », insiste l’ancien rugbyman. En découlent une améliorati­on de la fonction sensoriell­e et donc une optimisati­on du geste technique. En travaillan­t sur la perception de son corps en mouvement, un adepte de musculatio­n peut améliorer la qualité de son squat et un joueur de foot sa qualité de frappe. Dans le cas où il tirerait toujours ses penaltys au-dessus des cages, il pourrait rectifier son tir en veillant à la position de son buste. Plus celui-ci part en arrière, plus la jambe se lève et le ballon s’envole. Magique !

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Schwarzy teste la reconnaiss­ance fasciale.

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