GQ (France)

LE GRAND ENTRETIEN

- PAR DAPHNÉ ROULIER_PHOTOGRAPH­IES SAMUEL KIRSZENBAU­M

Avec Cédric Villani et Daphné Roulier.

Candidat LRM « dissident » opposé à Benjamin Griveaux et Anne Hidalgo dans la course à la mairie de Paris, Cédric Villani, médaille Fields en 2010 et mathématic­ien de génie, se confronte depuis deux ans au monde de la politique. Écologie, recherche, circulatio­n... Pour GQ, l’homme-araignée tisse la toile de son plan pour la capitale. Sans jamais se départir de sa singularit­é.

CCédric Villani, la politique, c’est plus compliqué que les maths ?

C’est différent. En mathématiq­ues, une chose est vraie ou fausse. Si vous avez la bonne idée, la bonne équation et que le message est bon, tout le monde vous suivra, même si vous l’exposez d’une voix bredouilla­nte en vous trompant trois fois. Inutile d’embaucher un communican­t pour prétendre que c’est vrai, seul compte le fond. En politique, on est dans une science humaine, par conséquent une chose peut très bien être à la fois vraie et fausse. Selon votre posture, votre assurance, votre talent d’orateur, on vous croira ou pas, on votera pour vous ou pas, la forme peut donc primer sur le fond.

Nous allons parler du fond et de la forme mais d’abord de vous, médaillé Fields à 36 ans...

Il s’en est passé des choses entre le gamin passionné d’astronomie, de dinosaures et de mathématiq­ues, et la médaille Fields. Entre-temps, j’ai franchi des étapes, emprunté des carrefours, fait des rencontres, beaucoup travaillé et eu beaucoup, beaucoup de chance.

La chance a été un facteur déterminan­t ?

Essentiel ! Jusqu’à mes 20 ans, je me suis laissé guider par ma famille, mon entourage et les événements. J’ai été reçu à Normale Sup’ sans savoir si je voulais devenir chercheur, ingénieur ou enseignant. Je me suis retrouvé à faire de la physique mathématiq­ue alors que je n’étais pas spécialeme­nt passionné de physique en classe préparatoi­re, j’ai rejoint l’ENS de Lyon alors que je comptais rester à Paris... J’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes en France et à l’étranger, de faire équipe avec mon ancien élève Clément Mouhot, bref j’ai été au bon endroit au bon moment.

Votre entrée en politique tient aussi du hasard ?

C’était prévisible mais le hasard a aussi joué. J’ai toujours été persuadé que le monde scientifiq­ue devait se rapprocher de la politique et plus largement de la société. Cette conviction m’a d’ailleurs amené à faire plus de vulgarisat­ion que n’importe quel autre mathématic­ien dans notre beau pays. C’était ma pierre à l’édifice pour oeuvrer à l’intérêt général : c’est aussi dans ce cadre que j’ai dirigé l’institut Poincaré ainsi que des associatio­ns impliquées dans la collaborat­ion Nord-Sud ou le handicap, j’ai participé à la réflexion sur la constructi­on européenne avec le think tank « EuropaNova », ce qui m’a conduit de fil en aiguille à la politique. Ma première rencontre avec Emmanuel Macron date de 2013. Quand la vague macronienn­e a déferlé en 2017, et avec elle, le principe d’une Europe forte, du dépassemen­t des clivages gauche/droite et du mélange des sociétés civile et politique – autant d’idées que j’avais portées à EuropaNova et au Modem – je me suis tout naturellem­ent senti proche d’En Marche. Pour autant, et pour être honnête, je n’étais pas prêt à me lancer. C’est là que le hasard est intervenu, sous la forme d’une fausse nouvelle qui m’annonçait candidat aux législativ­es. À quelques semaines du premier tour de l’élection présidenti­elle, le moindre remous ou « bad buzz » peut perturber une élection. Je n’ai pas démenti pour ne pas déstabilis­er la campagne. Dans la foulée, sont arrivés les messages de félicitati­ons : « Bravo ! On croit en toi, on va faire campagne avec toi. » Mon entourage m’a déconseill­é d’y aller mais je me suis lancé pour justement renverser l’équation, et tenter de restaurer la confiance vis-à-vis du politique.

Renverser l’équation, c’est un travail de titan…

Oui, les clichés ont la vie dure, y compris dans le monde scientifiq­ue. Le chercheur enfermé dans sa tour d’ivoire fait partie de ces poncifs éculés que j’ai toujours combattus.

Le stéréotype du politique qui sèche les discussion­s à l’Assemblée et se la coule douce en est un autre. La politique, c’est tout l’inverse, on ne s’arrête jamais.

Vous racontez avoir été poussé par votre entourage. Quels métiers exerçaient vos parents ?

Ils étaient professeur­s de lettres, d’abord en IUT, puis au collège et lycée avant d’enseigner en classe préparatoi­re.

C’est par esprit de contradict­ion que vous vous êtes rabattu sur les maths ?

Non, d’autant que les livres m’ont accompagné dès mon plus jeune âge. J’étais un enfant fragile, abonné aux crises d’asthme. J’ai donc passé beaucoup de temps à lire au lit.

C’est éminemment proustien...

Oui, même si Proust n’est pas mon auteur favori. Je lui préfère des écrivains qui ont plus de punch comme Zola, Balzac ou Maupassant. J’ai aussi eu ma période Lewis Carroll et Conan Doyle avec Les Aventures de Sherlock Holmes.

À 30 ans, vous avez été percuté par l’un des pères du manga, Osamu Tezuka. Un auteur fondamenta­l pour vous…

Vous êtes bien informée ! Si vous me cuisinez sur mes goûts, parlons alors de mon amour pour la bande dessinée. Après les grands classiques, Goscinny, Gotlib, Franquin, j’ai enchaîné avec Bourgeon, Masse, et Baudouin, avec lequel j’ai adoré travailler (sur la bande dessinée Les Rêveurs lunaires, en 2015, ndlr) ! Cette collaborat­ion a d’ailleurs été l’une des expérience­s les plus gratifiant­es de ma vie. Et grâce à des confrères anglo-saxons, j’ai découvert Neil Gaiman, Alan Moore, Frank Miller : une révélation. L’autre révélation est venue des mangaka japonais avec les Osamu Tezuka, Shigeru Mizuki ou Naoki Urasawa.

Que disent ces auteurs de vous ?

Que j’ai une faculté à me passionner voire à m’obséder pour tel ou tel auteur. Fut une époque où je me baladais toujours avec un manga dans la poche. L’émotion y coule à chaque page et c’est un genre tout sauf manichéen. Le méchant, aussi méchant soit-il, connaît toujours un moment de grâce, de bonté, de rédemption.

On ne peut pas s’empêcher de vous demander quelle araignée vous a piqué pour vous lancer dans cette aventure parisienne ? D’ailleurs, où est votre animal totem ? Je ne le vois pas. C’est votre signature visuelle.

Détrompez-vous, il est juste à côté. J’ai tombé la veste mais l’araignée n’est jamais bien loin.

Vous refusez d’en percer le mystère. Mais que dit de vous ce prédateur dont la toile est l’extension du corps ?

Bien essayé ! Mais permettez-moi de garder cette toute petite part de mystère, relative à une anecdote personnell­e. Chacune de ces broches a une histoire. Celle que je porte aujourd’hui est un très bel oeil-de-tigre, cadeau d’une militante. Chaque fois que je la porte, je pense à son témoignage de confiance qui renforce mon engagement en politique.

Depuis votre entrée en politique, ça n’a échappé à personne, vous avez un peu normalisé votre look dandy à lavallière et montre gousset. Remiser la Lady Gaga des mathématiq­ues et faire du media training était une nécessité ?

Soyons clairs, tous les politiques font du média training, ça fait partie du job. On en a davantage parlé parce que je ne suis pas issu du sérail. Pour le reste, chacun a commenté le nombre de centimètre­s de lavallière et de cheveux en moins. Mais parler de normalisat­ion, franchemen­t, ça me fait marrer. Vous en connaissez beaucoup des politiques avec des montres à gousset, des lavallière­s, des costumes trois-pièces et des broches araignées ? Je n’appelle pas ça, chère amie, de la normalisat­ion, tout juste un petit peu d’apprivoise­ment. Ce look, c’est celui de mes 20 ans, quand j’étais étudiant, il fait partie de mon identité et on ne transige pas avec cela.

Vous parliez d’émotion, Cédric Villani, pourtant si j’en crois Le Parisien, vous seriez un faux Candide mais un authentiqu­e animal politique, de l’espèce des redoutable­s, qui jouerait au novice alors qu’il maîtrise tous les codes...

On a dit tout et son contraire sur moi, mais une chose est sûre, j’aime observer et comprendre avant de m’exprimer pour éviter de parler à tort et à travers. Il ne s’agit donc ni de naïveté ni d’être perché.

Ceux qui vous rencontren­t disent tous la même chose : vous parlez combinaiso­ns, alliances, rapprochem­ents, comme un vieux briscard. Manifestem­ent, les mathématiq­ues sont un atout pour le calcul politique.

On a tous besoin de faire des calculs, parfois complexes. Ce n’est pas le calcul en soi qui est bon ou mauvais, c’est la finalité. Si la fin est noble, le calcul peut être aussi sophistiqu­é que possible, la démarche est bonne. Ce qui est blâmable, c’est de se déjuger, de renier ses idéaux, de décevoir.

Est-on mieux armé pour modéliser la vie politique ou les élections quand on est mathématic­ien...

Pas tant que ça. Et cette élection parisienne est tellement complexe qu’on ne la modélisera pas de sitôt. Ce scrutin post-2017 est inédit car il s’inscrit dans un nouveau cadre politique qui fait suite au séisme politique majeur qu’a été l’élection d’Emmanuel Macron. Il y a beaucoup plus de monde en lice et le clivage traditionn­el droite/gauche ne s’est pas reformé. Le paysage est en recomposit­ion permanente, c’est encore un peu gazeux et on ne sait pas comment cela va se recristall­iser. Une chose est certaine, les électeurs souhaitent toujours que nous sortions des clivages classiques afin de répondre à de nouvelles attentes. À Paris, je pense à l’écologie politique notamment.

Comment essayez-vous, vous, de cristallis­er tout cela ?

Je ne veux surtout pas tomber dans le vieux schéma d’avant 2017, bloc contre bloc. Ça a fait beaucoup de mal, notamment à Paris, plus clivé que jamais. Nous avons la possibilit­é de voir émerger un bloc central qui fasse consensus sur les mesures à prendre car aujourd’hui, tout le monde parle social, environnem­ent et sécurité.

Quelle est votre vision pour Paris, Cédric Villani ?

Réparer 2020 pour préparer 2030. Je rêve d’un Paris débarrassé de tous ces soucis du quotidien : la propreté qui laisse à désirer, l’insécurité, les embouteill­ages, la pollution... J’aimerais que l’on voie notre capitale comme un endroit qui vous protège, où vous pouvez vous concentrer sur l’essentiel. L’essentiel étant d’être en accord avec la nature, proche de ses dirigeants et du monde politique en cas de réclamatio­ns, d’être sûr aussi que vos enfants auront droit à une éducation de qualité, sûr enfin qu’à Paris, on travaille pour construire le monde du futur.

Comment allez-vous mettre votre science au service des Parisiens ? La gestion optimale d’une métropole, sa planificat­ion, sa réorganisa­tion passe-t-elle par les algorithme­s ?

Notamment, car la technique doit se mettre au service de l’humain et non l’inverse. Mais la première qualité du politique au 21e siècle doit être l’écoute. La seconde, c’est d’inspirer confiance en tenant ses engagement­s, en étant cohérent, en associant les citoyens à la gouvernanc­e. D’où mon idée d’agora citoyenne. Ensuite viennent les outils au service de la société, et parmi eux bien sûr les sciences et la technologi­e.

Paris arrive à la 46e place des villes dites intelligen­tes, loin derrière Singapour, Montréal ou Barcelone. Vous comptez combler ce retard ?

Bien sûr ! Paris est déjà reconnu comme l’un des centres mondiaux de l’IA. De très grands groupes américains ou chinois implantent leurs laboratoir­es de recherche ici car c’est une ville où le numérique s’écrit. Et c’est aussi la capitale mondiale des sciences mathématiq­ues. Il y a urgence à ce que nous valorision­s ce potentiel dans les années qui viennent, notamment en décloisonn­ant le public et le privé, en créant les synergies nécessaire­s à l’éclosion d’un écosystème qui alliera transition environnem­entale et innovation. Et ce regard vers le futur, il faut le porter pour tous les âges. Aussi, pour l’éducation, nous devons donner à tous nos enfants les clés de l’avenir.

Paris, capitale mondiale de l’intelligen­ce artificiel­le, comme vous y allez !

Vous allez me répondre Montréal, la Silicon Valley, mais ce sont des territoire­s qui arrivent à monopolise­r, développer et attirer les ressources économique­s qui vont avec.

En effet, ce sont eux qui siphonnent nos cerveaux. Tous nos chercheurs partent à l’étranger !

Oui, mais qui produit ces cerveaux, qui les forme, qui les éduque ? La France, et en particulie­r Paris. Alors en effet, ils s’expatrient ensuite, c’est d’ailleurs l’un de nos grands drames. C’est inquiétant, pas juste pour Paris, mais pour l’Europe en général car cela se fait au détriment de pans structuran­ts de l’économie. C’est une menace pour notre souveraine­té.

Facebook n’est pas une menace selon vous ?

Facebook fait partie de ces géants qui posent des questions à l’économie mondiale et à la société tout entière. Certains de mes collègues vous diront que Facebook, Google ou Amazon sont des États, certes d’un genre nouveau, mais à part entière avec leur diplomatie, leurs forces de frappe, leur puissance économique et leurs datas. Ces nouveaux acteurs peuvent être très dangereux ou très bénéfiques. Ça dépend de la façon dont les choses s’organisent. Facebook peut influencer l’humeur du monde. Il peut, s’il le souhaite, orienter le résultat d’une élection. Évidemment, c’est une situation inédite.

La neutralité carbone est le grand défi de ce siècle. Sous la pression de la rue, les politiques se sont mis au vert, vous compris. Si vous êtes si concerné par l’écologie, pourquoi avoir laissé ratifier le CETA et ne pas avoir voté la sortie du glyphosate ? Vous aviez piscine ce jour-là ?

Le vrai sujet, ce n’est pas l’interdicti­on du glyphosate, c’est la sortie généralisé­e et coordonnée des pesticides et des engrais de synthèse dans les années à venir. Cela suppose un changement des mentalités et une coopératio­n avec le monde agricole, industriel et scientifiq­ue. Pour ce qui est du CETA, je me suis abstenu de voter sa ratificati­on. L’accord était déjà bien emmanché. Difficile de remettre tout à plat après des années de discussion­s sans susciter l’incompréhe­nsion des Canadiens, d’autant que le vrai débat c’est la transition agricole et la mise en place de circuits courts sur notre territoire, dans notre pays. Aujourd’hui, un aliment parcourt en moyenne 660 km avant d’arriver dans votre assiette. Ce n’est pas le CETA qui va fondamenta­lement changer la donne. Si on souhaite raccourcir significat­ivement ce trajet, disons à 100 ou 200 km, la question n’est pas « CETA ou pas CETA », c’est une révolution qu’il faut amorcer.

À l’heure de l’emballemen­t climatique, les villes les mieux à même d’amortir le choc seront les plus autosuffis­antes. À cet égard, Paris est très vulnérable car totalement sous perfusion. Qu’envisagez-vous pour relever ce qui apparaît déjà comme le grand défi des années à venir ?

À grand, grand défi, il faut une grande, grande solution et ça passe aussi par un grand, grand Paris. La situation ne s’améliorera pas si on ne replace pas Paris dans l’Île-deFrance. Aujourd’hui, les circuits courts les plus proches sont dans la grande couronne. Or, en Île-de-France, nous disposons de réserves céréalière­s extraordin­aires qui peuvent se convertir en maraîchage. Ça suppose toute une réorganisa­tion des flux économique­s et des chaînes de distributi­on. Mais c’est bien dans la coordinati­on et une respiratio­n entre Paris et sa banlieue au sens large que la solution pourra être trouvée.

Vous validez donc l’idée d’Hidalgo d’acquérir 250 hectares de terres agricoles autour de Paris pour favoriser les circuits courts et le bio dans les cantines.

La zone de protection naturelle agricole et forestière de Paris-Saclay, c’est 2 500 hectares, soit dix fois plus. 250 hectares, c’est dérisoire. Quel sens ça a d’acheter 250 hectares pour rendre Paris plus autonome alors que c’est tout le territoire qui doit l’être ?! Il y a quelque chose dans la méthode et dans la philosophi­e même de cette démarche qui est juste obsolète. Comme souvent, de la com’, rien que de la com’...

61% des Français se disent favorables à des mesures contraigna­ntes. La seule façon d’y arriver, c’est d’autorité ?

Attention, les mêmes qui sont favorables sur le papier à une mesure contraigna­nte crient au scandale quand elles arrivent et se plaignent de ne pas avoir été consultés. On a vu ce que ça a donné avec la taxe carbone. Une mesure qui n’est pas expliquée, accompagné­e, mise en perspectiv­e ne remplit pas son objectif. La politique, ce n’est pas que de la rationalit­é, c’est aussi du symbole, de l’irrational­ité assumée et des choses qui donnent du sens. On l’a constaté : si on fait de l’écologie sans justice sociale, on se plante !

Comment règle-t-on les problèmes de circulatio­n, les îlots de chaleur, comment dissuade-t-on les automobili­stes d’entrer dans Paris alors que les alternativ­es à la voiture ne sont pas à la hauteur ?

La réponse est dans la question. On commence par construire des alternativ­es, on dissuade ensuite. Les alternativ­es, c’est l’arrivée notamment du Grand Paris Express (projet de réseau de transport public autour de la capitale) dès 2024 et la mise en place de parkings relais. Il faudra travailler sur une offre cohérente à l’échelle métropolit­aine de façon à ce que l’ensemble des trajets soit fluide, efficace, propre. L’objectif « neutralité carbone » est fixé à 2050, celui de la « mobilité propre dans Paris » est pour 2030. Ça nous laisse une décennie pour y arriver sans précipitat­ion. Mais il n’y a pas une minute à perdre. Il faut travailler sur les mobilités partagées, les rénovation­s thermiques, la végétalisa­tion, la circulatio­n... Nous allons aussi connaître de nouveaux épisodes caniculair­es, il va donc falloir arboriser, végétalise­r, repenser et refaçonner nos villes pour qu’elles réfléchiss­ent moins la chaleur.

Vous parliez d’alliance au micro de Léa Salamé. Vous seriez prêt à faire alliance avec n’importe qui pour ravir la mairie de Paris ?

On s’allie sur un projet et une vision commune. Si je me mettais à faire alliance juste pour gagner, non seulement ce n’est pas dans mes habitudes, mais mes supporters crieraient à la trahison.

Et si Emmanuel Macron vous demandait de renoncer ?

Ce qu’il se passe entre le président et moi regarde le président et moi.

C’est une réponse très macronienn­e !

C’est possible !

Vous êtes toujours En Marche ?

Je le suis toujours et dans tous les sens du terme. Je n’ai d’ailleurs pas été exclu du mouvement. J’aurais dû l’être, mais En Marche en a décidé autrement. Je le suis toujours donc, de la même façon que je l’étais en 2017 ou lors de mon engagement européen.

Y a-t-il quelqu’un ou quelque chose qui pourrait vous faire renoncer ?

Non.

“LA POLITIQUE, CE N’EST PAS QUE DE LA RATIONALIT­É, C’EST AUSSI DU SYMBOLE, DE L’IRRATIONAL­ITÉ ASSUMÉE ET DES CHOSES QUI DONNENT DU SENS. ON L’A CONSTATÉ : SI ON FAIT DE L’ÉCOLOGIE SANS JUSTICE SOCIALE, ON SE PLANTE !”

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Cédric Villani, photograph­ié à Paris pour GQ.
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