GQ (France)

Barbour et sa célèbre veste Beaufort.

Visite guidée près de Newcastle, où les artisans de Barbour confection­nent la célèbre veste Beaufort.

- PAR VICKY CHAHINE PHOTOGRAPH­IES COLIN LE DORLOT VESTE EN COTON CIRÉ BEAUFORT, BARBOUR, 400 €. BARBOUR.COM.

CCOTON CIRÉ, col en velours côtelé, doublure en tartan... Lorsqu’elle imagine la veste Beaufort en 1982, Dame Margaret sait-elle qu’elle deviendra une pièce emblématiq­ue de Barbour ? Ce sont les chics chasseurs français du dimanche qui inspirent à l’époque l’épouse du petit-petitfils du fondateur pour cette pièce fonctionne­lle. Près de quarante ans plus tard, il s’en écoule plus de 100000 exemplaire­s par an, l’un des best-sellers de l’institutio­n anglaise. Visite de sa confection artisanale dans l’usine historique de Barbour, près de Newcastle.

TOILE ENDUITE ET TARTAN

Boostées par la musique pop diffusée par la radio locale, les petites mains commencent par découper le fameux coton ciré qui a fait la renommée de John Barbour. En 1984, l’entreprene­ur a l’idée d’en faire des vestes de travail déperlante­s qui séduisent marins, pêcheurs et autres dockers du port en pleine expansion de South Shields, à quelques kilomètres de Newcastle. Et comme la toile enduite ne se lave pas (éventuelle­ment avec une éponge mais, de grâce, jamais à la machine), John Barbour fait doubler la veste avec du tartan pour camoufler les taches. Cent cinquante ans plus tard, le combo reste le même.

LA VESTE EN KIT

Décomposée en vingt-cinq parties à l’aide d’un patron, la veste Beaufort rejoint ensuite la chaîne de montage parcourue par des rails qui la conduisent de poste en poste. Un artisan se charge de la double couture qui garantit l’étanchéité, l’autre des poches pour les mains avec une doublure chaude façon moleskine, le suivant du zip avec son rond pour pouvoir être glissé facilement, même avec des gants. Sans oublier la grande poche dans le dos prévue à l’époque pour conserver ses trophées de chasse. Aujourd’hui, on y glisse le Sunday Times, moins salissant.

AVEC FINITIONS

Une fois les différente­s parties assemblées, on ajoute tout un tas de boutons-pression puis l’on fait des trous sous les aisselles pour la ventilatio­n (on rappelle que la veste ne passe pas en machine). Avant de terminer au poste de vérificati­on qui envoie les produits partout dans le monde, petit crochet par l’atelier de réparation. Un genre de clinique où atterrisse­nt les vestes Barbour des clients qui ne troqueraie­nt pour rien au monde leur vieux modèle contre un neuf. D’autant que la toile enduite ne protège pas seulement des intempérie­s, avec les années, elle finit par se mouler sur le corps de son propriétai­re. Et la patine sur mesure, ça n’a pas de prix !

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Découpe du coton ciré, doublage avec du tartan, assemblage et pose de boutons-pression... La veste Beaufort de Barbour s’écoule chaque année à plus de 100 000 exemplaire­s.
Découpe du coton ciré, doublage avec du tartan, assemblage et pose de boutons-pression... La veste Beaufort de Barbour s’écoule chaque année à plus de 100 000 exemplaire­s.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France