Le cycle de la vie
Maison Tamboite, fabricant de vélos sur mesure (très) haut de gamme, propose de « costumiser » son modèle Fauve en habillant son cadre de tissus Dormeuil. Un summum de personnalisation.
CCES DERNIERS TEMPS, ça n’allait pas fort. Empêtré dans l’achèvement à rallonge d’une relation façon Brexit amoureux, il semblait évident que nous avions besoin, nous aussi, d’un nouveau contrat d’union pour aller de l’avant. Et c’est sur un chat, plus précisément une sublime petite chatte noire d’un an baptisée « Scarlett », que notre quête éperdue d’affection a trouvé son point de ixation. En contrepartie d’un investissement minimal (croquettes bon marché, litière à changer), nous allions pouvoir combler notre vide affectif tout en pro itant de sa présence bienfaisante. Études scienti iques à l’appui, le vétérinaire Jean-Yves Gauchet, inventeur de la « ronron thérapie », explique que la vibration en basse fréquence émise par les félins fonctionnerait comme un anxiolytique naturel, générant chez l’humain « des pensées positives et de bienêtre ensuite transmises à notre cerveau. » Dans un article sur Slate, Nadia Daam nous apprenait que nous, garçons, avions tout à gagner à adopter cet animal. Contrairement à l’injuste cliché de la « femme à chat », synonyme de « vieille ille pathétique », l’homme à chat serait, lui, quali ié de « sexy » ou de « mignon ». A in de rafler quelques points de karma supplémentaires, c’est à une féline abandonnée que nous avons choisi d’offrir une nouvelle vie. Mais, depuis son arrivée, c’est une tout autre histoire qui s’écrit. Surindépendante, allergique au moindre contact physique et signi iant régulièrement l’agacement que lui provoque notre présence, cette chatte semble avoir pour moteur existentiel de contrarier nos attentes. Les dizaines d’euros de jouets et de friandises n’y changent rien : elle reste insensible à toute tentative de corruption. Au bout de trois mois de relations orageuses, l’intervention à domicile d’une comportementaliste féline, sorte de thérapeute du couple homme-chat mais sans veste en tweed, n’a fait que con irmer l’implacable constat : « Ce blocage peut durer des mois. » Une situation frustrante mais aussi riche en enseignements. Car en se refusant systématiquement à ces caresses que nous prenions bêtement pour un acquis, c’est une leçon quotidienne sur la notion de consentement – plus percutante que n’importe quel thread féministe – que nous délivre cet être insaisissable. Une manière aussi de nous rappeler les vertus de la patience et de l’investissement à l’heure des relations Tinder. Et que l’autre n’a pas vocation à porter notre charge émotionnelle ni à répondre au moindre de nos désirs. Finalement, devenir un homme à chat ne nous aura pas rendu plus mignon ou plus sexy, mais peut-être plus averti.