Trois bolides qui décoiffent
Aston Martin, Bentley et McLaren, trois prestigieux constructeurs relancent la mode du speedster à bosse : des voitures de grand sport, fort coûteuses, à piloter au grand air, cheveux au vent.
pedigree, chacune de ces voitures possède deux bosses derrière les sièges. Jadis, ces excroissances servaient d’éléments aérodynamiques dans le prolongement de la tête du pilote. Aujourd’hui, il s’agit surtout d’une coquetterie esthétique, destinée à protéger les bagages assortis de la Bentley ou à ranger les casques chez McLaren et Aston Martin. Et si ces trois voitures inaugurent un capot ajouré, chez Aston l’espace libéré sert à caser le gros V12 de 5,2 L, alors que chez McLaren, il fait office de saute-vent naturel. En effet, sur l’Elva, l’air s’engouffre au niveau du pare-chocs et ressort par l’ouverture du capot juste devant les occupants. Orienté à 135°, ce jet d’air forme un rideau naturel et invisible protégeant le pilote et son passager lorsque la vitesse augmente, d’autant que chacune de ses trois voitures atteint 300 km/h, ce qui n’est pas très écolo. La Bentley vante toutefois sa peinture naturelle à base de riz et sa moquette épaisse en pure laine vierge d’Écosse pour se rattraper. Enfin, signe d’exclusivité extrême, ces trois anglaises sont toutes produites en édition limitée, de 12 à 249 exemplaires, et vendues à des tarifs extravagants allant de 830000 euros à 1,64 million d’euros ! À ce prix-là, elles sont toutes à transmission automatique (du virus).
SECRETS D’HISTOIRE
E« ELLE OUVRE DES POSSIBILITÉS INFINIES pour l’avenir en matière d’innovation, et la voie d’une nouvelle ère pour la marque. » Quand il évoque sa montre connectée, Frédéric Arnault, directeur de la stratégie et du digital de Tag Heuer, se réjouit d’avoir un temps d’avance en bombant le torse. Et il a raison. Car sa Tag Heuer Connected, grâce à son boîtier 45 mm en acier inoxydable (ou en titane), sa lunette graduée en céramique, sa couronne et ses deux boutons-poussoirs, a un avantage certain sur la concurrence : elle ressemble à une montre de luxe que l’on choiera comme un bijou de famille. Jusqu’ici, alors que Seiko fut le premier à proposer un modèle connecté (la Receptor, qui recevait des messages), en 1990, les smartwatches se voulaient l’apanage d’acteurs de la high-tech tels que Garmin, Apple, Fitbit, Samsung ou Withings. Avec chacune ses points forts : l’électrocardiogramme de l’Apple Watch, le GPS spécial running ou spécial golf des Garmin Forerunner et Approach S60, l’analyse du sommeil de la Steel HR de Withings… De quoi ravir le compulsif de la data et du bien-être calibré. Sauf que le chic et l’authentique d’une pièce d’horlogerie manquaient pour que la tocante techno soit adoptée durablement. Tag Heuer fit une première tentative fin 2015 avec un modèle inspiré de sa Carrera. Pas une franche réussite. Très épaisse, peu élégante, trop chère (1350 euros alors que la concurrence oscille entre 100 et 500 euros), et, surtout, pas assez efficace en matière de connectivité. En se rapprochant de Google pour l’interface, en fluidifiant considérablement la navigation et la personnalisation des menus, en enrichissant l’application smartphone dédiée et en offrant une large palette d’activités sportives et de données santé, la Tag Heuer Connected gagne en crédibilité technologique. Et même si son prix et son épaisseur gagneraient encore à être rabotés, ce modèle à l’esthétique soignée s’adapte précisément à l’air du temps.
TAG HEUER CONNECTED, À PARTIR DE 1750 €