GQ (France)

« POURQUOI J’AIME... LA CORÉE » PAR HAFID F. BENAMAR

- PAR ALEXANDRE LAZERGES

Le comédien-auteur-réalisateu­r, vu dans la série et les pubs EDF avec Éric Judor, en pince grave pour le pays du matin calme.

MA PASSION POUR LA CORÉE a commencé par hasard, après la saison 1 de Platane (2011). J’avais un peu de temps devant moi, je matais des DVD, et je suis tombé sur le ilm d’action Ma femme est un gangster (2001) de Jingyu Lim. C’était tellement mal doublé, que je l’ai mis en version coréenne, et là, j’ai eu un coup de foudre. En y réfléchiss­ant, c’est peut-être parce que j’ai fait du taekwondo quand j’étais gamin. Je me souviens qu’on devait compter en coréen pendant les cours. Toujours est-il que c’est devenu comme une drogue, j’avais une sensation de manque quand un ilm se terminait, et un bonheur intense dès que je lançais autre DVD de ilm coréen. Je me suis mis à en voir cinq ou six par jour ! J’adorais l’écriture, la réalisatio­n, la langue... Ce cinéma est tellement beau, j’étais subjugué : The Man from Nowhere (2010), Nameless Gangster (2012) et New World (2013)... Pas étonnant que Bong Joon-ho ait eu autant de prix pour son ilm Parasite, cette culture est absolument fascinante. Au bout de deux mois, je me suis inscris à l’Institut Roi Sejong à Paris, j’ai pris des cours assidûment chaque mercredi soir. C’était comme retourner à l’école, je faisais mes devoirs tous les week-ends. Malgré cette passion, je ne suis allé qu’une seule fois à Séoul, juste pour véri ier si ça correspond­ait bien mes attentes. C’était le cas, et je me suis promis d’y retourner pour travailler. En attendant, je roule en Hyundai et je me suis fait une vingtaine de T-shirts à message en hangeul (l’écriture coréenne, ndlr). J’en porte un qui dit « Vive les Ajumma » (les MILF en Corée) dans les pubs EDF qu’on a écrites avec mon compère Éric Judor. Cette passion est tellement débordante que pour la troisième saison de Platane, Éric et ses auteurs ont écrit les gags de mon personnage, Flex, avec les touristes coréens. Évidemment, je raffole de cuisine coréenne, mais l’ennui c’est que je ne mange pas de porc, car je suis d’origine algérienne, et pire que tout, depuis une overdose de harissa, je ne peux plus manger épicé. Je me rabats sur le boeuf mariné bulgogi, le bibimbap (un mélande de riz, légumes, et viande) et, plus rare à trouver à Paris, le jajangmyeo­n à base de nouilles. En in, je tiens à préciser pour qu’on arrête une bonne fois pour toutes de me faire la blague : non, je ne bois PAS de « chicorée ». Je n’écoute pas non plus Chick Corea, mais plutôt de la K-Pop comme Everglow ou G Friend, même si, euh, je n’arrive pas à refaire toutes les « chorés » !

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Extrait du film Parasite, du Sud-Coréen Bong Joon-ho, Palme d’or à Cannes et Oscar du meilleur film.

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