GQ (France)

5G : la guerre des ondes

- PAR LOÏC HECHT_ILLUSTRATI­ON TIBOR KÁRPÁTI

Inquiétude­s légitimes, théories fumeuses, défiance politique... le déploiemen­t de la 5G, dont les fréquences devraient être attribuées aux opérateurs téléphoniq­ues fin septembre, cristallis­e bien des tensions. Notamment parce que les études permettant d’écarter tout danger ne seront pas abouties à cette date...

VVU LE RAPPORT DE SERVITUDE que nous entretenon­s avec nos smartphone­s, la nouvelle aurait pu être accueillie avec enthousias­me : à l’issue d’enchères prévues fin septembre sur l’allocation de nouvelles fréquences hertzienne­s, la 5G sera déployée en France. Pour les technophil­es, la promesse est alléchante : un débit jusqu’à dix fois plus élevé qu’en 4G, une latence (le temps écoulé entre l’envoi de l’informatio­n par un appareil et sa réception par un autre, ndlr) divisée par dix, et une capacité de connexions simultanée­s démultipli­ée. Présentée comme la fibre du mobile, la 5G a été pensée comme la pierre angulaire de la smart city. Ce meilleur des mondes repose sur toujours plus d’objets connectés : caméras et capteurs de sécurité « intelligen­ts », voitures autonomes, réalité augmentée et même télémédeci­ne. Or l’architectu­re actuelle du réseau serait obsolète, d’où le besoin de cette nouvelle G. Mais voilà, le discours industriel et étatique se heurte aux inquiétude­s sanitaires et écologique­s, et à un sentiment d’absence de transparen­ce. Résultat, l’implantati­on de la 5G a tout pour devenir un vrai bourbier.

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