GQ (France)

CE QUE JE SAIS... PAR STEFANO GABBANA

- PAR JULIEN LAMBEA

IIL Y A EU QUELQUES SEMAINES DE PAUSE dues à l’épidémie de Covid-19, mais la Fashion Week a finalement pu se tenir à Milan en juillet. Et Dolce & Gabbana a choisi d’envoyer un signal fort en rejoignant la Camera Della Moda (la Chambre nationale de la mode italienne) après vingt ans d’absence et en organisant un vrai défilé le 15 juillet dernier dans les jardins du campus universita­ire Humanitas. Stefano Gabbana, cofondateu­r de la maison, a accepté de nous livrer quelques réflexions sur la mode d’aujourd’hui et sur celle de demain.

IL FAUT RESTER UNIS

« C’est le bon moment pour revenir dans le système. Pendant le confinemen­t, on s’est rappelé qu’on ne faisait plus partie de la Camera

Della Moda depuis longtemps et je ne savais même plus pourquoi. Je crois que c’était à cause d’un horaire de défilé il y a vingt ans. Mais nous sommes fiers d’être italiens et l’idée, c’est de délivrer un message au monde entier : restons unis. »

UN DÉFILÉ PEUT SUBLIMER UN LIEU

« Jour après jour, tout change avec ce virus. Après avoir pu recommence­r à travailler, il y a eu la possibilit­é de faire un vrai défilé et on a demandé au campus de l’université Humanitas de nous accueillir – on la finance car on est convaincus depuis longtemps que la recherche est quelque chose de très important. Et le Dr Mantovani a accepté. C’est très bizarre de faire un défilé dans un hôpital, ce n’est pas un lieu très heureux. Mais en faisant ça, peut-être qu’on pourra apporter un autre point de vue sur l’hôpital ? »

L’IMPORTANCE DES SIENS

« On a beaucoup manqué d’affection pendant le confinemen­t : la famille, déjeuner ensemble, prendre quelqu’un dans ses bras… C’est très étrange de ne pas pouvoir toucher ou embrasser votre partenaire ou vos amis. Tout à coup, on ne peut plus rien faire et on se rend compte de ce qui était important. On se dit que le futur proche va être très différent et les valeurs du foyer deviennent plus fortes. Nous avons donc dessiné notre collection en conséquenc­e : elle est plus douce, plus simple, plus personnell­e. »

LA MODE N’EST PAS UNE PRIORITÉ

« S’habiller n’est pas une nécessité. La première nécessité, c’est de manger. S’habiller, ça vient peut-être... en cinquième position ? Nous avons d’autres priorités avant la mode. C’est triste pour nous qui la faisons, mais c’est la vérité. »

CONTINUER, MAIS AUTREMENT

Cofondateu­r de la maison Dolce & Gabbana, Stefano nous raconte comment la mode peut continuer (autrement) après l’épidémie.

« Moi et Domenico (Dolce, l’autre cofondateu­r, ndlr), on est super excités, super positifs. On a plein d’idées et on veut montrer au monde entier que la mode ne s’arrête pas. Même s’il faut la penser différemme­nt, avec une distanciat­ion sociale et en portant un masque, on veut continuer à faire notre travail. »

DOLCEGABBA­NA.COM

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