Grand Seigneur

UN PASTIS-PÉPITO DÈS MIDI !

Fins de soirée chez grand-mère et dress-codes de salons de thé… Pour les deux humoristes de Quotidien (TMC), le retour du goûter avec un verre de lait à l’apéro, c’est comme une rave mais avec beaucoup plus de petites douceurs.

- ENTRETIEN : OLIVIER MALNUIT ÉRIC & QUENTIN

Éric et Quentin, que pensez-vous du grand retour du quatre-heures comme chez mémé mais pour les grands ?

— Éric Metzger : Nous sommes d’accord, mais plutôt pour le « quatreheur­es du matin » chez mémé.

— Quentin Margot : Parce qu’on aime mémé quand elle est un peu thug...

Êtes-vous des nostalgiqu­es des pauses goûter de l'enfance avec un verre de lait ou un grand bol de chocolat chaud, une tranche de pain d'épices, beurre salé et confiture de myrtilles, des sablés au chocolats, des cakes aux fruits… ?

E.M. : Ôtez-moi d’un doute, celui qui a eu la chance d’avoir tout ça au goûter dans son enfance devait vivre dans un grand château entouré de fées et de majordomes, non ?

Q.M. : Surtout qu’il manque l’essentiel : la fameuse pâte à tartiner industriel­le aux noisettes… Avez-vous eu votre période biscuits Granola avec un verre de lait bien frais au retour de l'école, quand vous étiez au lycée ? Et cela vous donne-t-il encore des frissons dans la nuque ?

E.M. : Non, pas exactement Granola mais une marque générique de Leader Price. Et ce n’était pas au retour du lycée, mais du primaire. Au retour du lycée, on faisait des batailles de street-dance, on n’avait pas le temps de goûter. À noter que ce qui donne des frissons dans la nuque, ce sont les gouttes d’eau froides.

Q.M. : Moi j’ai bien connu les Granola, tout simplement car mes parents en avaient une usine. Ils les fabriquaie­nt à la main tous les jours, de vrais artisans comme on n’en fait plus. Estimez-vous que depuis l'élection d'Emmanuel Macron, on devrait s'habiller pour le goûter comme pour aller en soirée (ou pour un rendez-vous avec une vieille dame chez Angelina) ? E.M. : En tout cas, il faut toujours être propre pour le goûter.

Q.M. : Oui, car la vieille dame chez Angelina est très attentive à l’hygiène et à la fragrance que vous porterez. Êtes-vous pour l'introducti­on du goûter obligatoir­e dans le monde de l'entreprise (avec un verre de lait comme pour les écoliers dans les 50’s) ?

E.M. : Non, l’entreprise est faite uniquement pour travailler, pas pour se divertir. Q.M. : Goûter serait assimilé à une perte de productivi­té.

Êtes-vous pour la multiplica­tion des goûters pour adultes en mode « before d'apéros » avec des cocktails alcoolisés et du gros son qui tache ?

E.M. : Belle vision de la vie à Grand Seigneur…

Q.M. : Ça s’appelle une rave ce que vous décrivez, non ?

Vous sentez-vous apaisés ou transporté­s par la douceur d'une crème anglaise ou d'un fromage blanc qu'on sort du frigo en milieu d'après-midi ?

E.M. : Absolument, surtout si c’est pour l’étaler sur le visage d’un copain.

Q.M. : Huuuuummmm­m !

Trouvez-vous cet engouement pour le goûter trop régressif, puéril ? Ou au contraire symbolique d'une tendance à la multiplica­tion des pauses casse-croûte pour dîner léger le soir ? Q.M. : C’est un effet doudou et la récompense après une journée harassante. Et ça n’empêche pas Éric de manger le soir.

E.M. : Il faut reprendre le contexte pascalien du goûter. Lorsque Rousseau évoque dans ses Rêveries le « gâteau sucré », son élan n’a rien de régressif. On pourrait y voir même une forme de structural­isme, certes suranné, mais non dépourvu d’excentrism­e. Vous avez compris ? Sans balancer personne, qui dans le monde mystérieux de la télé aurait bien besoin d'une pause goûter ?

Q.M. : On ne parle pas des disparus.

E.M. : Et puis si on ne balance personne, on ne va pas quand même pas donner des noms... Allez-vous attaquer la rentrée sur Quotidien en vous mettant aux « apéros-goûters » dès 15 heures ? E.M. : Non, le goûter, c’est l’apéro ! Avant l’heure, c’est pas l’heure…

Q.M. : Mais on commencera au pastis-Pépito dès midi !

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