2— APICIUS, LES DOUCEURS DU PALAIS
Dans la rue d’Artois (8e), il est un long mur par-dessus lequel on hisse sa curiosité sur la pointe des pieds, désireux d’apercevoir l’un des plus beaux hôtels particuliers de la ville. Un vrai petit château de Moulinsart, qui roupille à l’abri des regards sur son matelas de verdure et constitue le nouvel horizon de Mathieu Pacaud, chef prodige confit dans l’ambition, auréolé d'une étoile au Divellec (7e) et au Domaine de Murtoli (Corse). Si l’enfilade de salons bourgeois, avec leurs plafonds peints et lustres Napoléon III, a de quoi émoustiller, le spectacle est ailleurs. Sur la terrasse en fait, qui donne l’impression, entre graviers, pelouses et parasols blancs, d’être convié à une garden-party de ministère. On délivre ici langoustines sauvages rafraîchies au caviar Golden, pigeon de Bresse et mousseline de betteraves crapaudines, ou encore homard bleu des îles Chausey flanqué de la pêche du jardin. Rayon liquides, gloire au Château Lagrézette, un Malbec plus élégant qu’un maître d’hôtel londonien, ou au renversant Coche-Dury, la crème de la Bourgogne ! So chic.