Grand Seigneur

LE VIN ET LES COPAINS D’ABORD

- Olivier Malnuit (avec Serge Adam) / Valéry Guedes (avec Natacha Arnoult ) /

Pierre Benoit et le vigneron René Baldès, les écrivains Jim Harrisson et Gérard Oberlé... Comme disait « le Glaude » dans La soupe aux choux : « le canon, c'est aussi de l'amitié. » Petite revue des vins de copains à boire et à manger.

QQu’appelle-t-on exactement un « vin de copains » ? Un vin sans prétention, assez accessible et bon marché, pour qu’on puisse en téter des fontaines entre potes ? Un vin ordinaire, qui remplit son office à table, au bistrot et à l’apéro, mais sans plus ? Ou tout simplement, comme l’explique l’oenologue et vigneron du Château de Cleray (on y fait d’excellents Muscadet), PierreJean Sauvion : « Un bon vin ! C’est-à-dire une bouteille vide... Ca peut-être un flacon à 5 comme à 2O, 30 ou 40 euros. Mais ce qui définit un vin de copains, c’est d’abord le moment où on le partage, l’intensité des liens qu’on créé autour d’une bouteille, la générosité des amis qui vont vous faire découvrir de nouveaux flacons. Ou même tenter de vous convaincre sur des vins que vous appréciez moins. Voire pas du tout... Le vin est un liant, dans la joie comme dans la peine. C’est pour ça que c’est une histoire d’amitié. Au fond, on ne peut boire de vins qu’entre copains, jamais mal accompagné. »

COPAIN COMME BOUCHON En mémoire de l’écrivain américain Jim Harrisson (Péchés capitaux, Retour en terre), l’un des meilleurs amis de bouteille de l’excellent Gérard Oberlé (Histoire du boire et du manger, Itinéraire­s spiriteux, etc), qui disait toujours (il l’a même écrit) : « L’acte physique qui consiste à ouvrir une bouteille de vin a apporté davantage de bonheur à l’humanité que tous les gouverneme­nts ». En souvenir des liens précieux entre le vigneron Marcel Lapierre, compagnon de Guy Debord et pionnier des vins naturels à Villiers Morgon (Beaujolais), et l’écrivain Sébastien Lapaque (« Au contact de Marcel, on comprenait que vivre est un acte magique »). En hommage à Ridley Scott et son ami, l’écrivain Peter Mayle (Une année en Provence) qui sifflaient sous les Cyprès le vin du réalisateu­r à Oppède (Coopérativ­e de Goult) et quelques Rasteau pour la soif, à Curnonsky, le fondateur de Cuisine et vins de France, et son pote de raisins, le Baron Le Roy, à notre ami Jean-Luc Baldès, vigneron à Viré-sur-Lot (Cahors), dont le grand-père René (vigneron lui aussi) était copain comme bouchon avec le grand écrivain des 20’s : le catho voyageur (et un poil réac) Pierre Benoit. Pour tous ceux- là et bien d’autres, nous avons bu (avec modération) et apprécié une bonne trentaine (au bout d’un moment, on ne sait plus) de ces « vins de copains ». Et, vous savez quoi ? Depuis ce jour-là, nous n’avons jamais eu autant d’amis.

 ??  ?? 0201
0201
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France