FLORENT VACHER : « JE VEUX DEVENIR LE GUERLAIN DU MIEL » !
Arrière petit-fils d’apiculteur, ce DJ des ruches a créé l’Unité Spéciale du Miel et des Tartines pour sauver les abeilles et faire du miel un nouveau parfum de luxe. Pas mal pour un petit patron du Loiret !
Florent Vacher, pourquoi avoir créé l’Unité Spéciale du Miel et des Tartines ?
Parce que le nom me faisait rire ! Et aussi parce que nous voulions attirer l’attention des médias et du public sur un combat national qui nous concerne tous. Une cause noble et juste, à soutenir de toutes nos forces pour sauver notre alimentation, notre culture, notre gastronomie, notre style de vie, mais aussi j’en ai bien peur notre accès aux fruits et légumes frais : le repeuplement des abeilles, décimées à 70% par la folie des pesticides, les maladies et les aberrations de la Politique Agricole Commune (PAC), ainsi que la relance de la production de miel Français, divisée par quatre en quelques décennies.
Pour vous, sauver et repeupler les abeilles, ce n’est donc pas juste un projet écologique. C’est aussi une lutte de civilisations ?
Et aussi une forme de résistance économique ! Dans quel secteur une activité professionnelle, un métier millénaire, un savoir-faire unique, peuvent-ils brisés et violentés à ce point là par les erreurs et l’acharnement toxique de géants industriels ? Croyez-vous sincèrement que les GAFA, par exemple, resteraient sans réagir si leur activité était divisée par quatre à cause d’une industrie tiers ? Mais il n’y aurait pas assez de tribunaux pour régler la question ! Et pourtant, pour la filière Française du miel, c’est bien ce qui s’est passé. Pour survivre, nous avons dû créer avec d’autres apiculteurs de la région Centre, les Apiculteurs Associés, une structure de négoce qui conditionne aujourd’hui 250000 tonnes de miel par an avec un cahier des charges et un positionnement extrêmement qualitatif. Ce qui a fait de nous le N°2 du marché. Nous achetons certains miels d’Espagne, d’Italie, de Hongrie, de Pologne, de Roumanie, d’Ukraine. Pas uniquement parce qu’il sont excellents ou que leur région de production a eu la chance d’échapper au fléau des pesticides, mais parce qu’il n’y a tout simplement plus assez de production de miel en France.
Famille Vacher
Sous la marque
– qui est donc votre famille –, vous distribuez cet été 150 000 sachets de graines de fleurs mellifères pour inciter les consommateurs à les semer dans leur jardin. Ce sera suffisant ?
C’est déjà énorme ! Du jamais vu. Mais vous avez raison, nous sommes encore loin du compte. D’abord, parce que Famille Vacher est aujourd’hui une marque internationale qui plaît beaucoup à l’étranger. Et qu’elle se développe à toute vitesse sur la restauration, les palaces, les épiceries haut de gamme, afin de devenir d’ici dix ou vingt ans le Guerlain du Miel, avec des miels si hauts de gamme, chargés d’histoire et de savoir-faire, qu’on les offrira comme un grand cru de Bordeaux ou un rhum millésime. Mais aussi parce qu’avec la société Apinov nous avons une arme secrète…
Laquelle ?
Une race d’abeille un peu « fée du logis » qui passe son temps à tout nettoyer dans la ruche. Jusqu’à « épouiller » les autres abeilles et les débarrasser des parasites. Elle s’appelle l’abeille VSE, elle est fantastique! Et nous en distribuons 400 cette année aux autres apiculteurs pour relancer le cheptel des ruches…
Les Apiculteurs associés et Famille Vacher, 3 allée Joseph Cugnot, 45240 La Ferté Saint Aubain. Tel : 02 38 76 94 56. www.famillevacher.com