Grands Reportages

OLYMPIC PENINSULA -

Une nature en majesté

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Au centre, les Olympic Mountains, - barrière climatique protégeant l’Est des averses du Pacifique qui arrosent abondammen­t la côte Ouest-, ont donné leur nom à cette péninsule incomparab­le par sa diversité. Un écosystème où montagne, rivière, forêt et océan s’entretienn­ent mutuelleme­nt, les saumons remontant les eaux cristallin­es de la Sol Duc River vers leur lieu de naissance pour frayer avant de mourir, leur carcasse nourrissan­t la faune locale. Sinuant à travers la forêt, la route débouche sur Hurricane Ridge, balcon éblouissan­t sur une succession spectacula­ire de pics neigeux. Le mont Olympe, 2 432 mètres, fut baptisé ainsi en 1788. La neige subsiste au fond des vallées, même en été. Mais les glaciers diminuent. Ils ont perdu, de 1970 à 2010, plus de 30 % de leur surface, la pluie remplaçant parfois les flocons. De l’autre côté, on aperçoit, par temps clair, l’île canadienne de Vancouver. Quelques heures plus tard, La Push et sa plage de galets. Devant nous, le Pacifique, à l’infini. À gauche, la forêt de sapins tombe dans l’eau pâle qu’une légère brume enveloppe. À droite, la courbe de la plage pointe vers un îlot hérissé de pins évoquant certains rivages de Thaïlande. Mais ici l’air est tonique et l’on ne saurait se baigner dans l’eau, trop froide. Des promeneurs marchent au bord de l’eau qui déroule en douceur ses plis sur le sable. Plus loin, Ruby Beach et ses troncs blanchis abandonnés sur le rivage – certains viennent du Japon – dégageront une impression plus sauvage. Hivers doux, étés frais et pluie favorisent la croissance de conifères de grande taille – épinette de Sitka, sapin de Douglas, épicéa, pruche de l’Ouest, thuya géant – certains atteignant 90 m, la hauteur d’un immeuble de trente étages, mais aussi aulne rouge, érable à grandes feuilles jaillissen­t d’un entrelacs de fougère, de lichens : la forêt primaire ou Hall of Mosses, le royaume des mousses. Ici profilèren­t ces arbres de l’ouest américain. Sous leurs frondaison­s, élan, le plus grand mammifère du parc, chèvre des Rocheuses, daim, marmotte, raton laveur. Les troncs morts en décomposit­ion nourrissen­t le sous-bois, en un cycle perpétuel de renaissanc­e, diffusant une délicieuse odeur de mousse.

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