LA BELLE SIGHISOARA EST APPELÉE À DEVENIR UN HAUT LIEU DU TOURISME
on pourrait se croire aussi bien à Prague qu’au fond du Minas Gerais brésilien, par exemple à Tiradentes. Le dieu commerce ne fait que s’acclimater, mais nul doute que la ville haute, petite acropole comme SaintPaul-de-Vence, avec sa muraille, ses neuf tours, dont celle de l’Horloge, a le potentiel de devenir une usine à touristes. Les fêtes médiévales programmées chaque année (en 2014, du 25 au 27 juillet) sentent bon le Puy du Fou ou la fête de la Rose à Provins : défilés en cottes de mailles, tournois, et pièces de boeuf à la broche pour rassasier les spectateurs ravis. Les fans de Vlad le solitaire préféreront emprunter l’étrange escalier couvert ( scaraacoperita) pour se diriger vers le cimetière évangélique. Sur les chemins qui serpentent sous les grands arbres, toutes les tombes ou presque portent des noms allemands. Ce n’est pas pour rien que Sighisoara s’appelait autrefois Schässburg… C’est une autre étrangeté de la Transylvanie dont on n’est pas informé au départ : cette région que l’on sait disputée de temps immémorial entre les Roumains et les Hon- grois, est aussi la terre d’élection d’autres communautés. S’y trouvent des Szekler, qui se disent descendants d’Attila et des Huns (et personne n’a jamais réussi à leur donner tort), des Roms et des Saxons. Ceux-ci, appelés au XIIe siècle par l’aristocratie hongroise pour la défendre contre la piétaille roumaine, se sont fait une spécialité des églises fortifiées. Il s’en trouve des dizaines, parfois munies d’un chemin de ronde et d’un jardin intérieur, à tel point que l’Unesco les a inscrites comme typologie intéressante sur sa liste du patrimoine mondial. Il faut approcher celle de Biertan, par exemple un soir d’orage. Sous le ciel noir, la tour se dresse fièrement et lors de la pleine lune d’été, on y tient un festival du film d’horreur (le Full Moon Festival), qui tient toutes ses promesses.
cherchait des « spots » évocateurs, nul doute que ses informateurs de Budapest, dont le professeur Vambery, lui ont mentionné ces villages oubliés. Lorsque l’intrépide Patrick Leigh Fermor parcourt la région à pied – en ce printemps 1934, il n’a que 19 ans et les menaces de
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