LA STRUCTURE DES MAISONS DES ESPRITS A INSPIRÉ L’ARCHITECTURE DU PARLEMENT NATIONAL PAPOU
Le matin, je commençais par prendre deux Imodium en guis e de petitdéjeuner ! » plaisante Laurence Pivot, la journaliste mandatée en 1989 avec le photographe François Guenet afin de réaliser un dossier sur la Papouasie- Nouvelle- Guinée pour le numéro 97 du magazine Grands Reportages. « Ce périple restera sans aucun doute le plus aventureux et le plus extraordinaire de ma carrière. J’avais véritablement l’impression de vivre Tintin chez les Papous. » L’objectif de leur voyage au coeur du Pacifique sud ? Dresser le portrait de ce pays considéré comme l’un des plus méconnus et mystérieux au monde. « On m’en a raconté des histoires sur les Papous : de dangereux cannibales, prêts à vous étriper pour un oui ou pour un non (…), des richesses fabuleuses, de l’or, du pétrole, du café, du coprah. (…) Des sauvages emplumés, maquillés, harnachés d’armes redoutables, pratiquant la guerre comme un jeu. (…) Toute une propagande, d’ailleurs savamment entretenue par les Australiens… » écrit la journaliste dans les premiers paragraphes de son article de dix- huit pages. À l’écart du monde durant des siècles, loin des grandes routes commerciales et humaines, le pays constituait en effet dans les années quatre- vingt, comme encore aujourd’hui, le symbole de l’altérité extrême. Depuis les premières expéditions scientifiques en Océanie au XVIIe siècle, s’il est une terre propice à tous les fantasmes et les superlatifs, c’est bien cet archipel du Pacifique. Des guerriers cannibales à poils et à plumes : voilà la caricature du Papou de notre imaginaire occidental. Depuis son indépendance le 16 septembre 1975, le pays a pourtant beaucoup évolué mais en proie à de forts désirs d’exotisme attisés par les médias, nous imaginons toujours des sociétés totalement primitives souvent qualifiées – autant par ignorance que par fantasme - de « préhistoriques » .