SÃO PAULO INVENTE DEMAIN, À LA MANIÈRE D’UN NEW YORK FAÇON LATINE
rels implantés partout, et les très nombreux musées comme le Mube — il abrite la biennale du Street Art — les MASP, MAM, MAC, MIS, la Pinacoteca ou le Choque cultural, contribuent à rendre l’art plus accessible au public. Le tout dernier, surgi du chaos urbain, est l’Institut culturel Tomie Ohtake. L’immeuble de verre rose et mauve, dont une partie repose sur une énorme carambole bleu ciel, immanquable repère visuel est, pour son auteur, l’architecte brésilien Ruy Ohtake, une intervention forte qui rassemble le quartier en le tirant vers le haut. L’architecte qui travaille aussi sur Heliópolis, la plus grande des favelas, est optimiste. « São Paulo réunit toutes les conditions pour incarner, dans le futur, une façon d’habiter et de créer toute latino- américaine. »
Calme dominical sur les Champs Elysées paulistes.
L’une des voies de l’imposante avenue Paulista, ainsi nommée en l’honneur de ses habitants, est réservée aux cyclistes. Si la ville aux mul- tiples facettes devait se résumer en un visage, ce serait celui de ce boulevard aussi brouillon que majestueux. Tous les styles sont représentés et tous les grands de l’architecture brésilienne y ont posé leur marque. Pont de béton noir suspendu à deux arceaux rouges, le musée d’Art, conçu par Lina Bo Bardi pour respecter la vue sur la ville, trône au milieu de l’avenue. Au 2073, il faut aller voir l’élégance du hall du Conjunto Nacional, premier centre commercial de l’Amérique conçu par le jeune brésilien David Libeskind dans les années cinquante, à peine âgé de vingt- deux ans. Plus loin, Ruy Ohtake a posé une tour aux pavés de verre bleus sur un cube translucide reflétant une élégante demeure coloniale. Le portrait multicolore d’Oscar Niemeyer allongé sur une façade, hommage du peintre de rue Eduardo Cobra, veille sur la grandeur de l’avenue. Ses trois kilomètres relient les quartiers Paraiso et Consolaçao, qui font dire aux Paulistes : « Ainsi va la vie à Sampa, entre paradis et consolation » .