LE NOUVEAU MUSÉE D’ART PRÉCOLOMBIEN EST UNE MERVEILLE DU GENRE
canyon de Maipo ou la réserve d’El Morado. En réponse, la municipalité ferme désormais la circulation automobile sur certains axes, le dimanche, pour permettre aux foules urbaines de se défouler intra- muros en baskets, roues ou roulettes. Elles déferlent alors avec bonne humeur sur le grand boulevard longeant le Parque Forestal, sous le regard placide des policiers à cheval et les cris d’enfants jouant dans les fontaines. Impensable, il y a encore dix ans !
sous le premier mandat de la présidente Bachelet, dans les années 2006- 2010. Les aléas de la transition démocratique post- dictature militaire, qui accaparait depuis 1990 les esprits, puis le spectaculaire redressement économique du pays, au début des années 2000, ont alors permis l’éclosion d’un désir d’ouverture au monde, d’expression populaire et de dynamisme culturel. Le déclic : les célébrations du Bicentenaire de l’indépendance du Chili, en 2010, prétexte à une pléthore de chantiers d’embellissement, de rénovations et de créations : transformation des berges du rio Ma-
La métamorphose a démarré
pocho et réaménagement de nombreux parcs ou aires de jeux, ouverture tous azimuts de musées, de centres culturels et de galeries d’art, érection de nouveaux quartiers d’affaires, commerciaux ou résidentiels à l’urbanisme audacieux… Une renaissance ! La ville, connue pour son conservatisme et son décor urbain un peu suranné, séduit tous ceux qui y reviennent, après une longue absence : de nouveaux quartiers ont éclos, alors que règne un état d’esprit décontracté et entreprenant. Santiago concilie bouillonnement social et artistique d’une grande métropole et qualité de vie « provinciale » , dans le bon sens du terme. En effet, contrairement à bien des capitales d’Amérique latine, on peut se promener partout à pied, dans une relative sécurité, et sans un surpeuplement oppressant. Le centre historique est animé, les curiosités y abondent et l’amateur de bonnes tables et de lieux de fête n’a que l’embarras du choix. cerros
le noyau historique, entre Rio Mapocho et Alameda ( ou avenue O’Higgins, du
Après les « Centro » ,
emblématiques, place au
nom du père de la patrie et premier chef d’état du Chili indépendant). Au centre de la Plaza de Armas, coeur vibrant de la cité depuis plus de quatre siècles, est gravé dans le bronze son blason. Après une première expédition échouée dans le désert en 1536, Pedro de Valdivia s’installe donc pour de bon en 1540. Dans la région, vivent les Indiens diaguitas, Incas ( qui ont conquis le nord du Chili jusqu’au niveau du Rio Maule, à cent kilomètres au sud de Santiago) et surtout Mapuche, qui opposent très vite une vive résistance aux envahisseurs. Ces mêmes Mapuche, la plus grosse minorité chilienne ( six cent mille personnes, soit 4,5% de la population), qui continuent, aujourd’hui encore, à se battre pour la reconnaissance de leurs droits et de leurs terres des régions centre- sud et Araucanie. À l’époque, les cent cinquante Espagnols du corps expéditionnaire font face à huit mille autochtones, qui mènent le siège en 1541- 1542, mais les conquistadores s’accrochent. Valdivia sera capturé et décapité par les Mapuche en 1553, lors d’une énième campagne militaire, dans le sud du pays. Sa statue à cheval orne un