ANTONIO PASQUALINO
Au secours des pupi
Les marionnettes dites pupi sont faites de neuf pièces de bois ( noyer, tilleul ou cyprès), mesurent jusqu’à soixante- dix centimètres de hauteur, sont vêtues d’habits chamarrés et toujours engagées dans des activités guerrières : certaines sont chrétiennes, d’autres sarrasines et leur combat semble éternel… Elles ne sont pourtant apparues qu’au milieu du XIXe siècle, ont connu leur âge d’or autour de 1900 ( lorsque les feuilletons de la geste de Charlemagne pouvaient durer plusieurs années), puis ont entamé un déclin brutal avec l’arrivée du cinéma, et, surtout, de la télévision. Ce patrimoine, estampillé Unesco, a quelques champions comme Antonio Pasqualino, fondateur en 1975 d’un musée de référence ( Piazza Antonio Pasqualino 5). Né en tournée en 1948, ulcéré par la réduction de cette tradition à usage touristique – trois cents épisodes réduits en une seule soirée ! – il a mené la résistance, continuant avec sa famille à fabriquer les marionnettes, à les faire travailler sans relâche ( dans son théâtre de Via Bara all’Olivella 95) et à les emmener en tournée à travers le monde.