FJORDS DE L’EST ET HAUTES TERRES
LE LAC MÝVATN, LES FJORDS DE L’EST, LA CALDEIRA DE L’ASKJA, LES VALLÉES SAUVAGES DU LÓNSÖRAEFI… L’EST DE L’ISLANDE EST UN SACRÉ PUZZLE, OÙ L’ON PEUT ASSEMBLER BIEN DES UNIVERS ET DES MONDES SÉPARÉS. REVUE DE DÉTAILS ET D’AMBIANCES.
QUITTER LA ROUTE N° 1
La route n° 1 en fil d’Ariane ? Pas toujours. Pas forcément. Pas tout le temps. S’il existe un secteur en Islande où il faut profiter de cet axe « magique » pour justement aller voir de côté, c’est probablement dans son grand quart nord-est. De Höfn à Akureyri (la seconde zone urbaine d’Islande), les quelque quatre cent cinquante kilomètres bitumés (mais aussi les rares derniers kilomètres de piste facile et roulante entre Breiðdalsvík et Egilsstaðir) ne semblent être là que pour oser s’en écarter un peu…
LES FJORDS DE L’EST
Un test « facile » ? Les fjords de l’extrême est. Le tracé de la R1 actuelle jusqu’à Egilsstaðir (la petite capitale de la région) y délaisse d’anciens cheminements côtiers, aussi superbes que complexes dans leurs systèmes de progression fractale. Dentelle de bras de mer sur fond de montagnes : la liste des micro-ports et des minuscules villages est aussi longue que la découpe des côtes. Stöðvarfjörður, Fáskrúðsfjörður (le principal port d’atterrissage des morutiers français durant tout le XIXe siècle), Reyðarfjörður (et ses fonderies d’aluminium), Neskaupstaður (en cul-de-sac au bout de sa presqu’île), Mjóifjörður, Seyðisfjörður (le point d’entrée des ferrys venant d’Europe)… le secteur entier, et ses ambiances « mermontagne », méritent réellement quelques infidélités à la grande boucle. Mieux : le secteur est absolument propice aux balades à la journée… voire plus : Borgarfjörður Eystri,
au bout de la route 94 (piste roulante), est un haut lieu de l’observation de macareux et de la randonnée dans cette région. Plus d’une dizaine d’itinéraires balisés y sont recensés. Si les univers de toutes ces fins de monde vous séduisent, rien ne vous empêche de continuer très nord, bien audelà d’Egilsstaðir. Pourquoi pas jusqu’au phare du cap Hraunhafnartangi, avant d’entamer un retour sur Akureyri par le littoral, via Húsavík, le spot majeur de l’Islande en termes d’observation des baleines…
LA RÉSERVE DE LÓNSÖRAEFI
À l’opposé de ces secteurs très accessibles, certains grands sites du nord-est nécessitent un tout autre type d’approche. Exemples en cascade : la région du Lónsöraefi. Une fois passé Höfn, les vallées qui remontent audelà du petit hameau de Stafafell au nordest du Vatnajökull, ne sont accessibles en profondeur qu’aux 4x4 (et aux pilotes…) sérieux. La zone est une réserve naturelle, englobée désormais dans l’immense parc du Vatnajökull proprement dit. Les itinéraires de marche, sur l’axe de la rivière Jökulsá y sont majeurs en termes de paysages sauvages. Autre exercice : à partir d’Egilsstaðir, la vallée de la Lagarfljót trace sud-ouest vers les 1883 mètres d’un célèbre volcan : le Snaefell (pas celui de Jules Vernes, l’autre ; et il en existe même un troisième…). Les chutes d’Hengifoss et de Litlanesfoss sont à deux heures de marche à peine. Hallormsstaður, la « seule forêt d’Islande » est au bord même de la route. Au-delà ? La F910 propose une plongée (goudronnée) vers les très grandes ambiances des plateaux qui mènent au barrage de Kárahnjúka. Paradoxe des paradoxes : cette centrale, qui a donné lieu à la plus grande controverse environnementale qu’aient connue les Islandais
L’immense parc du Vatnajökull réserve des itinéraires majeurs en termes de paysages sauvages
(soixante kilomètres carrés de vallée noyée sous le lac de retenue), est devenue un possible… confortable. De s’approcher au plus près des ambiances radicales de ces plateaux. Reste que, pour avancer un peu (que ce soit vers le Snaefell ou le site de Kverkfjöll) dans « les montagnes de la gorge », encore, là encore, seuls les 4x4 « sérieux » et de bonnes compétences sont invités.
LA CALDEIRA DE L’ASKJA
Difficile de clôturer la tournée de ces sites intérieurs sans un regard sur la caldeira de l’Askja. Un autre monde mythique ? Un système de trois méga-cratères emboîtés. Quarante-cinq kilomètres carrés de surface. Des lacs et des volcans imbriqués dans un paysage souvent qualifié de lunaire (la Nasa y a entraîné ses astronautes du programme Apollo !). Un camping-refuge sur site (Dreki), un autre à vingt kilomètres (Herðubreiðarlindir). L’accès à la zone de l’Askja est un jeu à plusieurs entrées, mais quel que soit votre choix (nord depuis Grímsstaðir par la F88 ; ou plus à l’est via la F905), vous serez seuls sur la piste (et les gués…) durant pas moins de cent trente kilomètres…
LE LAC MÝVATN ET LES CASCADES DE DETTIFOSS
Infiniment plus calme et accessible, le lac et la région de Mývatn. En regard des déserts précédents, le « lac des mouches » (une star du nord-est de l’Islande) est un paradis d’accessibilité. Et de fréquentation en période estivale. On peut parcourir ses rives à pied,
C’est dans ce paysage lunaire que la Nasa a entraîné ses astronautes du programme Apollo
à vélo. Zones de solfatares et de sources chaudes. Présence massive de migrateurs. Les sentiers oscillent entre zones de pâturages, fermes et coulées de laves. Le cône du volcan Krafla est à deux pas. Tout comme le vaste canyon de Jökulsárgljúfur (trente kilomètres de saignée…), une zone « périphérique » du parc national de Vatnajökull qui propose, des chutes surpuissantes de Dettifoss au cirque de l’Ásbyrgi, une vingtaine d’itinéraires de rando…
AKUREYRI
Une fois Akureyri atteint ? L’Islande propose un vrai choix, côté itinéraires. Poursuivre vers l’ouest, puis au sud, sur la R1. Et redescendre sur Reykjavík via les paysages du Norðurland vestra (région du Nord-Ouest), où les possibilités de longer tranquillement les côtes des fjords (hors R1) sont légion. Soit de tomber droit vers la capitale, par la piste de Kjölur (F35) et les déserts centraux...