Grands Reportages

LE GARGANO ET LES POUILLES

Le charme de l’Italie du Sud, en version confiden elle.

- GUILLAUME COTTA

UNE CÔTE PLEINE DE CHARME

Dès que l’on commence à parcourir la route sinueuse qui fait le tour de la péninsule à travers une forêt typiquemen­t méditerran­éenne, face à l’Adriatique, tout le charme du Gargano se fait immédiatem­ent sentir. Une fois dépassée la ville de Mattinata, la côte sud est particuliè­rement sauvage. On devine depuis la route sur les hauteurs quelques minuscules plages dont on imagine aisément la quiétude tant l’accès semble compliqué. En arrivant dans les environs de Vieste, la côte offre de magnifique­s baies et criques rocheuses bien plus accessible­s, où l’eau et le temps ont creusé arches et grottes. La baie de San Felice en est un parfait exemple. En remontant vers la ville de Peschici, de curieuses cabanes attirent le regard : perchés sur pilotis, les trabucchi permettaie­nt autrefois aux pêcheurs d’attraper les poissons longeant le rivage. La plupart sont abandonnés, mais certains ont été transformé­s en petits restaurant­s.

DES FALAISES DE CARTE POSTALE

La ville côtière de Vieste, perchée sur un promontoir­e rocheux qui s’avance vers la mer, représente tout le charme italien. Au-dessus du petit port de pêche, la vieille ville médiévale, avec ses étroites ruelles typiques où le linge sèche entre les balcons, témoigne des origines variées de ce petit port : les Romains de l’Antiquité avaient déjà élu domicile ici, comme les Grecs avant eux, et par la suite les Byzantins et les Vénitiens pour ne citer qu’eux. En montant vers le haut du village se trouve une cathédrale romane qui, même si elle n’est pas particuliè­rement imposante, fait la fierté des habitants notamment pour son plafond orné de peintures. Surplomban­t le village du haut du promontoir­e calcaire, l’ancien château médiéval accueille aujourd’hui quelques militaires et antennes de communicat­ion. Mais au pied de la petite falaise, une longue plage de sable, particuliè­rement appréciée des Italiens, se prête aux bains de soleil au bord des eaux calmes de l’Adriatique.

UNE GASTRONOMI­E À L’ITALIENNE

Les Pouilles sont réputées pour l’huile d’olive, mais aussi pour le raisin, les agrumes, le fromage de chèvre et le vin rouge. Quel bonheur de pouvoir goûter un produit authentiqu­e directemen­t là où il a été cultivé ou façonné, au coeur de la patrie du régime méditerran­éen ! Qui dit Italie dit pâtes, et qui dit mer dit poissons et crustacés tout fraîchemen­t pêchés. À la clé, de succulente­s assiettes, comme des strangolon­i aux moules et aux épinards (photo ci-contre) ou encore des orecchiett­e aux salicornes et aux coques, que l’on trouvera au Trabucco da Mini, (www.altrabucco.it), sur la côte nord tout près de Peschici, et que l’on dégustera sur la terrasse dans les rochers.

DES VILLAGES TRADITIONN­ELS

En montant vers Monte Sant’Angelo, on devine d’abord de loin les petites maisons blanches traditionn­elles, accrochées sur le flanc sud du village et surplomban­t le golfe de Manfredoni­a. Tout en haut du village, le château fort offre une superbe vue sur la mer, avec en avant-plan les rues pavées et les toits en tuiles dépareillé­s. Mais le véritable point d’intérêt du village est la grotte souterrain­e (photo ci-contre) où l’archange Michel serait apparu à l’évêque Lorenzo Maiorano en 490. Depuis lors, les pèlerins de l’Europe ont fait la vie et la renommée du village, certains venant même depuis le Mont-Saint-Michel ! Le sanctuaire a depuis été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Les ruelles sont aujourd’hui occupées par une multitude de petits magasins typiquemen­t italiens ou cultuels, et de vendeurs à la sauvette. En poussant la découverte un peu plus loin vers l’ouest, surplomban­t toujours Manfredoni­a, se trouve l’abbaye de Santa Maria di Pulsano. La vue sur la ville et la baie est imprenable depuis ce lieu qui est appelé le balcon du Gargano.

DES RANDONNÉES DE TOUTE BEAUTÉ

L’ensemble du massif du Gargano regorge de sentiers propices aux randonnées, étonnammen­t variés en regard de la taille du parc national qui couvre une grande partie de la péninsule. Cela peut aller de la balade au coeur des plantation­s d’oliviers, à la randonnée côtière le long des falaises et des plages, ou encore à la découverte de la forêt Umbra. Située en moyenne à 800 mètres d’altitude, c’est l’une des rares forêts primaires d’Italie et elle est principale­ment constituée de hêtres, de chênes et d’érables tellement denses que la lumière peine à atteindre le sol. D’où son nom ! Il est par exemple possible de rejoindre Monte Sant’Angelo et Santa Maria di Pulsano en randonnée depuis la plaine, par de petits sentiers qui permettent de gravir les quelque 700 mètres de dénivelée en 2 h 30. Ou bien de découvrir la plage de Vignanotic­a en marchant une heure depuis celle de Faraglioni à travers la végétation typiquemen­t méditerran­éenne qui surplombe les falaises calcaires donnant sur l’Adriatique.

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 ??  ?? La vieille ville de Vieste, perchée sur ses falaises.
La vieille ville de Vieste, perchée sur ses falaises.
 ??  ?? Un trabucco sur la côte nord près de Peschici.
Un trabucco sur la côte nord près de Peschici.
 ??  ?? Le clocher à l’entrée du sanctuaire, au coeur de la ville de Monte Sant’Angelo.
Le clocher à l’entrée du sanctuaire, au coeur de la ville de Monte Sant’Angelo.
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 ??  ?? La baie de Manfredoni­a, vue depuis l’abbaye de Santa Maria di Pulsano.
La baie de Manfredoni­a, vue depuis l’abbaye de Santa Maria di Pulsano.
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