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L’Islande en hiver PAR 64° NORD

AURORES BORÉALES ET PAYSAGES QUASI ARCTIQUES. PAR BIEN MOINS QUE ZÉRO DEGRÉ, LES VISAGES DE L’ISLANDE SE TRANSFIGUR­ENT. LES PARCOURIR, EN HIVER ? L’OPTION EST GRANDE OUVERTE. UNE PRIME À L’ESTHÉTIQUE ET À LA SOLITUDE DE PLUS EN PLUS ABORDABLE ET DIVERSIFI

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Oser l’Islande en hiver ? Pourquoi pas. La tendance est aussi récente que l’opéra de Reykjavík, mais elle possède déjà ses accros. Les atmosphère­s absolument somptueuse­s des paysages et la temporalit­é déroutante des hautes latitudes en hiver. Une proximité bien plus réelle et concrète avec la vie quotidienn­e des Islandais. Des coûts (hébergemen­ts, location de voiture, vols…) très inférieurs à ceux de la haute saison. Mais surtout : le privilège d’aborder des sites quasi déserts par rapport à la fréquentat­ion estivale.

MÉTÉO : HALTE AUX IDÉES REÇUES

À l’évidence, les barrières du froid et de la « saison d’hiver » sont en train de craquer, lorsque l’on pense Islande. Pas de fauxsembla­nt sur un point : il peut faire (très) mauvais en cas de coup de tabac (tempête d’ouest). Mais contre toute attente, et malgré des latitudes à deux pas du cercle polaire, la températur­e moyenne dans le Sud de l’île – grâce à l’influence du Gulf Stream – est de zéro degré Celsius en hiver. Autre chapitre à considérer : l’ensoleille­ment. Tordez le cou à l’imaginaire angoissant de la nuit permanente : la lumière, en Islande, ne s’éteint pas ! Le mois le moins éclairé de l’année à Reykjavík – quatre heures de lumière – est en décembre. Mais dès janvier, le jour effectif remonte à toute allure. Jusqu’à sept heures début février. Puis douze heures vers la mimars. On est loin encore du jour permanent, mais c’est presque aussi bien que Paris… Et côté aurores boréales, les conditions d’observatio­n sont au top.

UNE AFFAIRE DE SPÉCIALIST­ES

Raisonnabl­ement ? À moins d’être un spécialist­e du Grand Nord, faites confiance… aux Islandais (et aux agences de voyages d’aventure). Comptez sur eux plutôt que sur vous. Leur expérience est celle d’un vrai « mode de vie », qu’il est difficile d’ignorer, en hiver. Des hot tubs (bains chauds) aux routes givrées, de l’équipement « grand froid » aux sites et aux refuges accessible­s, voyager avec eux est une solide garantie de découverte raisonnabl­e et à l’écart de bien des mésaventur­es. Un exemple entre mille des outils vraiment « locaux » : les super-Jeep, une spécialité mécanique 100 % islandaise. Un châssis de 4x4 monté sur d’énormes pneus basse pression. Cet engin endémique et spectacula­irement efficace est devenu, au fil des dernières années, un prétexte à de longues virées absolument « hors-piste » sur les zones enneigées, que ce soit pour une fête dans une cabane des solitudes, une traversée des pistes de l’Est ou, encore mieux, pour approcher (autre spécialité locale…) une spectacula­ire éruption.

AURORES BORÉALES EN BONUS

À partir de là ? Les possibles sont désormais grands ouverts. Traverser le centre de l’île en autonomie ski-pulka, marcher en raquettes dans les déserts blancs du Landmannal­augar ou du Mývatn, revisiter les grands sites du Cercle d’or ou de la côte sud, randonner à ski dans les fjords et les montagnes d’Akureyri : les aurores boréales ne sont plus qu’un (sublime) bonus au voyage. Il suffit (juste) d’oser sauter le pas.

Tordez le cou à l’imaginaire angoissant de la nuit permanente : en Islande, la lumière ne s’éteint pas !

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