CHAKHRISABZ, TACHKENT, MERV… LES ÉTAPES OUBLIÉES
EN MARGE DES CITÉS INCONTOURNABLES, LES VOYAGEURS QUI DISPOSENT DE TEMPS POURRONT EXPLORER CERTAINES ÉTAPES TROP SOUVENT « OUBLIÉES » DES ROUTES DE LA SOIE TELLES QUE CHAKHRISABZ, TACHKENT OU MERV.
Les spécialistes qui souhaitent approfondir leur périple sur les routes de la Soie en Ouzbékistan n’hésiteront pas à rayonner au-delà des trois grandes cités mythiques que sont Samarcande, Boukhara et Khiva. Aussi, la capitale ouzbèke Tachkent, avec près de 3 millions d’habitants, est intéressante à visiter d’un point de vue historique : mausolées, mosquées, médersas, mais également ses constructions érigées durant l’ère soviétique. Au coeur des bazars (marchés couverts), les commerçants invitent les touristes qui s’y aventurent à goûter les tomates géantes, les kakis et les grenades dont regorgent les étals dans une ambiance de route de la Soie ! Plus au sud à la frontière du Tadjikistan, Chakhrisabz « la ville verte », réputée pour être la cité natale des ancêtres de Tamerlan, compte des édifices exceptionnels témoignant du règne des Timourides : la mosquée Kok Gumbaz, l’ensemble Dorus Saodat ou « siège de la souveraineté », le mausolée de Djahangir qui abrite le tombeau du fils aîné et préféré de Tamerlan, décédé à vingt-deux ans après une chute de cheval. Et surtout la crypte de Tamerlan, découverte en 1943 par des archéologues soviétiques. Il faut traverser la frontière du Turkménistan et rouler encore plus au sud-ouest pour atteindre les vestiges de la cité-oasis de Merv, autre étape majeure sur les routes de la Soie…
Le voyage en voiture jusqu’à ces villes, à travers des paysages arides où s’étendent çà et là des plantations, peut également donner une occasion de rencontrer ceux qui travaillent dans les champs de coton (l’Ouzbékistan est le cinquième exportateur mondial). Aux mois de septembre-octobre, la récolte prend la dimension d’une grande campagne nationale organisée par l’État. Étudiants, professeurs, fonctionnaires… sont tous réquisitionnés, à l’aide de grands bus, pour la récolte de « l’or blanc ». Un enrôlement de force qui vaut au pays d’être boycotté par de grandes marques de textile. C’est aussi ça la route de la Soie : toutes ces petites mains qui travaillaient dur, hier, pour s’occuper des cocons de soie, cueillir aujourd’hui ces boules duveteuses qui composent nos tee-shirts !