Plus encore que sur l’itinéraire principal, la haute route collectionne vallées sauvages et panoramas d’envergure
LE KONGMA LA
d’acclimatation étant plus simple à gérer en attaquant par l’est, avec des possibilités de variantes plus larges favorisant une montée en altitude et une acclimatation raisonnables. Le tour commence par l’itinéraire classique jusque Dingboche où ceux qui auront choisi de franchir le premier col, le Kongma La, délaisseront temporairement la vallée de l’Everest proprement dite, pour se diriger, plein est, vers le hameau excentré de Chhukhung. Comparé à l’agitation qui règne dans les villages depuis Lukla, Chhukhung est d’un calme olympien. Situé sous la monumentale face sud du Lhotse, c’est un endroit idéal pour s’acclimater, avec des balades à la journée magnifiques, du lac Imja au Chhukhung Ri (voir encadrés). La montée au Kongma La (5 535 m) est rude. À cette altitude, s’élever de huit cents mètres n’a rien d’anodin, et c’est généralement à la frontale que l’on entame cette longue déambulation entre pierriers et alpages pour arriver, en milieu de matinée, en vue du splendide lac glaciaire qui annonce le col. La vue époustouflante sur les impressionnants Taboche et Cholatse Peak récompense largement l’effort douloureusement fourni. Pour rejoindre Lobuche, se dresse un ultime écueil, de taille : le glacier du Khumbu. Le traverser n’est pas une mince affaire après la longue journée. Sur ce « sentier » en mouvement permanent, on suivra tant bien que mal les cairns mis en place par les équipes précédentes, louvoyant sur
la moraine qui recouvre la glace, entre les lacs qui émaillent le monstre. LE CHO LA ET LES LACS DE GOKYO À Lobuche, on retrouve le gros des troupes, et l’itinéraire principal. L’aller-retour vers Gorak Shep et le Kala Pattar (voir « camp de base de l’Everest », page 34) est une quasi-formalité après l’épreuve du Kongma La. Au retour, au niveau de Dughla, on abandonne à nouveau le sentier qui file vers Namche, pour bifurquer sur la droite en direction des lacs de Gokyo. Le sentier s’élève doucement sous les faces nord et est du Taboche et du Cholatse dont les austères pentes de glace contrastent avec les paisibles alpages de Dzonglha (4 800 m). Entre moraines et falaises, on atteint un premier col avant de prendre pied sur le glacier, dont la traversée mène au Cho La (5 420 m). Une première descente raide dans un pierrier instable conduit à un replat herbeux puis une seconde plus douce suit un vallon ombragé jusqu’à la vallée de Gokyo. Au terme de cette étape, longue, avec quelques passages qui nécessitent un