Grands Reportages

Parole de lecteur(s)…

Ils étaient douze, simples lecteurs occasionne­ls ou abonnés de longue date, à venir nous rejoindre sur ce e expédi on montée en partenaria­t avec Tirawa. Aux côtés de Chris an Juni et de JeanMarc Porte, ils ont découvert le Pérou et ses cordillère­s specta

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Martine (LA DOYENNE)

« Il faut s’accrocher, bien sûr. On ne rigole pas avec l’altitude, il faut la laisser nous apprivoise­r. Mais ce n’est pas la montée qui vous coupe définitive­ment le souffle : c’est la majesté des glaciers, des sommets qui se reflètent dans les eaux turquoise des lacs. Quelle beauté ! Je me souviens de moments où, autour de moi, il n’y avait que l’immensité et le silence. Respirer. Vivre. Se sentir vivante. Je me souviens aussi de tous ces moments où l’on s’est enlacés, les yeux embués d’émotion, au passage de cols, ou dans des moments d’émotion intense. Chapeau bas, au passage, aux équipes locales et à leur travail. Se réveiller sous la tente dans un duvet givré, et se voir servir “au lit” un café bien chaud. Génial. Merci à Carlos et Manuelo. »

Denise (LA NOUVELLE VENUE)

« Abonnée de longue date, je me suis lancée dans cette aventure parce que j’avais envie de découvrir le Pérou depuis toujours. Malgré ma crainte de me retrouver avec des randonneur­s chevronnés, j’ai pris la décision d’abandonner, pour la deuxième fois de ma vie, mon entreprise pendant un mois. J’ai adoré la période d’acclimatat­ion, et j’ai été bluffée par les mondes incas autour de Cusco. Ça a été beaucoup plus dur pour moi en altitude. Mon premier 5 000 dans la cordillère Blanche a été difficile. J’ai même dû renoncer, le lendemain, à suivre le groupe pour redescendr­e avec Nicolas, l’un des muletiers de notre expé. J’ai eu le temps d’analyser mon renoncemen­t. Je n’y vois rien de négatif. Plutôt une péripétie inéluctabl­e à toute aventure humaine. Et en fait, j’ai non seulement pu découvrir de près la réalité de la vie quotidienn­e des villages au Pérou, mais aussi me reposer. Avant de retrouver avec un réel plaisir le groupe, pour la partie Huayhuash. »

P’tit Louis (1,90 M D’ACCENT JURASSIEN)

« Cliquetis métallique­s des casseroles. Nos deux cuistots s’affairent déjà. Il n’est pas encore 6 heures du matin. Un filet de lumière sur l’arête du Yerupaja. Appareil photo paré, assister à ce lever de soleil à la fois doux et spectacula­ire sur les ice flutes, les séracs et les systèmes de crevasses des sommets. La blancheur des neiges qui prend progressiv­ement le dessus sur les teintes orangées de l’aurore. Regarder ces couleurs éphémères, en pensant que le réchauffem­ent climatique va peut être mettre fin à toute cette beauté. En attendant, un double spectacle s’installe, sur les reflets des lacs d’altitudes. »

Jean-Claude (LE SAVOYARD)

« À une semaine du retour, je commence juste à reprendre peu à peu mes esprits. J’ai rarement rencontré une équipe de trekkeurs et trekkeuses (je sais de quoi je parle) aussi sympa, aussi amoureux et amoureuses des sommets avec un même objectif, prendre du plaisir (je sais de quoi je parle aussi). Pour mon deuxième séjour au Pérou, ce fut un voyage plus que réussi. Une superbe acclimatat­ion à l’altitude. Pour la cordillère Blanche, c’était difficile de slalomer entre les cairns de cet itinéraire inédit, mais avec l’aide de mes amis montagnard­s aguerris, c’était plus aisé. Pour la cordillère Huayhuash, de l’acclimatat­ion à la météo, sans parler des soirées aux bivouacs, ce ne fut que du plaisir et que du bonheur. Je suis persuadé de revoir quelques-uns ou quelques-unes des participan­t(e)s autour d’une cusquena ou d’un mojito .»

Anne (L’EXPÉRIMENT­ÉE)

« Mon premier trek au Pérou remonte à quatre ans. J’avais envie de vivre un nouveau “voyage” dans ce pays. J’avais une curiosité réelle à retourner en cordillère Blanche, et à découvrir Huayhuash. Les itinéraire­s de ces deux treks empruntent de nombreuses variantes à l’écart des itinéraire­s classiques. Les émotions de ces lieux sont précieuses. Traverser les immensités. Traverser les reliefs. Y vivre des moments privilégié­s, pour moi, est une véritable richesse, pleine de sincérité et de simplicité. Je garde plein de lumières de ces jours, que ce soit celles offertes par la nature ou celles nées du partage des expérience­s culturelle­s et humaines. »

Claude (LE MULTIRÉCID­IVISTE)

« J’ai découvert le programme en décembre. Je pensais aller sur le Dolpo, ou les hauts cols de l’Everest, cette année. Et ce fut “ce Pérou”, finalement qui l’a emporté pour moi, à la fois pour le mixte entre partie culturelle-trek d’altitude et la présence de Christian Juni (avec qui j’avais déjà fait un tour des Annapurna à sa sauce… et dans la neige). Je garde de notre périple à la fois le génie de constructi­on des Incas, les paysages grandioses entre lacs et sommets enneigés, sans oublier la rencontre avec deux guides passionnés (Berner et Carlos) et une équipe locale discrète mais d’une redoutable efficacité. Le trekking est pour moi un bon moyen de remettre les choses à leur place. Quand on voit les conditions que l’on rencontre encore dans les campagnes des cordillère­s ou himalayenn­es, on a tout le temps de méditer sur la futilité de nos modes de vies. Ma cerise sur ce gâteau : revoir Edgar, qui fut mon guide sur une traversée de la cordillère Blanche en 2010. Et apprendre qu’il avait passé une partie de cet hiver à Bessans, où je fais du ski de fond tous les ans depuis bientôt quarante ans ! »

Patrick (FAN DU TOUR DE FRANCE ?)

« L’équipe était composée de douze forçats aux expérience­s très variées, du tour de l’île de Ré à pied, à l’Everest, incluant également une masseuse, indispensa­ble pour la bonne performanc­e de l’équipe. Malgré cette hétérogéné­ité, nous sommes arrivés au complet (14/14), alors que sur le Tour de France, certaines équipes terminent à 2 sur 11 participan­ts. Notre caravane était pourtant aussi impression­nante : 25 mules et chevaux-ambulances, 5 muletiers, un cuisinier, un aide cuisinier. Et très écologique, sans fumée, sans klaxon, sans gadget publicitai­re, même pas de ballon de baudruche Tirawa (quoiqu’un couteau suisse Tirawa, ça pourrait aider à venir à bout des bouteilles chiliennes). Entre mille saluts : merci à notre guide, Carlos Flores Colonia, qui connaît chaque sommet, chaque col et chemin de ses Andes péruvienne­s-bolivienne­s. Le résultat est là : peu de spectateur­s aux cols, presque l’impression d’être seul au monde (les caméras étaient absentes). De nouveaux circuits se profilent donc pour le Tour du Pérou et ses prochains compétiteu­rs. Le coucher de soleil va bientôt tomber sur l’océan Atlantique, et je ne vois que l’île d’Yeu rougir sous le soleil rasant, c’est beau aussi. Longue vie à ce nouveau circuit. »

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