BOURGOGNE D’or et de lumière
Parcourir les routes de Bourgogne, c’est s’élancer au coeur d’une nature riche, belle et préservée, indissociable d’une histoire culturelle aussi authentique qu’inattendue.
CLIMATS DE BOURGOGNE Au coeur des vignes
Pour débuter ce périple en Bourgogne, on ne pourrait pas manquer de parler de l’art de vivre de la région, et plus précisément encore, de sa grande tradition viticole. « OEuvres conjuguées de l’homme et de la nature, qui expriment une longue et intime relation des peuples avec leur environnement », les fameux Climats sont inscrits sur la liste du patrimoine de l’UNESCO depuis 2015. Quand on parle de « Climat », rien à voir ici avec la météo! Il s’agit d’un terroir viticole, une parcelle de vigne précise, strictement délimitée et qui donne des vins blancs et rouges aux appellations prestigieuses. On n’en recense ici pas moins de 1 200. Un paysage d’or et de lumière s’offre à nous, mais aussi un ensemble de constructions et d’édifices conçus et réalisés en harmonie parfaite avec les métiers du vin de Bourgogne. Parcelles au cordeau, murets discrets, caveaux secrets, villages-bijoux, mais aussi monuments des villes de Beaune et de Dijon, tous témoignent à leur manière de cet héritage que l’on doit aux moines, aux ducs Valois de Bourgogne et aussi bien sûr, au travail incessant des vignerons eux-mêmes, qui participent chaque jour à la valorisation du patrimoine régional.
ABBAYE DE FONTENAY Une merveille de l’art cistercien
Notre itinéraire se poursuit à l’Abbaye de Fontenay, entre Dijon et Auxerre. Le vallon de Fontenay semble à proprement parler encercler l’Abbaye. Voilà 1200 hectares de nature préservée, entre bois et rivières. S’y promener, c’est à coup sûr apercevoir des panoramas aussi saisissants que mystérieux, tant chaque saison leur confère une teinte particulière. En se rapprochant de l’Abbaye, on découvre les jardins. Arbres centenaires et pièces d’eau constituent l’ensemble qui regroupe de vastes jardins à la française et des nouveaux jardins paysagers. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le ministère de la Culture les a classés « Jardin Remarquable » en 2004.
Vient ensuite la bâtisse elle-même. L’Abbaye de Fontenay a été fondée en 1 118 par Saint Bernard, ce qui en fait l’un des plus anciens monastères cisterciens de France. En suivant les plans de Saint Bernard, on découvre tour à tour l’église, le dortoir, le cloitre. Il est presque miraculeux de voir aujourd’hui un tel exemple d’architecture romane aussi bien conservé. La salle capitulaire, le scriptorium, le chauffoir et même la forge semblent avoir bravé les siècles pour nous apparaitre dans toute leur splendeur.
BASILIQUE DE VÉZELAY La colline éternelle
Au sud d’Auxerre cette fois-ci, et aux portes du Morvan, la colline de Vézelay se dessine au loin. La « colline éternelle », appelée aussi le « Mont-Scorpion » dans l’Antiquité, est un lieu de pèlerinage depuis le début du XIe siècle. La basilique alors, semble éclairer la route des marcheurs de Compostelle comme un phare en pleine mer. Conçue par les moines bénédictins, la basilique est aujourd’hui un témoignage précieux de l’ancienne église abbatiale. Histoire spirituelle, mais aussi artistique sont au rendez-vous, comme l’impressionnant décor sculpté remontant au XIIe siècle ou encore la restauration emblématique réalisée par l’architecte Viollet-le-Duc, opérée au XIXe siècle. La colline et la basilique de Vézelay figurent parmi les premiers biens inscrits à la liste du patrimoine de l’UNESCO en 1979, puis à nouveau en 1988 car faisant partie intégrante des monuments des Chemins de Saint-Jacquesde-Compostelle. Une double reconnaissance pour une protection redoublée.
LA CHARITÉ-SUR-LOIRE Une église, un prieuré
Elle aussi partie intégrante des Chemins de Compostelle, l’église de La Charité-sur-Loire, a été consacrée en 1 107 par le pape Pascal II. À l’époque, l’église mesurait 120 mètres de long. Le clocher Sainte-Croix s’élevait quant à lui à 72 mètres de hauteur et la nef à 27 mètres. Mais un terrible incendie survint en 1 559 et détruisit une large partie du bâtiment. La renommée de l’église est sauve, notamment grâce à la richesse de ses décors sculptés miraculeusement préservés. On retrouve ici toute l’influence de l’ordre clunisien dont l’architecture simple mais rationnelle se manifeste entre les colonnes et sous les chapiteaux du déambulatoire, mais aussi à travers les bestiaires qui ornent le choeur. Le prieuré de La-Charité-sur-Loire est une étape majeure pour les pèlerins de Compostelle. La tradition dit que les marcheurs avaient pris l’habitude de profiter de « la charité des bons pères », d’où le nom de la commune.