Grimper

L’ESCALADE À 4 TEMPS

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Quel rapport entre le dernier V10 Mercedes 40 soupapes à culasse laiton moulée à la louche, un moteur de 4L et un varappeur ? Malgré les quelques différence­s d’ordre secondaire, un point commun subsiste : les trois fonctionne­nt sur quatre temps. Ainsi, le principe de base de l’escalade est un cycle qui, répété autant de fois qu’il le faut, doit vous emmener jusqu’au relais. Attention, interverti­r les étapes risquerait de vous faire caler, voire de couler une bielle.

largement le plus compliqué à maîtriser car il faut des années de pratique avant d’être sûr de son choix, encore plus de temps si on veut qu’il soit rapide. Alors avant qu’il soit intelligen­t, vous comprendre­z que c’est l’affaire d’une vie… Mais c’est en forgeant qu’on devient forgeron et dans ce cas précis, il vaut mieux se tromper en ayant essayé que sans, les ratés étant parfois les expérience­s les plus constructi­ves. Théoriquem­ent, le deuxième stade consiste donc à choisir les prises de pieds et la façon de s’en servir ( carre externe, interne…) pour être sûr qu’une fois en position vous n’aurez plus rien à changer avant d’arriver à la prise suivante. Le troisième stade est le plus simple de tous. Il suffit de placer les pieds là où on l’a prévu dans la seconde étape, et de relever la tête pour voir s’ils sont assez hauts pour espérer atteindre la réception envisagée. Si c’est le cas, passez directemen­t au stade suivant, sinon, c’est l’heure de l’opération « Réorganisa­tion » . En cas de doute, n’engagez pas le mouvement. Essayez plutôt de trouver un autre placement. Profitez d’avoir encore une prise dans chaque main pour tenter autre chose. Une fois le mouvement engagé, il sera trop tard… Bien sûr, en cas de carbonisat­ion avancée des avant- bras, oubliez ces beaux préceptes et envoyez quand même, le replacemen­t pouvant être fatal. De plus, il n’y a peut- être pas de meilleure solution de toute façon…

Action !

Le quatrième stade n’a plus grand- chose de cérébral. Sûr d’avoir trouvé le placement de vos rêves, faites appel à toutes vos fibres musculaire­s disponible­s, il n’est plus l’heure de perdre du temps. Que ce soit en jeté ou en statique, l’important est d’aller choper la prise que vous regardez depuis tout à l’heure. Et là, que peut- on remarquer ? Que l’on se retrouve exactement dans la même configurat­ion qu’au premier stade. La boucle est bouclée, il ne reste plus qu’à réattaquer un cycle. Un coup d’oeil sur la prise suivante, un autre sur les pieds, le placement qui va bien, propulsion, puis re- coup d’oeil vers le haut, etc. jusqu’à ce que le relais arrive. Vous aurez deviné qu’il faut que les étapes soient les plus courtes possible pour ne pas se retrouver avec les avant- bras en chou- fleur au bout du troisième mouvement. Mais attention à ne pas confondre vitesse et précipitat­ion, le bon rythme est d’aller aussi vite que possible sans tronquer le temps de réflexion. Pour raccourcir ce dernier, essayez de repérer les prises depuis le bas de la voie et de profiter des points de repos pour prévoir une section

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