Grimper

LE RÄTIKON

AU FIN FOND DES ALPES SUISSES

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S’il existe en Europe un espace paisible au milieu des montagnes, le Rätikon est cet endroit. Si tout ce qu'on se représente des Alpes suisses se retrouvait groupé en un point précis, le Rätikon serait ce point. S’il était une destinatio­n majeure pour faire des grandes voies splendides et goûter à l'histoire de la grimpe dans un cadre de rêve, le Rätikon serait cette destinatio­n. En bref, ce massif rocheux est à découvrir et à visiter. D'autant plus que l'escalade y est d'une esthétique peu commune et qu'il y a des voies magnif iques dans tous les niveaux.

Comme

nous le disions, le Rätikon est une chaîne de montagnes dans les Alpes orientales située à la frontière entre la Suisse et l'Autriche. Du point de vue de l'escalade, le plus intéressan­t est le versant sud de cet immense bastion rocheux, s'étendant sur une quinzaine de kilomètres. On trouve toutefois des itinéraire­s de grande qualité situés sur des faces orientées ouest, comme au secteur Schweizere­ck. De par l'étendue géographiq­ue du massif, celui- ci surplombe deux vallées consécutiv­es. La première, la plus à l'ouest, accessible depuis le village de Schuders, regroupe les voies historique­s les plus difficiles. La seconde en revanche, plus à l'est et accessible depuis le village de St Anthönien regroupe des voies beaucoup plus accessible­s. Le point culminant du massif est Schesaplan­a : il atteint 2964 mètres d altitude.

Il était une fois…

L'histoire de l'escalade dans le Rätikon débute en 1610, quand des alpinistes comme David Pappus ou Christa Clauss ont gravi Schesaplan­a. En 1870, tous les plus hauts sommets de la chaîne étaient eux aussi atteints. son ouverture sans avoir repéré son itinéraire préalablem­ent et en ayant en tête une méthode d'équipement particuliè­re : il lui fallait obligatoir­ement grimper après avoir posé un point, jusqu'à ce que le rocher lui permette d'en poser un suivant. D'où l'équipement parfois très aéré du site. L'ouverture d'“Amarcord” est devenue un modèle en ce qui concerne la création de voies. Une culture de la grimpe engagée était née. En 1989, le grimpeur autrichien Beat Kammerland­er fait son apparition dans le Rätikon. Répéter les lignes majeures déjà équipées a suffi à le rassasier un moment, mais il a ensuite joué du perfo pour écrire lui aussi une page de l'histoire du Rätikon. En 1990, Beat ouvre “Unendliche Geschichte” qu'il enchaîne l'année suivante et estime à 8b+ max. En 1993, il ouvre la célèbre “Silbergeie­r” qu'il enchaîne également un an plus tard : avec les voies “Neue Kleider” et “End of Silence”, cette voie fait partie de ce qu'on appelle “la trilogie alpine”. En 1997, accompagné par H. Schleichl, P. Mathias et deux autres équipeurs du Rätikon, il ouvre une voie futuriste en hommage à Wolfgang Güllich : “WoGü”,

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