Grimper

LES DENTS DE LANFON

ANNECY

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Si le mont Aiguille est une molaire, les Dents de Lanfon sont les incisives et les canines des Pré-Alpes. Elles dominent le lac d’Annecy et le château de Menthon-Saint-Bernard, lequel lui fait écho par ses murailles élancées, comme une copie à l’échelle humaine. Partons donc à l’assaut de cette forteresse naturelle.

Les

Dents de Lanfon, comme par ailleurs la paroi du Casset à la Tournette ou le Perthuis, sont des falaises beaucoup moins fréquentée­s que les aiguilles des Aravis, paroi de Gramusset ou Mamule. La raison vient peut-être du fait que leur accès est plus raide, que les voies sont plus exigeantes et d’un équipement plus « sportif ». Elles présentent de grands murs lisses effrayants. Ainsi le calme y règne, loin des tumultes des plages ou des cols envahis par les touristes et les marchands de coucous. Seuls le cri d’un choucas ou le bip du vario d’un parapente vous feront sursauter dans la quiétude de votre ascension. De nombreux piliers élancés de plus de deux cents mètres se succèdent, promesses de voies d’ampleur, mais dont la verticalit­é est parfois brisée par « quelques caries » herbeuses, pour reprendre l’expression de Philippe Mussato (Itinéraire­s d’un grimpeur gâté). Ces vires vous permettron­t de reprendre votre souffle en admirant la formidable vue sur le lac et les montagnes alentour. Pour goûter aux joies des Dents de Lanfon sans grimper dans un niveau trop élevé, je vous conseille “Frissons d’Automne”. Certes le rocher est un peu friable dans les premières longueurs, et il vaut mieux rester vigilant quant à la solidité de certaines prises, mais la difficulté reste homogène sur l’ensemble de l’itinéraire, ce qui est rare dans ce genre de difficulté. Cette voie ne dépasse pas le 6a et l’ensemble des neuf longueurs se situe dans le 5c. Franchemen­t, une belle balade à la verticale à ne pas rater. “Vive le vent, vive le vent d’hiver” fera le bonheur des amateurs de cotations plus élevées. Le rocher est compact et la ligne « incisive ». Remontant dans un premier temps un système de dalles et de murs parfois déconcerta­nts, la voie rejoint en son milieu le fil du pilier. Gaz assuré dans cette longueur clé en 7a+. Effectivem­ent, même en troisième longueur, la ligne de fuite associée à la pente arborée qui descend quelque mille mètres plus bas jusqu’au bord du lac vous garantit une belle ambiance. La raideur de la tour sommitale en 6b renforce encore le caractère aérien de l’itinéraire. Cette voie est très certaineme­nt, par son profil, l’une des plus belles des Dents de Lanfon.

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TEXTE ET PHOTOS : MARC DAVIET
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Ci-contre, Christophe Dumarest dans la deuxième longueur en 6c+ de “Vive le Vent, Vive le Vent d'hiver“qui ne saurait tarder en ces contrées.

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