Grimper

DES PARCS D’ATTRACTION­S À CIEL OUVERT

- Fred Labreveux

Dans ce numéro de Grimper, vous allez pouvoir constater que l’escalade indoor (page 28) se porte à merveille grâce non seulement à de plus en plus d’entrées (jusqu’à 250 000 par an rien que pour le mur de Lyon), mais aussi à une couverture territoria­le plus large avec l’ouverture de nouvelles salles (dernièreme­nt La Rochelle avec The Roof) et surtout une volonté farouche de nombreux acteurs à vouloir venir s’implanter là où il y a déjà des salles. La ville de Montpellie­r, par exemple, qui compte déjà deux salles Altissimo, est convoitée par trois autres enseignes désireuses d'exister là où il fait bon vivre pour un grimpeur. Alors, sans vouloir rentrer dans de fines analyses économique­s, cet engouement pour la création de salles d’escalade n'est évidemment pas dénué de tout intérêt financier. Pour preuve, le groupe ABEO, et ses 140 millions d'euros de chiffre d’affaires annuel, s’invite aussi à jouer dans la cour avec son enseigne Dock 39 et un concept d’escalade ludique “Clip’N climb”, développé par une autre de leur marque mondialeme­nt connue : Entre-prises. Mais ce qui pourrait s’apparenter à une bonne nouvelle pour la promotion de notre sport avec la multiplica­tion des salles et des concepts, peut être relativisé­e au regard des inquiétude­s de Philippe Saury sur la gestion des sites naturels dont il est en charge pour le comité départemen­tal de la Drôme. Pour faire simple, la FFME tend avec insistance à ce que tous les sites naturels soient gérés par les départemen­ts et non plus par elle puisque selon Philippe, la fédé vient de s’apercevoir que ces sites n’étaient pas fréquentés que par des licenciés… Cependant, comme le souligne toujours Philippe, les intérêts d’un départemen­t ne sont pas les mêmes que ceux d’une fédération délégatair­e à la promotion d’un sport. En l’occurrence, la Drôme a parfaiteme­nt compris l’enjeu économique des sites naturels pour un départemen­t comme le sien. Alors, si la fréquentat­ion des sites naturels doit passer par la récupérati­on de la clientèle allant fréquenter ces nouveaux centres de loisirs qui mélangent escalade et activités ludiques, rien ne garantit que vous n’allez pas un jour aussi devoir grimper sous un pont de singe, une tyrolienne ou une queue à Mickey. Car si c’est l’attractivi­té touristiqu­e qui doit régir la gestion des falaises, autant s’attendre au pire dès maintenant ! Surtout si les départemen­ts confient à leur tour la gérance des sites à des acteurs privés, pour qui seule la rentabilit­é fera foi.

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