L’AUTOMASSAGE
Dans chaque numéro de grimper, retrouvez les conseils avisés d’Aurélie Dutertre, kiné et ostéopathe de l’équipe de France pour une préparation optimale de votre activité préférée. Ce mois-ci Aurélie vous dit tout… ou presque sur l’utilisation d’un rouleau !
La première fois que j’ai vu un rouleau c’était il y a deux ans à la coupe du monde de Kranj ! La magnifique grimpeuse coréenne Kim Jain se contorsionnait comme à son habitude mais cette foisci, elle était en compagnie d’un objet que je n’avais jamais vu : le rouleau de massage ! Mon regard s’est alors tourné vers l’utilité de ce nouvel objet. Le rouleau de massage est un cylindre en mousse dense, avec ou sans crans. Il mesure 45 cm et a un diamètre de 15 cm. En escalade ce matériel est le plus utilisé avec la balle de massage en gomme dure. Cette dernière permet de travailler les noeuds musculaires, notamment ceux proches de la colonne et sous les pieds. Elle est idéale chez le grimpeur pour mobiliser les articulations de la main pendant l’échauffement ou en relaxation après la séance. En grimpe on peut aussi utiliser les balles doubles à fond plat en plastique pour reposer la nuque après une belle journée de grimpe. Alors pourquoi utiliser du matériel d’automassage en escalade ? « Parce que tous les grimpeurs n’ont pas pour amoureux(ses) un kiné ou un ostéo. » La pratique de l’escalade crée de fortes contraintes qui vont, à terme, provoquer des microtraumatismes au niveau des muscles, des tendons et des articulations. Pour limiter les douleurs et les blessures, il faut que tous les tissus soient correctement vascularisés et drainés. Les barres en mousse, balles, ballons et cylindres ne sont pas utilisés pour faire un stage de cirque, quoique, mais bien pour stimuler les récepteurs tendineux et musculaires. Les objectifs et résultats de l’automassage sont à peu de chose près ceux du massage : >Aider à l’échauffement >Accélérer la récupération après la grimpe >Travailler sur la mobilité articulaire >Travailler la souplesse >Stimuler le drainage circulatoire et lymphatique >Réduire les adhérences et prévenir les blessures >Favoriser la conscience du schéma corporel Le matériel utilisé pendant l’automassage exerce une pression sur la peau et les muscles, ce qui stimule les récepteurs tendineux et musculaires. Il sera associé à un étirement pour favoriser la détente musculaire. Avant de grimper, les automassages permettent de prendre conscience du schéma corporel et d’éveiller le corps notamment pour les zones sous tension, et ainsi mieux cibler le relâchement des muscles et des fascias. L’effet sur l’état psychologique est principalement un temps calme, centré sur soi qui permet de rompre avec le rythme effréné de la vie quotidienne. Le contrôle de la respiration contribue aussi au relâchement. Comment procéder ? >On se place dans un coin tranquille de la salle et on déroule son tapis de sol. >Les mouvements doivent être réalisés doucement. Le grimpeur utilise le poids de son corps et gère sa propre pression sur la peau et les muscles. Le nombre de mouvements dépend de sa pratique et de l’effort fourni durant l’escalade. J’aurais tendance à conseiller 8/10 mouvements liés à la respiration, lente. >Pensez à demander conseil à votre kiné ou votre médecin pour éviter certaines contre-indications.