Grimper

La révolte du topo, évolution méthodolog­ique

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Voici deux belles lignes (dont l’une attend encore sa première grimpette) mais ce qu’il faut retenir ici, c’est encore une fois ce qui s’est dit à l’apéro chez Krikri et Flo. Le topo est au sens commun une composante essentiell­e de notre pratique sans laquelle elle prendrait une tout autre dimension, bien plus hasardeuse. Dans notre monde où l’informatio­n abonde, on n’imagine pas se rendre en falaise sans son petit cocktail de base : orientatio­n, grimpabili­té par temps de pluie, pied de falaise « gossefrien­dly », café pas loin, etc. Mais bien souvent on aime, aussi, porter attention à ces petits commentair­es qui donnent des indices pour « à vuter » plus facilement. Alors qu’on était bien calés dans le canap, je lâche donc l’idée : faire un site Internet dédié aux méthodes, ça c’est l’avenir ! Vous imaginez ? Le principe est simple, référencer les méthodes par pertinence et laisser libre la publicatio­n de commentair­es ou de variantes. Chaque répétiteur pourrait donc consigner ses moindres mouvements de doigts, ses moindres ressentis pour proposer la version la plus aboutie d’une méthode. Ce serait hyper simple : moteur de recherche Lilo : escalade méthode - entrée - Méthode.com - clic - Ametsa - entrée, et hop, c’est là ! On peut lire qu’un concassage en règle de croûte au point 2 sauve la vie et qu’une inversée sous le relais se valorise avec un doigt dans le fion. Bon ok, lâcher une telle idée d’évolution méthodolog­ique à l’apéro n’est pas sans conséquenc­es, avec ses pros et ses antis, les pour ou les contre, la révolte du topo. Les effets pervers d’un tel support sont nombreux. On l’imagine assez bien entre ceux qui se vanteront de faire du à vue alors qu’ils auraient passé des soirées entières à analyser des méthodes ou ceux qui se raidiront à l’idée qu’on puisse ne plus avoir de surprises du à vue. Mais d’un autre côté, à chacun son éthique et à chacun sa conscience. Le support pourrait permettre d’identifier des lignes aux crux plus adaptés à son style et ainsi s’économiser pour toujours briller davantage en société. Plus besoin d’avoir des potes et plus besoin de dialoguer, il suffirait d’étudier sur la tablette. Bref, tout un programme de campagne. À ce jour, le site n’existe pas et l’idée est à développer. Mais « l’évolution méthodolog­ique » reste un potentiel 9 à enchaîner et donc à clarifier en termes de méthodes…

Conclusion

Vous l’aurez compris, L’abattoir, ça n’est pas une simple affaire de scandale portée au grand public. Au contraire, l’affaire est plus camouflée, plus feutrée. À voir les commentair­es du topo sur “Castel del Monte”, on comprend davantage. On y vient armé, sérieuseme­nt armé, résolu à ne pas y trépasser. Au mieux, ça fait mal, au pire, c’est fatal. Et triper ici est une chance, aux portes de la grande Grenoble, à seulement dix minutes de voiture de son coeur piéton. Pourtant, on ne vous entendra ni gémir ni hurler. Abandonnez donc toute obsession d’y devenir un martyr, vous serez seul entre individus de la même espèce. Faut se faire à l’idée, on n’est pas dans une vidéo, la gravité fait son oeuvre avec une sévère assiduité. Personne qui n’ait le topo ne vous retrouvera non plus sans que votre dépouille ne commence à sentir. Votre seul allié dans cette sombre mais belle aventure, ce sera celui qui se chargera de tendre la corde quand la douleur deviendra insoutenab­le : votre bourreau.

 ??  ?? Flo Saddier descend de sa yaut' natale pour tester son niveau de rési dans le 8a de “Cobalt “, une voie qui va rester dans les anales de la cuvette !
Flo Saddier descend de sa yaut' natale pour tester son niveau de rési dans le 8a de “Cobalt “, une voie qui va rester dans les anales de la cuvette !

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