NATURAL GAMES
10 ANS, ET DÉJÀ GRAND
Les Natural Games ont fêté leurs 10 ans au printemps 2017. L’occasion bien sûr d’une méga fête, mais aussi d’un petit bilan. Mitch, alias Michaël Pradayrol, le papa des NG, nous parle de la première décennie de son beau bébé. Et de ses futurs frangins…
Le déclic a été l’avènement des X Games aux États-Unis en 1997. J’ai réalisé qu’il y avait un trou béant dans la sphère des événements pleine nature en Europe et en France. En 1998, j’ai donc créé et déposé la marque NATURAL GAMES, et je suis allé proposer le concept aux collectivités locales. Trop atypique pour l’époque, ça n’a pas séduit les décideurs… Mais avec une version réduite, le ROC TRIP, j’ai convaincu PETZL, et le premier opus du Petzl Roc Trip a eu lieu à Millau en 2002, suivi de cinq éditions, portées par le Club Couleur Caillou. Un mix d’univers parallèles Mais les temps changent, et en 2008, le concept de Natural Games est enfin apprécié à sa juste valeur par une nouvelle équipe d’élus. L’aventure démarre pour de bon. Mais doucement. Aujourd’hui, cela semble naturel de voir se côtoyer kayakistes, vttistes, parapentistes, grimpeurs, slack liners… mais le mix de différentes niches sportives très identitaires a été difficile les premières années. Il a fallu que chacun baisse sa garde pour arriver à des échanges fructueux, qui élèvent chaque discipline, chaque team,
chaque rider, chaque artiste, sans qu’aucun n’y perde son identité. C’était notre objectif central. Nous sommes passés de 9 000 festivaliers et 450 concurrents lors de la première édition, à 130 000 festivaliers et 4 500 athlètes dix ans plus tard. Ce que le public aime, ce sont les compétitions PRO/AM au lieu de celles qui ne visent que l’élite, les espaces d’initiation sécurisés et accessibles à tous, au lieu des shows dont on est seulement spectateur, et bien sûr, le mix entre des sports hyper affinitaires et la musique. Au lieu de se dire salut à 17 h après chaque épreuve, les NG privilégient la fête et la convivialité comme trait d’union entre les différents univers… La musique, c’était indispensable. J’ai toujours considéré qu’il y avait un brin d’ADN commun entre les sportifs et les artistes. On qualifie très régulièrement un Chris Sharma ou un Candide Thovex « d’artiste », et on dit d’un chanteur comme celui du groupe
« Skip the use » que c’est un « stage rider » ! Il y a chez les uns et les autres une recherche de l’esthétique et de la performance que je trouve très proche. Les NG vont faire des petits Maintenant, il s’agit de pérenniser le vaisseau mère des Natural Games. Et ne pas en rester là… Je développe actuellement deux autres projets qui viendront compléter l’événement initial, sans le concurrencer. Il y aura une version hiver avec toutes les disciplines de montagne (dès mars 2018 dans les Alpes, sauf contretemps), et une version été avec les sports de mer (les discussions avec plusieurs stations sont en cours). L’idée est de proposer une vitrine de l’outdoor transversale, fédérant tous les milieux. En ces temps troublés où le repli sur soi est de nouveau de rigueur, ce ne sera pas une mission simple, mais l’objectif est beau et atteignable.