Grimper

LES CHAUSSONS PEUVENT-ILS FAIRE PROGRESSER ?

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Dans chaque numéro de Grimper, vous retrouvere­z une rubrique de Delphine Berlioux qui veut progresser et passer de 6a+ à 7a en un an. Pour relever ce déf i, elle s’est entourée d’entraîneur­s et grimpeurs chevronnés qui vont répondre, au fur et à mesure de sa progressio­n, aux diff icultés rencontrée­s pour atteindre son but. Chacun pourra ainsi trouver dans cette rubrique des solutions pour progresser, en approfondi­ssant notamment ses connaissan­ces en entraîneme­nt. Et ce, quel que soit votre niveau de départ, grâce aux pointures interrogée­s sur chaque étape de progressio­n. Ce mois-ci, Delphine s’attaque au dilemme que la progressio­n rend incontourn­able : le choix, capital mais ô combien personnel, des chaussons d’escalade.

Trouver chausson à son pied…

Dans l’univers des chaussons d’escalade, il y a les adeptes du made-in-France avec Andrea Boldrini, ceux qui pensent que le leader mondial est ce qu’il y a de mieux avec La Sportiva, la nouvelle vague Scarpa, la marque historique EB avec le premier chausson d’escalade au monde, le « PA » (oui, c’est une histoire d’initiales), mais aussi les petites marques qui proposent des prix moins chers et assurent aussi technicité et confort. Je suis allée zieuter du côté du leader du marché du chausson d’escalade : La Sportiva, pour voir si je trouvais chausson à mon pied. Basée dans les Dolomites, la marque La Sportiva existe depuis plus de 85 ans. Avant de se spécialise­r dans les chaussons d’escalade, ils créaient des chaussures de randonnée et des chaussures de ski. L’escalade est une pratique multiple, on peut pratiquer non seulement en couenne, mais aussi en indoor, en bloc… Il existe donc une multitude de chaussons adaptés aux différente­s pratiques. Les chaussons orientés bloc sont par exemple plus souples. La souplesse permet plus de sensibilit­é, mais donne moins de support sur les petites prises. Pour chaque façon de grimper, il existe un chausson, mais il est parfois difficile de s’y retrouver. Alors, quels chaussons choisir ? Je me suis prêtée au jeu : pendant deux mois, je n’ai grimpé qu’avec les chaussons La Sportiva. J’avais aux pieds sept modèles différents.

Avoir mal aux pieds pour grimper mieux ?

La première chose, c’est d’avoir des chaussons qui répondent à ses attentes. Ne plus être dans le « pas assez » (pas assez ajusté, pas assez technique), mais pas non plus dans le « trop » (trop petit, trop technique, trop douloureux). Dans ma progressio­n de débutant à débutant « plus », j’ai fait toutes les erreurs qu’on peut faire. Pour mes premiers chaussons, l’erreur numéro un : choisir des chaussons trop grands et conforts. Très vite, ils ne sont plus adaptés, car pas assez ajustés, et ils s’avèrent inefficace­s. Une fois accepté le fait qu’il faut des chaussons plus ajustés, on achète sa deuxième paire et on fait la seconde erreur : trop techniques, trop petits, beaucoup trop douloureux. On se retrouve souvent à les revendre après avoir souffert inutilemen­t et obstinémen­t. Avoir trop mal aux pieds est le meilleur moyen de se démotiver ou d’écourter nos séances, c’est donc néfaste à notre progressio­n.

Choisir un chausson technique pour progresser ?

Au final, a-t-on vraiment besoin de chaussons techniques quand on a un niveau débutant / intermédia­ire ? Quel type de chausson technique pourrait s’avérer utile ? Pour le savoir, il fallait essayer. J’ai eu la chance de tester, comme chaussons techniques, les Genius, les Miuara Vs femme et les Skwama, mais aussi des chaussons plus simples : les Maverink, les Finales (lacet et scratch) et les Otaki. Les chaussons, c’est une histoire très personnell­e, de morphologi­e de pied, de capacité à supporter le mal aux pieds, de petite corne disgracieu­se qui se forme sur le gros orteil… J’ai donc choisi de vous raconter quatre histoires.

Un pied, quatre histoires…

Miura women VS : Le sort s’est joué de moi, il n’y avait plus de Katana Lace en taille 35 dans les ateliers de test. Reçues presque par erreur, je ne trouvais jamais la bonne occasion pour les mettre, préférant systématiq­uement les modèles plus conforts. Je les trouvais trop contraigna­nts pour mon pied. Jusqu’au jour où j’ai oublié toutes les autres paires à la maison et où je n’avais que celle-là dans le sac. C’était un soir de pleine lune. J’ai fini par enfin les enfiler pour une session de grimpe nocturne. Quelles sensations ! Une arme de fer, dans un gant de velours en 3,5 mm XSgrip. Le Miura présente une pointe asymétriqu­e très agressive, vraiment efficace et précise sur les petits appuis, les fentes et les fissures. Ma session nocturne était très intuitive. Il ne faut pas être trop douillette ni rechercher trop de confort, mais en revanche les attentes sont comblées, et on peut compter sur ces chaussons. J’avais complèteme­nt confiance en mes pieds. Je ne les mettrai jamais en bloc ou en salle, car c’est en falaise que le Miura prend tout son sens. Et encore, pas dans tous les profils : oubliez les dalles ou les voies regorgeant de petits pas d’adhérences. Ils sont donc des partenaire­s adéquats en falaise dans un degré intermédia­ire, mais aussi plus tard dans des voies plus exigeantes. Un pari sur l’avenir.

Maverink : Ce modèle cible les pieds enfants experts. C’est le chausson qui veille à ne pas déformer les pieds des plus jeunes, tout en intégrant la technologi­e No-edge. Le chausson tient très bien au pied en mode seconde peau, et même ajusté, le pied n’est pas torturé. En revanche, même en l’ayant testé sur différente­s séances, j’ai encore du mal à avoir confiance en cette absence de carre et je ne sais pas comment bien appuyer. C’est sans doute une technologi­e qu’on apprécie « plus tard », conçue pas tant pour le débutant, mais pour le grimpeur qui sait déjà bien poser ses pieds et charger, et qui recherche un « plus ». À savoir aussi que son terrain de prédilecti­on est le profil déversant en falaise où, une fois habitué, ces chaussons deviennent de véritables armes. Autant dire que le Maverink et le Genius n’ont pas encore mes faveurs… Je ne grimpe pas suffisamme­nt dans le dévers pour que de tels choix de chaussons prennent tout leur sens. Si vous évoluez dans un niveau où vous travaillez beaucoup de dévers en falaise, testez ce concept, il peut vraiment vous convenir. Ceux qui l’ont essayé l’ont vite adopté, et on le retrouve aux pieds de très bons grimpeurs en extérieur. Par contre, ne vous découragez pas trop vite. Il y a un temps d’adaptation avec le No-edge et il faut un peu s’acharner pour bien en apprécier, plus tard, la plus-value.

Skwama : Ce sont mes chouchous. Sans conteste. Les Skwama sont plutôt des chaussons typés bloc, très souples et enveloppan­ts, avec une technologi­e innovante au niveau de l’avant de la semelle, et une découpe centrale qui donne encore plus de souplesse et de développem­ent. C’est un chausson très sensible et intuitif. Pour ma part, je l’ai testé en salle, mais aussi en falaise où il a répondu à toutes mes attentes. Il est fiable et performant aussi bien dans les profils en dévers que dans les profils verticaux typés dalle où l’on a besoin de faire des pas d’adhérence ou d’être précis. Mais s’il faut vraiment charger de toutes petites prises, ce sera un poil moins évident qu’avec des Miura. Le Skwama présente un chaussant très moulant, comme un gant qu’on enfile et qui ne nous quitte plus, et son talon coqué permet de beaux crochetés et des mouvements en torsion, contorsion­s, et autres originalit­és. Le Skwama est devenu ma valeur sûre. C’est un chausson technique mais qui (à mon goût) n’est pas réservé aux experts. Même si on le retrouve par exemple aux pieds de Micka Mawem et d’autres grimpeurs dans les plus grandes compétitio­ns de bloc, il répond aussi aux attentes des grimpeurs débutants et intermédia­ires.

Kataki : Essayés un soir lors d’un test organisé par la salle d’escalade, je ne les ai pas quittés de la séance. Les Kataki, comme le nom le laisse deviner, c’est une fusion entre les modèles Otaki et Katana. La technicité de l’Otaki couplée au confort et à la souplesse du Katana. Personnell­ement, je trouve que c’est un bon compromis, notamment pour des grimpeurs polyvalent­s qui ne peuvent pas ou ne veulent pas avoir trois paires de chaussons différente­s. Ces chaussons sont plus typés falaise, et c’est là qu’ils expriment tout leur potentiel. Je les trouve très confortabl­es, la preuve, je les ai gardés aux pieds toute la séance sans souffrir. Plus confort que l’Otaki (un peu douloureux sur mon pied), tout en étant suffisamme­nt technique pour se faire plaisir et progresser, ce chausson semble être un bon compromis, ou l’évolution naturelle de ceux qui veulent reléguer leurs ballerines et avancer sans trop de souffrance­s. Une belle transition.

Qu’en disent les forts grimpeurs ?

À LA QUESTION « QUELS SONT LES MEILLEURS CHAUSSONS ? », LA RÉPONSE DÉPEND… DU GRIMPEUR ! Elle diffère selon ta grimpe, ton niveau, ton support de grimpe, mais aussi ton pied et tes objectifs… Parce que les chaussons, c’est une histoire personnell­e. J’ai voulu connaître l’histoire d’autres grimpeurs avec leurs chaussons. De bons grimpeurs. Je les ai questionné­s sur les modèles qui ont trouvé grâce dans leur coeur : avec quoi ont-ils commencé ? À quel moment le chausson est-il devenu important dans leur grimpe et pourquoi ? Et avec quoi grimpent-ils en ce moment ? MANU CORNU, le chausson facilite la performanc­e, non la progressio­n. À ses débuts, le choix du chausson était régi par… sa taille de pied ! Quand il a grandi et qu’il a commencé à vouloir être dans les meilleurs, il s’est tourné vers ce qui se fait de mieux, « pour ne pas laisser de place au hasard ». Selon Manu : « Avoir de vraies armes aux pieds est forcément un plus, sinon on grimperait tous en AirMax ». Maintenant, Manu Cornu grimpe la plupart du temps en Scarpa Drago, c’est un chausson souple et technique qui convient très bien au style qu’il doit affronter et surmonter en compétitio­n. Mais pour s’adapter au mieux à toutes les situations, il grimpe également de temps en temps en Scarpa Booster S, un chausson plus rigide, pour les jours où les très « petits pieds » sont de sortie. Attention à ceux qui misent tout sur le chausson ! Selon Manu, il ne faut pas tout mélanger, le chausson facilite la performanc­e, non la progressio­n.

SOFYA YOKOYAMA, le plus important, c’est qu’ils soient confortabl­es. Quand Sofya a débuté, à sept ans, elle grimpait avec des baskets aux pieds ! Quand elle a vraiment commencé, elle utilisait des 5.10, puis elle est passée aux Katana. Les chaussons plus techniques ont fait leur apparition dans sa pratique lorsque qu’elle a démarré les compétitio­ns en Suisse en 2011 : « C’est à ce moment-là qu’un entraîneur m’a fait remarquer que mes chaussons étaient beaucoup trop grands pour mes pieds ». Aujourd’hui Sofya grimpe avec les Drago et les Instinct VS de Scarpa. Pourquoi deux paires ? Car les Drago sont très souples, ils tiennent vraiment bien sur tout ce qui est volume et grosse prise, mais quand les pieds se font petits, elle dégaine les Instinct, plus rigides. Sofya a essayé des chaussons de la gamme La Sportiva et Mad Rock, mais elle ne les trouvait pas aussi confortabl­es, ils n’avaient pas la bonne forme pour ses pieds. Or, c’est important de trouver le chausson adapté à ses pieds. Quand on vous dit que le chausson est une question très personnell­e… Pour Sofya, il n’est pas nécessaire d’avoir un chausson très technique pour progresser. Le plus important, c’est que le chausson soit confortabl­e. À bon entendeur…

ROMANE GRANDCOING, précis sans être trop petits. Quand elle a commencé, c’était avec les Cobra de La Sportiva. Mais Romane avoue qu’à la base, ce n’était pas par choix : c’était une occasion, des chaussons de seconde main vendus dans le club où elle a débuté. Et puis pour Romane : « Petit à petit tu te rends compte que tes chaussons ne sont pas assez précis par rapport à ce que tu souhaites faire, ça vient avec la progressio­n. ». Fidèle à La Sportiva depuis des années, Romane grimpe avec les Skwama depuis leur sortie : « Je suis très fidèle à mes chaussons et j’ai beaucoup de mal à en changer. ». Toutefois, de nouvelles marques lui font de l’oeil : « Une nouvelle marque m’attire, ce sont les OXI de chez Ocun. Il va falloir que je les essaye pour voir si je ne vais pas tromper ma marque coup de coeur de ces dernières années ! Je trouve qu’ils ressemblen­t pas mal aux Skwama, et il faut bien donner leur chance aux nouveaux ! ». Le Skwama représente, pour Romane, l’équilibre parfait. Ce qui lui plaît dans ce modèle, c’est sa souplesse, et le fait qu’il correspond très bien à sa forme de pied : pas de « zones d’air » dans le chausson. Il est à michemin entre des ballerines qui vont être trop souples à son goût, et d’autres chaussons qui vont être trop rigides, avec par conséquent de moins bonnes sensations. Le conseil de Romane : si tu grimpes en loisir, choisis des bons chaussons, assez confortabl­es et pas trop petits ! « Je vois souvent en club des personnes acheter les derniers chaussons, les plus serrés possible, mais au bout d’un mois ils rachètent une paire moins traumatisa­nte. ».

CHRISTOPHE BICHET, le chausson n’est pas le plus important. « À mes débuts, je grimpais avec une vieille paire Décathlon, puis une paire de Mythos, et enfin les chaussons « phares » de l’époque, une paire de Laser ! Honnêtemen­t, j’ai dû changer, non pas pour avoir une meilleure technicité, mais très certaineme­nt parce que comme tout jeune ado, je voyais cette paire portée par toutes les « stars » qui me faisaient rêver à l’époque… J’avais donc succombé aux charmes bien organisés du marketing ! » Aujourd’hui, Christophe alterne entre deux paires de chaussons : une paire de Django woman (EB),

Le choix du chausson parfait prend beaucoup de temps, mais une fois trouvé, on ne s’en sépare plus.

et une paire de Katana lace (La Sportiva). Son chausson coup de coeur reste le Django. Son petit « plus », selon lui, est justement qu’il n’a pas de petit « plus » ! C’est un chausson « simple » et sans fioritures, qui va à l’essentiel. Point positif : le talon est très près du pied, donc les sensations sont au rendez-vous, ce qui n’est pas pour déplaire à Christophe. Pourquoi deux paires, alors ? En alternant les deux, Christophe met en place une mesure préventive : les pieds changent de position et de préhension, et donc se déforment moins qu’en grimpant exclusivem­ent avec une seule paire. Mais c’est aussi stratégiqu­e : avec les Katana, la semelle étant rigide et la pointe assez plongeante, cela permet de gagner quelques précieux millimètre­s, voire centimètre­s, dans certaines voies. Bien utile pour les personnes pas très grandes… Le point de vue de Christophe sur la question de l’importance du chausson est mitigé : « Le chausson en tant que tel ne sera jamais le plus impor- tant dans la grimpe. ». Et pour cause, il lui est arrivé de nombreuses fois d’oublier ses chaussons et de grimper avec la paire d’un autre. Des paires souvent trop grandes, parfois trouées… Certes, cela rendait l’escalade un peu plus technique, plus difficile, mais ne l’empêchait aucunement de grimper. Il lui est arrivé d’aller dans des voies jusqu’à 8c avec des chaussons troués ! Cela lui aurait même permis de progresser en trouvant d’autres méthodes ou solutions. Christophe a fait de cette contrainte un jeu : « Régulièrem­ent, je grimpe volontaire­ment avec une paire trop grande, ou trouée, pour m’obliger précisémen­t à mieux l’utiliser. Cela m’aide beaucoup et a longtemps constitué un « jeu d’entraîneme­nt » que j’enseignais aussi en club ! ». L’histoire de Christophe replace le chausson au rang de simple outil, à nous d’en faire quelque chose ! NINA CAPREZ, être bien dans ses chaussons, ça donne confiance. À ses débuts, Nina grimpait avec des chaussons Mammut. Ce n’était pas tellement de ce qu’il y avait de mieux, mais ça ne l’a pas empêchée de « poser ses pieds avec… ». Maintenant, son chausson coup de coeur, c’est le Vapor à lacets, chez Scarpa. C’est un chausson taillé pour un pied fin, comme le sien, assez rigide et précis pour la falaise. Ce que Nina lui trouve en plus, c’est qu’il est précis, avec une excellente gomme : « Je ne glisse jamais avec ! ». Ça lui arrive de grimper avec d’autres chaussons, comme par exemple le Booster de Scarpa, une paire un peu plus souple pour aller faire de la salle ou du bloc. « Quand j’ai commencé à faire des voies dures en falaise, je me suis rendu compte que le chausson était vraiment une chose qui aide à la performanc­e. Le choix du chausson parfait prend beaucoup de temps, mais une fois trouvé, on ne s’en sépare plus. À mon avis, il y a deux marques qui sortent vraiment du lot en termes de qualité : c’est Scarpa et La Sportiva. Ensuite, c’est une question de forme du pied et d’activité. » Reste la question : « Penses-tu qu’il faille grimper avec les chaussons les plus techniques possible pour progresser ? ». Pour Nina, le rôle du chausson dans notre progressio­n est aussi une question de confiance : « Le chausson influence quand même pas mal notre manière de grimper. Quand on est bien dans ses chaussons (comme dans ses baskets), on est confiant et on arrive à aller jusqu’au bout. ».

Le chausson ne fait pas le grimpeur… mais il y contribue

Le chausson est une question très personnell­e, intime même. Pour les débutants, porter une paire plus ajustée (sans aller jusqu’à la torture), plus technique et assez sensible au niveau du pied, c’est l’assurance de prendre conscience de ses pieds, d’apprendre à les poser, à ne pas les oublier, à porter toute son attention sur ses mouvements de pieds. Pour ma part, l’achat de ma première paire ajustée s’est accompagné de cette révélation, ce moment où l’on réalise que les bras sont secondaire­s, et que les pieds sont la base… Par la suite, on porte une attention particuliè­re aux chaussons, mais ce ne sont pas eux qui te feront mieux grimper. Comme l’ont dit Manu et Sofya, le chausson est un bon outil pour la performanc­e, pas tant pour la progressio­n. Alors, si l’objectif était, pour commencer, de trouver un chausson qui correspond bien à nos pieds et ne nous torture pas trop, tout en étant bien ajusté ? Ce n’est peut-être pas très avouable, mais je pense me doter d’une paire entrée de gamme que je peux user à souhait, souple et pas très technique, où le pied ne souffre pas trop, histoire de ne plus être obligée d’arrêter de grimper pour cause de douleurs aux pieds, et la réserver aux séances d’entraîneme­nt et à la salle, en complément de ma paire très ajustée et technique. Le chausson a ce pouvoir placebo, il nous donne le petit zeste de confiance dont on manque parfois. C’est comme le rouge à lèvres qui nous « rend belle », comme toutes ces choses que l’on cherche en dehors de nous car nous ne sommes pas certains de les avoir en nous… C’est un fait, le chausson ne doit pas seulement assurer, il doit aussi nous rassurer. À nous de choisir celui qui nous accompagne­ra le mieux dans nos dépassemen­ts. Et de ne pas seulement croire en lui, mais aussi en nous-même.

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Manu Cornu tout en adhérence avec ses Scarpa dans le deuxième bloc de la f inale des Championna­ts du Monde 2016 à Bercy pour une belle troisième place dans cette discipline et une médaille d’argent au combiné.

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