ESPACE VERTICAL
GRENOBLE FOREVER
Un incontournable de la
grimpe en salle Grenobloise
Espace Vertical, c’est une très vieille histoire dont le premier chapitre s’ouvre en janvier 1995 sur la périphérie grenobloise. « Une salle était ouverte à Thiais en Île de France et j’ai eu l’idée d’en ouvrir une à Grenoble. J’ai lancé ça comme une idée un peu bateau à Thierry Barré et Éric Pinard, se souvient Nicolas Glée. Le premier EV, était centré sur notre propre pratique : on était tous les trois grimpeurs, tous les trois BE, et l’objectif de base était de pouvoir continuer à grimper et à bosser quel que soit le temps. Cette structure proposait principalement de la voie avec un petit pan rempli de prises, un peu sur le principe des salles de l’époque. Vu que rapidement il y avait pas mal de monde, on a décidé d’en construire une deuxième, plus grande et plus haute. »
Dès 1999, donc, le second opus de la saga Espace Vertical ouvre ses portes à Saint-Martin-d’Hères, toujours dans la banlieue de Grenoble. Nicolas Glée le concède : « avec 112 lignes, elle était même un peu trop grande, cette salle. Les trois premières années ça n’a pas été facile financièrement mais ensuite ça a fonctionné. Et puis le dévers de 20 m de développé pour 11 m d’avancée, c’était novateur à l’époque ! » En 2008, alors que l’escalade sur mur artificiel se développe un peu partout en France, un troisième Espace Vertical voit le jour et remplace EV1 qui commençait à être vieillissante. Une salle de voie, encore une fois, d’un gabarit semblable à EV2 avec un espace bloc un peu plus conséquent. Malgré la présence de Ablok, autre salle de bloc dans la cuvette, il restait de la place pour le bloc sur la capitale grenobloise. En 2015, Espace Vertical règle le problème en ouvrant « Le Labo » en plein centre-ville, et en s’y assurant par la même occasion une présence relativement dissuasive pour les gros groupes colonisant le territoire. Avec 3 salles pour une agglomération de 150 000 habitants, EV s’est ainsi offert une situation de quasi-monopole, et Nicolas Glée ne compte pas en rester là…
L’avenir? Pousser encore l’escalade de bloc à Grenoble
Dans cette ville des Alpes où la popularité de l’escalade n’est plus à démontrer, la veine du bloc, forte des récents développements populaires de l’escalade, conserve selon Nicolas Glée un fort potentiel : « Il y a de plus en plus de bloqueurs. C’est une activité facile et qui a le vent en poupe. On a déjà commencé à développer le bloc avec le Labo. On ne cherche pas à s’implanter dans une autre agglomération, mais on travaille à ouvrir une autre très grande salle de bloc ici à Grenoble. » Parallèlement, confesse Nicolas Glée, EV4 est presque là et remplacerait la salle de Saint-Martin-d’Hères alias EV2 à seulement 50 m. EV4, ce serait 110 lignes de voies et 200 m2 de bloc. Il est intéressant de remarquer que le développement du groupe ne semble pas suivre les tendances actuelles concernant l’escalade Indoor. Alors que la majorité des réseaux cherchent à s’étendre sur le territoire et à diversifier les services – restauration, sauna, fitness etc. – Espace Vertical reste centré sur l’agglomération Grenobloise et sur la pratique de l’escalade : « On reste focalisés sur l’activité, précise Nicolas Glée. La restaura
tion, ce n’est pas notre truc et on n’a pas envie de mélanger ça avec la grimpe. On propose quand même de la restauration rapide (boissons et sandwichs) pour ceux qui viennent grimper entre midi et 2 et à qui ça rend service, mais les gens viennent avant tout grimper. » Quant aux évolutions gymniques de l’ouverture ? Une nouvelle corde à l’arc des ouvreurs, et l’opportunité de se diversifier : « C’est une nouvelle richesse pour la pratique, et qui apporte un aspect spectaculaire. Mais notre manière de voir l’escalade n’a pas changé. On continuera à mettre des arquées dans nos salles. Je pense qu’à l’avenir un équilibre sera trouvé entre volumes et arquées ; les deux existeront toujours. À la coupe du monde de Meringen, qui a été une grande réussite, l’ouverture était très équilibrée entre les différents styles, c’est bien la preuve que la pluralité fonctionne ! On a aussi une marque de prises, Espace Climbing Holds, qui nous permet de créer des prises en répondant directement aux besoins de l’ouverture dans nos salles : on sculpte volumes et petites arquées… Mais la salle reste un tremplin pour l’extérieur selon nous, et, dans nos salles, on ne grimpe qu’en tête. »