LES ARTS DE LA GRIMPE
TOUJOURS LÀ !
Fred NIGOUL
Irréductibles…
Basée à Reims depuis 1998, Les Arts de la Grimpe fait partie de ces salles dites préhistoriques qui voient arriver les évolutions profondes de l’activité. « Nous faisions partie des gens qui grimpaient sur les murs collectifs et sur les pans faits maison dans les caves et dans les greniers pour nous préparer à l’escalade en milieu naturel », se plaît à répéter Fred Nigoul. Les Arts de la Grimpe, donc, ne s’inscrit pas dans la tendance actuelle des grands groupes détenteurs de multiples salles. Pas question de chercher à s’agrandir en multipliant les sites ; bien enracinée au coeur du centre-ville rémois, la salle conserve une taille raisonnable en se gardant bien d’avoir les yeux plus gros que le ventre. D’ailleurs, Fred Nigoul le précise, en aucun cas le succès et la pérennité d’une telle structure ne dépend de son envergure. « Je ne vois pas d’intérêt à avoir une grosse ou une petite salle. Tout dépend de comment c’est géré, de la chalandise, de l’emplacement, de la bonne gestion etc. Il n’y a pas de recette miracle ou de règles fixes », explique-t-il. Concernant les Arts de la Grimpe, fonctionner ainsi à échelle humaine permet de mieux maîtriser les évolutions et leur rythme, sans subvention et financement extérieurs. Cela laisse également place à l’organisation d’évènements quelque peu déconnectés de la logique du business, comme dernièrement avec le rassemblement « Bloc & Potes ».
…mais ouverts à la modernité !
Dans un contexte désormais fortement concurrentiel, impossible cependant, selon Fred Nigoul, de se reposer aveuglément sur l’existant. « Il faut aller de l’avant pour rendre plus pointu son outil de travail, son accueil et sa qualité de service », annonce-t-il d’emblée. La salle a fait peau neuve en 2017 via une grande phase de rénovation, et en aucun cas le conservatisme n’est à l’ordre du jour en matière d’ouverture. « L’activité devient très gymnique, de ce fait nos ouvreurs travaillent dans ce sens-là. »
Sans intention aucune de projeter Les Arts de la Grimpe dans le domaine de la restauration, il reconnaît également l’importance, dans le contexte actuel, de ne pas se cantonner à un service unique de grimpe. « Sur ce point on est tous d’accord, c’est évident qu’une salle d’escalade a besoin d’avoir d’autres services, certains ont mis de la restauration, d’autres la vente de matériel, chacun son truc suivant sa cible et sa chalandise. Depuis sa création, Les arts de la grimpe est spécialisée dans la vente de matériel par le biais d’une boutique en ligne, de plus, elle produit et distribue la marque de prises d’escalade Digital climbing. »
Les trois ambassadeurs choisis pour représenter cette marque illustrent au demeurant parfaitement le grand intérêt accordé aux Jeux Olympiques : « Avec la marque Digital, nous avons 3 athlètes ambassadeurs, Julia Chanourdie, Micka et Bassa Mawem. Ce sont de vrais vecteurs de communication, de vraies vitrines pour les salles et les marques, et les JO sont un véritable atout ». La position de Fred Nigoul concernant l’arrivée des anneaux et de l’opportunité qu’ils présentent est donc parfaitement claire : « Les JO nous font une belle dynamique médiatique. Il est hors de question de camper sur ses positions et de ne pas évoluer dans le sens de la grimpe actuelle. »
Les Arts de la Grimpe se positionne ainsi comme une salle qui, sans oublier ni renier son histoire et ses fondamentaux, embrasse sans conservatisme le virage à 90° que vient de prendre l’escalade ; une opportunité pour rester pérenne et compétitif.