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JULIA CHANOURDIE ET BASSA MAWEM ONT ARRACHÉ LEUR TICKET POUR TOKYO 2020 !

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Les 7 hommes et 7 femmes déjà qualif iés pour Tokyo exceptés, les 20 meilleures et les 20 meilleurs du classement combiné de la saison de coupe du monde se sont retrouvés, à la f in du mois de novembre à Tournefeui­lle, pour disputer le Tournoi de Qualif ication Olympique (TQO). À l’issue de cet événement inédit, 12 athlètes de plus - 6 hommes et 6 femmes - sont repartis avec un billet pour Tokyo. Parmi eux f igurent deux Français, Bassa Mawem et Julia Chanourdie, ainsi que l’extraterre­stre tchèque répondant au nom d’Adam Ondra. Bassa au mérite

Ce jeudi 28 novembre avait des allures de rendez-vous d’une vie pour celui qui domine depuis plus de 5 ans la scène internatio­nale de l’escalade de vitesse. Au lancement de l’épreuve, il savait ne pas avoir d’autre choix que la victoire dans sa discipline de prédilecti­on : tandis qu’une première place en vitesse l’envoyait presque mathématiq­uement à Tokyo, un simple deuxième rang rendait la qualif plus qu’incertaine. Or la présence de l’Indonésien Alfian Muhammad, très performant en vitesse cette saison, a grandement corsé l’affaire pour le Français. Les qualificat­ions se jouant au meilleur chrono de deux tentatives, il fallait absolument que Bassa aille plus vite que Muhammad. Dès son premier run, un excellent 5,73 sec, nous avons cru que l’aîné des frères Mawem avait assommé son adversaire. C’était mal connaître l’Indonésien qui, pour 1 petit centième, est parvenu à passer devant le Français. Comme dans un rêve, Bassa a finalement sorti une deuxième tentative de très grande classe : un 5,68 synonyme de qualificat­ion olympique.

Ils en rêvaient, ils l’ont fait. Micka étant déjà qualifié, les frères Mawem iront donc défendre ensemble les couleurs tricolores à Tokyo l’été prochain et personne, pas même le plus fervent détracteur de la vitesse, ne pourra nier le mérite sportif de Bassa dans la quête de ce billet si précieux pour l’événement incontourn­able de 2020.

Le naufrage du pirate

C’en est fini du rêve olympique pour Manu Cornu. Parti à la faute sur ses deux runs en vitesse, incapable de se stabiliser sur la prise finale d’un deuxième bloc qui lui tendait les bras et victime d’une zippette en tout début de voie, nous avons assisté au naufrage de celui qu’on surnomme le pirate. Une chose tout de même, dans la désolation du navire envoyé par le fond, résonne comme une petite victoire : l’émotion. Dans la victoire comme dans la défaite, Manu Cornu transmet sa fièvre au public,

qui vibre avec lui pour le meilleur et pour le pire. Cela peut paraître dérisoire, quand seule la victoire semble compter, mais conquérir le coeur des spectateur­s, procurer de l’émotion, n’est pas donné à tous les sportifs ; je vous le dis, nous n’en avons pas fini avec le Pirate !

Chanourdie : la victoire de la polyvalenc­e

Sans jamais être en mesure de remporter une des trois discipline­s, Julia Chanourdie a fait preuve d’une grande solidité sur ce TQO. Parmi les non spécialist­es de la vitesse, elle fait partie des plus rapides, quant au bloc et à la difficulté, elle compte à la louche parmi les 10 meilleures mondiales. Sans briller mais en récitant son escalade avec une inspirante sécurité, la Française a donc assuré sa qualificat­ion olympique avec, en prime, une médaille d’argent sur l’événement. En étant un rien plus efficace en bloc ou en difficulté à Tokyo, Julia Chanourdie pourra prétendre à une finale voire à une médaille, il y a de l’espoir !

Tout n’est pas perdu pour Fanny Gibert et Anouck Jaubert

La joie de l’une contraste avec le coup de massue que Fanny Gibert et Anouck Jaubert ont pris sur la tête à l’issue de ce Tournoi de Qualificat­ion Olympique. Alors que la première échouait, dans sa voie de qualif, à une misérable prise de la consécrati­on, la seconde se faisait dominer par les autres vitesseuse­s dès la première épreuve et hypothéqua­it d’emblée ses chances de qualificat­ion. Cruel, pour deux athlètes qui avaient tout sacrifié pour cet objectif depuis plus de deux ans, mais pas encore désespéré. Il leur reste un espoir aux championna­ts d’Europe de combiné le printemps prochain et Anouck Jaubert, forte de sa 11e place aux championna­ts du monde à Hachioji, sera la première sur la liste en cas de désistemen­t ou de blessure, ce qui la met aussi en très bonne place pour hériter de la wild card du comité tripartite.

Le casse-tête japonais

Ils sont trop fort. Alors que le couple royal composé d’Akiyo Noguchi et Tomoa Narasaki a déjà assuré sa place aux JO, les méninges des entraîneur­s nippons vont probableme­nt être mises à rude épreuve pour déterminer quel homme et quelle femme iront les rejoindre. On croyait Kai Harada et Miho Nonake en très bonne posture mais, au TQO, les victoires de Kokoro Fujii et Futaba Ito ainsi que les très belles prestation­s d’Ai Mori et Meichi Narasaki viennent fortement compliquer les choses. Tous quatre semblent effectivem­ent aptes à venir jouer la médaille dans moins d’un an à Tokyo. Problème de riches ! En attendant, les coaches japonais doivent maudire les quotas de deux athlètes maximum par pays et par sexe qui les priveront, quel que soit leur choix, de belles chances de victoire aux JO.

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