Grimper

GRANDES VOIES EN TURQUIE

À L’EST DU PAYS UN MASSIF : LE TAURUS, 3 800 M DE CALCAIRE… À PROFUSION.

- GastonRebu­ffat

Accrochez-vous, on vous embarque pour un trip déjanté et authentiqu­e à l’assaut des grandes voies de Turquie.

Clé sur le contact et… rien ! « Un voyage ça commence toujours bien ? » C’est l’histoire d’un mec qui revient de voyage en disant à deux aut’mecs un soir, à la salle de bloc, que là-bas c’était pas mal. De mecs en falaises à mecs au bar, là-bas, c’est vraiment super, et quand l’équipe est formée, là-bas devient extraordin­aire… Au f inal, ce sont quatre potes du cru Hautes-Alpes, un affreux faux corse et un prétendu marseillai­s, qui partent découvrir le massif de l’Aladaglar en Turquie. Et si le repérage est concluant, pourquoi pas revenir pour un séjour organisé avec des grimpeurs en soif de découverte…

Acte 1 SCÈNE 1 : Moteur et… Moteur !?!

J–3 : La voiture de Pierre au garage la veille du départ. J–2 : Le démarreur de Charlie rend l’âme, la voiture de Jonas ne passera pas Mont Genèvre… Bon ok.

J–1 : On part pour Milan, à quatre en van deux places… C’est pas grave le lit est grand. Les deux autres nous rejoignent à Istanbul.

J 0 : Istanbul/Ankara ok, une heure pour obtenir nos voitures de ministres. Il est 3 heures du mat’, on arrive à l’hôtel… plus que 5 heures de route et on y est ! Nous traversons avec hâte et désolation un pays en pleine restructur­ation. En périphérie d’Ankara les immeubles sortent de terre par centaines, entassés aux abords des grands axes. Décimées forêts et plantes, assoiffés lacs et rivières pour ces milliers d’hectares d’exploitati­on massive. Nous quittons ces vastes cimetières agricoles, pour les premiers villages isolés. Nos voitures de ministres peinent dans les côtes, mais peu importe, si ça commence à monter c’est qu’on se rapproche. Les sommets enfin apparaisse­nt… il faut en finir.

Nous arrivons à Çamardi, attendu par Recep et sa femme. Ce couple d’Istanbul passionné d’escalade a décidé de poser son camp de base ici, 20 ans plus tôt.

Après 2 jours de transit éprouvant, nous nous installons enfin dans des maisonnett­es au grand confort : les bières trinquent, le soleil va rougissant inondant le massif : pourpre ça veut bien dire Aladaglar.

On apprivoise le massif et peu à peu la distance entre les points

Je regarde ma montre, il est Jour 1 : le rock trip commence. Il fait étonnammen­t froid pour la saison et les sommets sont encore très enneigés. Nous sommes venus pour les grandes voies, mais ce sont presque les skis de randos qu’il nous faudrait… Tant pis, on va se couvrir et aller découvrir un secteur de couenne à 2 pas du camp de base. Au menu, congloméra­t dans un vaste canyon qui nous rappelle un peu nos Hautes-Alpes. Les surprises ne manquent pas, le décor est grandiose, déjà les projets, ici, puis là, et encore là sur les deux rives du canyon. Les doigts se crispent sur les premières alvéoles. Vlad se fait la première frayeur, arrêté à 1 m 50 du sol après une belle figure aérienne pour sortir d’un mauvais tour derrière la jambe. Il se réencorde aussitôt et expédie ce maudit 7c+ de 40 m ! Nous rentrons crispés par le froid mais tellement réchauffés d’être ici, chanceux et conscients de l’être… On n’a qu’une vie, on va essayer de la soigner.

Jour 2 : « Après 4 heures de froid on se retrouve tous au sommet et la neige tombe ». Aladaglar bonjour. En première partie de journée le ciel sera clair, accompagné de vents réguliers à rafaleux. Puis une perturbati­on s’accrochera au massif et pourra déverser quelques précipitat­ions voire quelques flocons ! Que rêver de mieux pour partir dans 250 m de calcaire compact et découvrir le massif ? Une approche de 2 heures et une piste chaotique avec quelques ornières peut-être… Trois voies sur le topo apparaisse­nt en parallèle, alors on organise les cordées : on raye la face ! Ça fait un peu sortie de club, mais ça nous tient chaud et les rigolades vont bon train (quand les points ne sont pas trop espacés).

On n’a pas choisi la plus belle avec Vlad mais quelques pas nous mettent quand même en transe. Pierre et Alex ont la king line, « Freedom »… Quant à Charlie et Jonas, ils se font un peu surprendre par des longueurs difficiles à protéger mais jolies dans l’ensemble. Après 4 heures de froid, on se retrouve tous au sommet et la neige tombe. Trop forte cette météo tout de même ! Nous descendons sans traîner en ski basket dans les névés, moquette parfaite, vraiment les skis ça l’aurait fait. On rentre au QG sans s’embourber, ni faire un carter sur la piste. Bières, bouffe et bon dodo, tout le monde a la banane et les traits tirés… Tout va bien quoi !

Jour 3 : on s’y fait, immersion… « La dernière anecdote finit de nous souhaiter welcome en Turquie. »

Kazikli Ali canyon : le secteur de couenne ! Re jour de couenne car la météo s’annonçait pire… Re la gorge mais nouveau secteur. Cette fois c’est le Tarn ! Des p’tits trous, des grands trous mais toujours des trous ! Une escalade qui nous ravit, on se fait pas mal au bout des doigts et les longueurs sont vraiment toutes plus belles les unes que les autres. Certains bacs sont gorgés d’eau, eh oui c’est la sortie de l’hiver…, ça pimente un peu les cotations. On en profite jusqu’à 20 heures, mais la journée n’a pas fini de nous régaler. Une douche et nous voilà repartis : maintenant, il faut trouver à manger. On se renseigne, trois hommes se joignent à la discussion dans laquelle personne ne se comprend. Tout est fermé sauf les barbiers et les mini-markets, Ramadan oblige. Il a suffi d’un coup de fil et d’un jeune qui me prend sous le bras m’indiquant la direction, pour être reçu comme des rois chez Ali’s Palace. Chacun des hommes du restaurant nous serre la main. Ils nous montrent les produits. Les viandes sont fraîches et les truites pêchées devant nous. C’est à nouveau une discussion sans traducteur qui commence. J’adore !

- combien ? - Quatre à manger de la viande et deux du poisson. - Quelle quantité ?

- (Ça se corse), je pose ma main sur le coeur et regarde bien droit dans les yeux celui qui à l’air d’être le patron pour lui signifier qu’on lui fait confiance, que lui sait. - Longue tirade (apparemmen­t il a compris) ; c’est parti ! Installés dans une petite salle avec un poêle à bois, nous voyons arriver des assiettes d’oignons, coriandre, tomates, ail, épices, petits piments, oignons marinés, fromage blanc, miel, salades colorées de légumes et d’herbes fraîches. Sous des pains ronds, arrivent par plateaux épaules d’agneau et poissons frais. La table est pleine et nous sommes comme des fous. Bon appétit ! Ce devrait être la fin de la journée cette fois, mais la dernière anecdote finit de nous souhaiter welcome en Turquie : Un jeune homme en bottes attend devant nos voitures. Je vous laisse deviner… Eh oui, lors de notre festin, il a pris soin de laver les caisses ! Le pourboire redoublé, les ministres repartent heureux, repus… Et pimpants.

Jour 4 : repos… il en faut.

Visite d’un site troglodyte sur la route de Nidge. Une ville creusée à 3 ou 4 niveaux sous terre. Vraiment, fort comme un Turc ça remonte à l’antiquité. Sur le retour, on croise un secteur de blocs… Rocher très coupant. Réception nickel. On touche 3 prises mais aujourd’hui, on a dit repos alors après 2 tractions on se rentre. Jour 5 : les cartes et les topos nous charment un peu plus loin.

On part pour Tête de Turk, 350 m de voie vers une nouvelle muraille, face au village de Yelatan. 6a max. En 1 h 30, nous nous hissons au sommet de ce bel éperon. Les longueurs sont belles et bien équipées. Du fil du pilier on aperçoit les collègues partis dans « régime banane ». Une belle courbe « bananesque » en pleine face, jolie, mais un peu tricky. Nous, on finit les 150 derniers mètres très faciles en mode course d’arêtes et refaisons le monde 2 heures durant, à la douceur des thermiques. Aujourd’hui il fait bon, l’escalade comme le rocher sont agréables, et ça fait du bien.

Jour 6: Là, on prend une étoile sur le guide du lonely plaquette.

Vallée, un canyon magnifique que nous remontons une heure durant après avoir laissé Charlie et Jonas partir pour une « bouse »… Je reviendrai dessus, il y a de quoi dire ! Ça impose le silence. À chaque pas nous découvrons des lignes à équiper et d’autres déjà en place. On monte au milieu des fleurs bleues, des orchidées, des faucons, des hirondelle­s de rochers et de quelques chocards à bec jaune. Les parois nous font les balances et la réverbe, c’est un concert de nature rien que pour nous. Un plat du jour dur mais très beau nous attend, Radyo Eksen : 6c+,7b+,7c, 7b, 7a. Je pars en tête pour me mettre dedans. Salpêtre en dalle puis fissure large pour l’entrée. Retour au sol jusqu’au 2e point pour chaque longueur, comme ça, c’est dit, je ne le répèterai pas. Après le 2e et dernier point de la ligne, ça pique un peu mais ça réveille bien et puis au final, ça protège facilement. L2 : pour la seconde entrée, secondi piatti comme disent

les Italiens… 7b+. Grosse lecture, bons pas de blocs en compressio­n sur les 2 premiers points. Après ça navigue de gauche à droite, ça n’en finit pas de tanguer, de gazer sous les pieds, un point tous les 5-6 mètres, c’est dément, technique, pas si physique malgré le dernier passage un peu dévers. C’est enchaîné : ouf… L3 : plat de résistance. 7c. Là, on sort 2-3 conneries pour pas penser à la vire et à la suite mais le rocher est soudaineme­nt très adhérent, propre, les réglettes franches. Du coup je broie les prises, c’est bien équipé et ça monte, ça monte, ça déverse, ça traverse, ça se bombe, ça bloque et ça rebloque au-dessus d’un gaz d’enfer. Relais clippé, longueur parfaite, yyeeaaaaah­hhaaaaa ! L 4 : Vous en reprendrez bien un p’tit peu ? Le 7b est en fait un bon pas de bloc sur crispouill­ette main gauche, ça passe ! Relais clippé, on y croit ! L5 : 7a. Et avec ceci, ce sera tout ? Départ un peu sournois en fissure très fine, quelques micro friends, les bras un peu farcis… On se relâche pas mon ptit, faut faire la croix ! Une belle diagonale, sur pieds à plat mais sur de bonnes mains, nous mène vers la sortie. Nous, c’est Vlad, moi et tous les moi qui m’encouragen­t… C’est lourd à porter parfois mais ça pousse au cul aussi. Aller ça pousse et ça passe ! Relais vaché, merci Vlad, merci Ben, non merci toi Ben, non… toi… bref merci public. Je ne connaissai­s pas Vlad avant ce voyage mais très vite le feeling, la connerie et les provocatio­ns nous ont amenés à former une bonne cordée, complément­aire et soudée.

La brève du jour : Jonas s’est cartonné dans une voie bien bousue ! Parti sur une ligne complèteme­nt péteuse - je le sais, on ira récupérer le matos avec Charlie le lendemain - une pierre est partie sous son pied. Gros vol, impact sur vire, Charlie flippe le voyant passer tête en bas et pas répondre de suite. Là, on est en Turquie, les hélicos c’est pas le PGHM. Niveau langage à part bonjour et merci, on connaît rien, alors Inchallah, faut que ce soit pas grave. Jonas est là, il reprend ses esprits, il parle le morse mais va à l’essentiel : « cheville, douleur, les deux, très gonflées… » On se calme, Charlie est un profession­nel de l’escalade, diplômé d’état… Il trouve rapidement la solution pour ramener Jonas au sol, et nous envoie cash un SMS. Heureuseme­nt, ce jour-là on a du réseau, on suivra les étapes par intermitte­nce, pas d’atteinte vitale ou de trauma nous rappelant à la rescousse. Après avoir alterné cheville dans la rivière et surchauffe dans les t-shirts, 3 rappels et une heure et demie de chemin chaotique, Jonas se hisse dans la voiture et file à l’hôpital… Bilan : 4 points de suture cheville gauche, grosse entorse cheville droite et un bel accueil des infirmière­s apparemmen­t mortes de rire… Tout va bien, allez, on lui valide son coinceur d’or ! Et pendant ce temps-là nos 2 compères… Pierre et Alex sont partis à la recherche d’une voie dans la branche de gauche du canyon. On a reçu un message nous informant à 12 heures qu’ils attaquaien­t seulement et qu’ils rentreraie­nt sûrement vers 21 heures… Ces messages peu rassurants ont fini par nous mettre la pression. Toujours est-il qu’ils ont dû l’un comme l’autre se motiver longueur par longueur : escalade irrégulièr­e, beaucoup de vires, itinéraire peu évident (en plus de l’approche). Le travail d’équipe a opéré et bon an mal an, ils ont atteint le sommet… avant la nuit ! Je crois qu’aujourd’hui la king line était pour nous. Le soir, le petit repas donné, nous échangeons sur toutes ces mésaventur­es entre jeux, ukulélé et bonne humeur. Jonas est là pour nous parler alors ; on laisse les drames aux dramaturge­s…

Jour 9 : Repos des guerriers et récup du matos dans la bouse*

Jour 10 : « J’ai jamais autant crié de ma vie » Dernier tour, les voyageurs remontent dans le train, attention au départ ! Faut pas mollir, on reviendra pas ici dès demain alors autant y aller franchemen­t. On a repéré cette tour qui prenait le couchant en descendant de Parmakkaya. Come to Derwish à Güvercinli­k. Une pyramide qui n’a rien à envier aux Égyptiens, avec ses 600 m de face majestueus­e (gloups). Le rocher a l’air parfait, vu de loin… Ma première réaction a été « jte préviens, Vlad, j’y vais pas » mais de jour en jour la graine germait, aujourd’hui on y allait. 6c+, 7a+, 7a+, 7a+, 7b, 7a, 6c, 7a+, 5c, 6a+, 5b, 3. J’ai leader les 5 premières longueurs, et Vlad la suite. J’ai jamais autant crié de ma vie. Une voie majeure, très engagée avec peu de possibilit­és de rajouter. Au moment où j’écris je suis dans l’avion, un jour et demi plus tard et presque aphone, les pieds encore sensibles et les joues creuses. Mais quelle face dans ta face ! Merci Messieurs Larcher et Oviglia pour cette ouverture qui restera gravée dans le marbre de mes retranchem­ents… Je dirais honnêtemen­t que j’aurais bien rajouté une demi-cotation à chaque longueur dans le 7. Tous les styles mélangés dans chaque longueur, et quels styles, le tout, juste à la sortie de l’hiver. Pour faire vite, L 1 : dalle ultra compacte hyper loin les points. Maman ! L2 : rocher péteux à très

péteux puis bon pas de bloc (où je me mets une belle tarte). Le sac à dos me rend fou, il faut changer la stratégie. Je le laisse au spit et on grimpera sur un brin pour le hisser jusqu’en haut. (Je recommande) Je repars à vide pour un reta dalle abo ! L3 : 7a+ sur « little pocket » comme y disent, à l’horizontal­e. Magnifique. L4 : re 7a+, re-traversée mais dans l’autre sens et un étage au dessus. Une dalle plein gaz avec rien dans les mains. S’ensuit un pas de bloc déversant sous le relais… Heureuseme­nt y a des tichodrome­s pour te faire penser à autre chose. J’ai mal aux pieds… ma chérie tu me manques. L5 : 7b. Départ sur gros bac puis bloc en croix de fer mais les pieds à plat dans du gros dévers. Là, par chance, coincement de genou mais on se dit que c’est pas assez dur pour un 7b alors on y retourne. Sorti du dévers, je tire depuis un gros bac sur un gros… rien, oups. Une faiblesse verticale dans les 2 mains, un pied droit sur un mouroir assez franc et loin, si loin, le bac. Je clippe une corde blanchâtre de plusieurs été/hiver/été/hiver… Et là faut se lancer… Pffff… Faut se lancer j’te dis ! Je jette sur le bac, certain que sur la photo j’aurais la jambe droite floue. Vous connaissez, non ? Là je m’entends dire « j’ai envie de chialer » ! Mais c’est pas fini alors je me calme et poursuis en nettoyant les trous de touffes d’herbes venus renforcer un peu la cotation. J’arrive au relais, j’ai fait mon job, j’ai mal aux bras, j’ai mal partout. Seulement failli sur une longueur, dommage. Maintenant plus que l’autre moitié. Vlad est plus frais mais pas du cerveau. Les longueurs en second l’ont beaucoup entamé psychologi­quement de par leur engagement. En second, les trav, ça donne aussi des mauvaises chutes ! Comme c’est un fin limier, (grand équipeur des parois corses), il artife méticuleus­ement. Crochet, lunule, nuts et friends sont posés parfaiteme­nt… Vlad nous emmène au sommet comme un chef. Le rocher offre une telle adhérence que c’est juste du pur bonheur que de suivre et apprécier les cannelures, les trous, les paysages, les escalades… Tout va bien on commence à y croire. Au départ de la voie il est 7 h 30. 18 h 30 au sommet : HEU… REUX ! On pensera à clipper les relais dans les 20 mètres d’avancée qu’impose cette voie. En bas juste avant la nuit, il est 22 heures quand nous retrouvons les potes, enivrés par une pure et longue journée. Pierre, ce jour-là, a oeuvré lui aussi, offrant une belle démonstrat­ion d’artif. Charlie a engagé jusque dans sa tête. Alex, dont je salue le courage, ayant plus de temps pour monter en haut des éoliennes qu’au pied des falaises, a su affronter vaillammen­t tout ce qui se présentait à lui. Arrivés plus tôt, ils ont fait la bouffe… Merci les copains. À la première bière je me demande si je vois clair… Satisfaits et un peu bourrés, on jubile, moitié endormis.

À peine ai-je mis un pied dans l’avion du retour que Fred, rédacteur en chef de Grimper me contacte pour un article. Je me dis que c’est une super occase pour faire connaître cette région et la petite bourgade de Çamardi. Pour la petite histoire, (même si je ferai apparaître qu’il y a un hôpital à Çamardi), notre ami Jonas a consulté dès son retour en France, bilan un peu brutal : fracture calcanéum et astragale ainsi que des arrachemen­ts ligamentai­res… Des vacances qui ne fatiguent pas ne sont pas de vraies vacances ! Voilà, pour vous, le petit journal de bord dévoilé. Falaisiste depuis que je marche à 4 pattes, guide de haute montagne et Brevet d’état escalade, quelques voyages sur la planète grimpe en poche, j’ai aimé, ici encore, grandir dans ces sensations d’engagement­s, d’extrême vigilance et de persévéran­ce dans le combat. Là-bas, loin de nos zones de confort, l’écoute est indispensa­ble afin de rester présent, disponible à chacun et attentif à nos états. C’est ici que l’esprit d’équipe puise sa force. Merci pour votre soutien amical, votre présence et votre confiance. Merci aux habitants de ce massif qui nous ont accueillis avec générosité et une grande bienveilla­nce. Merci à Recep et sa compagne Zeynzp pour cet accueil princier. Merci à ABK, marque de vêtement d’escalade qui me rend toujours plus beau mais pas plus fort, qui me sauve la face quand je me prends des râteaux sous les relais et qui me soutient à travers mes projets. Malgré ce récit un peu aventureux, rassurez-vous, il y en a pour tous les niveaux. Les voies parcourues par

Alex, Pierre, Charlie et Jonas en témoignent : de très belles lignes, bien équipées, approches confortabl­es et retours pédestres évidents. Terres sauvages, logement précieux et logistique facile. Et pourquoi pas en ski de randonnée car le massif accueille déjà bon nombre de randonneur­s en hiver. Nous avons pu apprécier le fort potentiel de ces vallées du haut des cimes et pendant nos approches, à nous d’aller le découvrir. Qui sait… le prochain voyage pourrait être prévu pour septembre ! Et comme disait l’Oncle Gaston : « Les montagnes ne vivent que de l’amour des hommes. Là où les habitation­s, puis les arbres, puis l’herbe s’épuisent, naît le royaume stérile, sauvage, minéral ; cependant, dans sa pauvreté extrême, dans sa nudité totale, il dispense une richesse qui n’a pas de prix : le bonheur que l’on découvre dans les yeux de ceux qui le fréquenten­t. »

 ?? ©crescendo-charlieper­dreau ?? Ci-dessous : vue depuis le secteur de couennes Kazikli Ali canyon sur Coban Kiri où l’on trouve : Tempus Fugit (500 m, 7a obl, ouverte par M. Florit, M. Sterni, U. Lavazzo et M. Sacch.
©crescendo-charlieper­dreau Ci-dessous : vue depuis le secteur de couennes Kazikli Ali canyon sur Coban Kiri où l’on trouve : Tempus Fugit (500 m, 7a obl, ouverte par M. Florit, M. Sterni, U. Lavazzo et M. Sacch.
 ?? © Ben Brochard ?? Ci-dessous : Vlad qui regrette de ne pas avoir choisi la ligne de gauche : Freedom à Karayalak tower.
© Ben Brochard Ci-dessous : Vlad qui regrette de ne pas avoir choisi la ligne de gauche : Freedom à Karayalak tower.
 ?? ©Ben Brochard ©Ben Brochard ?? En bas : L’humble et imposant monolithe Parmakkaya.
Ci-dessous : Charlie, corde rouge et Jonas, corde jaune dans le 7b de Parmakkaya dans la voie d’Orient : pure et sublime.
©Ben Brochard ©Ben Brochard En bas : L’humble et imposant monolithe Parmakkaya. Ci-dessous : Charlie, corde rouge et Jonas, corde jaune dans le 7b de Parmakkaya dans la voie d’Orient : pure et sublime.
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 ?? © crescendo-charlieper­dreau © crescendo-charlieper­dreau ?? Ci-dessous : vue sur le massif depuis la ville de Çamardi où nous sommes toujours très bien accueillis par ses habitants.
En bas : Vlad dans un décor Tarnesque dans le secteur de couennes.
© crescendo-charlieper­dreau © crescendo-charlieper­dreau Ci-dessous : vue sur le massif depuis la ville de Çamardi où nous sommes toujours très bien accueillis par ses habitants. En bas : Vlad dans un décor Tarnesque dans le secteur de couennes.
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 ?? © crescendo-charlieper­dreau ?? Alex dans Freedom lors de notre première grande voie.
© crescendo-charlieper­dreau Alex dans Freedom lors de notre première grande voie.

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