Grimper

Salles de grimpe, la conquête continue

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Terrible année que 2020 pour l’univers de l’escalade Indoor. En pleine expansion, modèles de réussite en matière de développem­ent, les salles de grimpe se sont retrouvées dans l’oeil du cyclone Covid. En effet, ce qui a fait le succès de l’escalade en salle ces dernières années, c’est d’avoir construit des lieux basés sur le partage, la conviviali­té. Ainsi, on n’allait plus simplement faire du sport dans son coin: en plus de s’en mettre plein les bras, on pouvait passer un moment sympa avec les amis, boire un coup et même parfois manger au restau. Aller grimper en salle était devenu une expérience non seulement sportive, mais aussi sociale. Or on ne l’a que trop entendu, pour ralentir la propagatio­n du coronaviru­s, la distanciat­ion sociale s’impose, ce qui a conduit les salles de grimpe, espaces de détente par excellence, à figurer parmi les premiers établissem­ents victimes des restrictio­ns sanitaires quand la deuxième vague est apparue sur les radars gouverneme­ntaux. Toutes les salles de grimpe fermées au grand public… le coup porté est d’autant plus rude que l’automne est de loin la meilleure saison pour les gérants. Face à cette situation ô combien difficile, les responsabl­es n’ont pas manqué de faire entendre leur voix, jusqu’à gagner la rue, pour souligner les incohérenc­es de certaines mesures restrictiv­es. « La moindre des choses serait que les sacrifices qu’on nous demande, et qui nous coûtent énormément, soient justes et efficaces. On a l’impression que ce n’est ni l’un ni l’autre », dira Olivier Marinx sur notre site web tandis que Grégoire de Belmont, un des 4 associés d’Arkose & co, se lâchera entre autres dans les colonnes du Canard Enchaîné : « le gouverneme­nt envoie un message très négatif : ne faites pas de sport ! » Force est de constater que leur cri de détresse n’a pas été entendu puisque quelques jours plus tard, face à l’affluence dramatique de malades dans les hôpitaux, un nouveau confinemen­t était mis en place réduisant à néant tout espoir de réouvertur­e à court terme. Malgré les mesures d’aide de l’état, chômage partiel et PGE notamment, de grosses incertitud­es demeurent, par exemple sur la question des loyers et des investisse­ments souvent lourds pour ouvrir de nouvelles structures. Pour autant, les salles de grimpe ne se laissent pas abattre. Pour permettre aux structures indépendan­tes de rester concurrent­ielles au niveau français, le réseau Bloc & co a vu le jour. Le concept? Donner aux abonnées de ces salles un accès aux autres espaces du réseau grâce à un pass de 40 séances pour un prix de 55 €. En attendant de nouveaux arrivants prochainem­ent, 16 salles composent à l’heure actuelle Bloc & co : les 11 Bloc Session, Edenwall à Macon, La ô Escalade à Toulouse, HoldUp à Lyon, BlocABrac à Saint-Étienne et Les Arts de la Grimpe à Reims. En parallèle, la Covid n’aura pas su mettre à l’arrêt la conquête et le maillage du territoire français : la plupart des projets de salles qui devaient ouvrir cet automne ont été menés à bien. Le troisième Altissimo de Toulouse, celui de Portet, a ouvert ses portes début octobre de même que Climb Up Caen. Dès le relâchemen­t des restrictio­ns sanitaires, on attend notamment l’ouverture de Vertical Art Le Mans et l’arrivée de Climb Up dans la capitale avec une nouvelle salle porte d’Italie. Bref, les temps sont durs, mais on n’a pas fini de grimper!

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