Un véritable coffre au trésor dans la poche
Concentrés de technologies, nos smartphones regorgent de matériaux aussi rares que coûteux.
Si certains paysages des plateaux de l’atacama se trouvent défigurés par d’immenses mines à ciel ouvert, votre téléphone y est pour quelque chose. Le lithium contenu dans les batteries n’est pas le seul métal rare et précieux utilisé pour fabriquer les composants électroniques. Or près de 70 % des matériaux d’un mobile peuvent connaître une seconde vie pour peu que l’on prenne la peine de les récupérer. C’est vrai pour le plastique (50 %) et le verre (15 %) de la coque et de la façade, mais également pour les composants tels que le cuivre (15 %), le cobalt (4 %), ou encore l’or et l’argent (moins de 1 % pour chacun).
Une mine de matières
Mais il existe des matériaux encore plus rares et précieux. C’est le cas du palladium, de l’europium, du terbium, du gallium, de l’indium, du tungstène ou du tantale, indispensables au fonctionnement de nos appareils. Il faut plusieurs tonnes de terres brutes pour récupérer quelques grammes de ces substances rares. Pour vous donner une idée, la fabrication d’un téléphone de 100 g exige près de 35 kilos de matières premières primaires. Quand on sait que 20 millions de mobiles usagés dorment dans les tiroirs des consommateurs français, recycler leurs composants assurerait une grande partie des besoins des entreprises du secteur.
Un risque pour l’environnement
D’autant qu’il ne faut pas oublier que les méthodes d’extraction des différents composants ont des conséquences désastreuses, autant sur l’environnement que sur les conditions de vie et la santé des mineurs et des populations locales. Si on n’y prend pas garde, la fabrication de nos smartphones, censés nous simplifier la vie, risque d’avoir des répercussions désastreuses sur l’avenir des générations futures. Il est temps que constructeurs, consommateurs et distributeurs s’attaquent à la question du recyclage des mobiles (au-delà du paiement d’une taxe de recyclage) et imaginent une solution viable économiquement. Et pourquoi pas mettre en place un circuit qui rétribuerait les bonnes volontés ?