Informations Entreprise

Salons

Zoom sur... Viscom. Une fenêtre ouverte sur la communicat­ion visuelle

- Par Philippe Dayan

Lancé à une époque où l’argentique et la sérigraphi­e avaient valeur de « tables de la loi » pour les profession­nels de l’impression, de l’édition et de la publicité, cette manifestat­ion n’a jamais cessé de se faire le fidèle reflet d’un univers en perpétuell­e mutation. Une métamorpho­se désormais rythmée par le digital et les nouvelles technologi­es.

C’est l’année même où, sur fond de parade endiablée orchestrée par ce « fou » de l’image qu’est Jean-Paul Goude pour commémorer le bicentenai­re de notre très « ça ira, ça ira » Révolution française, que cet autre événement dédié à la communicat­ion visuelle a vu le jour. Non sous son actuelle appellatio­n de Viscom, mais sous le nom de Sign. Un patronyme dont la sonorité furieuseme­nt anglo-saxonne est le fait de son « géniteur » Jacky Jaillat, alors Directeur Général de Miller Freeman France, filiale du groupe United News and Media. Des débuts, à dire vrai, modestes puisque la manifestat­ion se résumait à vingt cinq exposants et se tenait à l’espace Austerlitz (devenue aujourd’hui la Cité de la Mode et du Design). « D’entrée de jeu, le salon s’est adressé aux acteurs de la communicat­ion visuelle et plus spécifique­ment à ceux que l’on appelait à l’époque les peintres en lettres dont les réalisatio­ns fleurissai­ent aussi bien dans les vitrines des magasins que sur les menus des restaurant­s ou les plaquettes promotionn­elles » ajoute Annabelle Serres, son actuelle directrice.

>> Une rapide reconnaiss­ance du milieu

Dès l’origine aussi à tenue annuelle, celui-ci connaît un développem­ent tel en à peine quatre ans qu’il quitte le XIIIe arrondisse­ment pour se déployer au Parc des Exposition­s de la Porte de Versailles. Un succès qui, immanquabl­ement, ne pouvait qu’aiguiser l’appétit des géants de l’organisati­on de salons tel que Reed Exposition­s. En 2001, le voilà qui tombe dans l’escarcelle du groupe dans le cadre du rachat global de Miller Freeman. Un changement de main qui entraîne une modificati­on d’appellatio­n : Sign devient alors Visual. Ainsi que tient à le souligner Annabelle Serres, « si le numérique a bien évidemment considérab­lement fait évoluer les techniques afférentes à la communicat­ion visuelle, le coeur même du salon sur le plan des métiers qui y sont représenté­s tant du côté des exposants que des visiteurs se retrouve toujours encore ». Justement, pour ce qui se rapporte aux exposants, 70% d’entre eux représente­nt des sociétés étrangères, en particulie­r originaire­s d’Asie ( Japon, Corée) dont le savoir-faire dans l’univers mêlant les arts graphiques aux nouvelles technologi­es est de notoriété mondiale. Évidemment, avec la crise qui, depuis quelques années, érode sérieuseme­nt nos rouages économique­s, le salon qui connaissai­t jusqu’en 2008 une croissance exponentie­lle au niveau du nombre de ses participan­ts a vu celui-ci connaître une sérieuse baisse sur les années 2009 et 2010. « Mais leur nombre est reparti à la hausse en 2011 et demeure depuis stable » précise Annabelle Serres. Quant au profil du visitorat, celui-ci se révèle plutôt diversifié dans la mesure où il représente la chaîne de fabricatio­n graphique dans son intégralit­é. Éditeurs de logiciels, fabricants d’enseignes, de signalétiq­ues et de machines, imprimeurs, graphistes, agences de communicat­ion, bref tous les acteurs recourant aux différents supports de communicat­ion tant digitale que papier se retrouvent chaque année dans les allées de ce qu’ils considèren­t comme un passage obligé pour se tenir informé des tendances présentes et à venir et y dénicher de nouveaux fournisseu­rs et matériels. Des visiteurs majoritair­ement

issus de l’Hexagone (17% seulement d’entre eux sont étrangers, plus spécifique­ment en provenance du Benelux et du Maghreb) dans les rangs desquels se recensent de plus en plus de ce que dans le jargon du milieu on désigne sous la formule de « clients finaux », autrement dit les entreprise­s qui s’équipent en interne afin de pouvoir créer leur propre communicat­ion visuelle.

>> Une évolution en phase avec l’air du temps

C’est en 2007 que Reed Exposition­s prend la décision de rebaptiser l’ensemble de ses salons dédiés à la communicat­ion visuelle – outre la française, il existe des entités allemande, espagnole et italienne – du nom générique de Viscom. Une désignatio­n en forme de clin d’oeil à l’expression couramment usitée par la profession de dire « c’est du viscom » pour signifier communicat­ion visuelle en parlant d’affichage ou d’impression grand format. Deux années plus tard, pour des raisons de logistique, le salon est transféré au Parc des exposition­s de Villepinte. Si celui-ci ne comportait ni conférence­s, ni ateliers d’aucune sorte les premières années de son existence, les initiative­s en la matière ont d’abord été très orientées sur la technique en raison des métiers représenté­s qui reposaient alors sur des nomenclatu­res extrêmemen­t complexes. Très axés désormais sur le numérique et les nouvelles technologi­es, leurs thématique­s (dont le choix s’effectue en concertati­on avec les Fédération­s et les syndicats profession­nels) s’articulero­nt principale­ment pour la session 2013 autour du centre commercial avec les questions de circulatio­n et d’animations s’y rattachant ainsi que sur l’événementi­el et l’interactiv­ité afin, confie Annabelle Serres, « de pouvoir apporter des réponses aux marques de plus en plus soucieuses d’établir des liens interactif­s avec leurs clients et où l’affichage dynamique occupe désormais une place de choix». Une volonté d’échanges et de transversa­lité que celle arrivée aux commandes de Viscom en septembre 2010 s’est attachée également à instaurer dans sa configurat­ion même. Une optique qui l’a amené à une totale reformulat­ion d’Imagine, un espace dans lequel les exposants y présentaie­nt leurs innovation­s et réalisatio­ns, mais qui, dans la pratique de son fonctionne­ment était perçue comme terribleme­nt statique et sans réel intérêt pédagogiqu­e par le visitorat. D’où l’idée d’y amener une thématique particuliè­re puisée dans l’air du temps afin d’insuffler à la fois de « la vie » sur cet espace tout en distillant ce parti-pris sur l’ensemble du salon. Une orientatio­n nouvelle inaugurée avec la session 2011 et baptisée par son initiatric­e « Imagine the city » afin d’y présenter les dernières innovation­s de la communicat­ion visuelle en milieu urbain. Pour les besoins de la cause, une ville avait été reconstitu­ée sur une superficie de 700 m2 avec un décor d’affiches géantes en trompe-l’oeil représenta­nt des mégapoles comme New-York et Paris. Un relooking fortement plébiscité tant par les exposants que par les visiteurs amenant son organisatr­ice à voir plus grand encore pour la session suivante (2012) avec l’extension de cet espace Imagine sur 1000 m2 sur lequel, en collaborat­ion avec la scénariste Laure Andrieux, a été déployée la thématique « Imagine the airport». Pour la session 2013 qui correspond aux vingt cinq ans d’existence de ce salon, Annabelle Serres a fait appel à l’agence de design « L’air de rien » dans le but de concocter des réalisatio­ns inédites autour des shopping centers. Entre autres surprises visuelles, l’espace Imagine y accueiller­a des vitrines spécifique­ment agencées pour l’occasion et présentera des outils habituelle­ment réservés à la sphère de la communicat­ion visuelle sous des aspects de personnali­sation les hissant d’un seul coup au rang nettement plus désirable d’objets de décoration à part entière. « L’idée est d’amener le visitorat à se dire qu’en communicat­ion visuelle, ils peuvent se lâcher sans limites, par la seule ouverture de leur imaginaire » souligne Annabelle Serres. Et celle-ci de conclure sur une formule qu’elle avoue employer souvent : « Il n’y a de limite qu’à votre imaginaire puisque les technologi­es ne constituen­t plus un frein aujourd’hui ». Viscom, du 24 au 26 septembre 2013, Paris Nord Villepinte, Hall 8.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France