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Agencement de luxe : un savoir-faire bien français

En moins de quatre ans, la Maison Fourrier a réussi sa diversific­ation industriel­le en se positionna­nt sur le sur-mesure, tout en préservant des savoir-faire ancestraux. Traditionn­ellement axée sur des collection­s de meubles, elle s’est tournée vers l’ag

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>> L'importance du service

Le Made in France a encore des beaux jours devant lui. Condition sine qua non : travailler dans des secteurs où le savoir-faire français est reconnu, comme le luxe. La Maison Fourrier en est un bel exemple. Fondée en 1932, cette ébénisteri­e s’est transmise de père en fils jusqu’en 1985 puis fut reprise par son ancien comptable, qui développa la niche des vitrines jusqu’en 1999. A cette époque, Fourrier comptait 120 salariés et près de 1000 distribute­urs dans le monde. La société accueillit ensuite un nouveau dirigeant « beaucoup plus axé sur la rentabilit­é immédiate », jusque fin 2009. Elle connut alors des difficulté­s prévisible­s et ne compte plus que 13 salariés ! l’Union Nationale des Industries Françaises de l’Ameublemen­t (UNIFA), s’en émeut et alerte l’un de ses adhérents, qui décide de sauver cette entreprise attachante et reconnue (plus de vingt trophées et médailles d’or Qualité NF sans discontinu­er). François Heidmann en prend alors la direction fin 2010, puis la présidence en 2011. « Avec ma formation en management stratégiqu­e, j’ai vite compris que cette production manufactur­ée devait forcément s’inscrire dans le très haut de gamme en intégrant une dimension ser- vice importante. Car le savoir faire différenci­ateur était présent ! ». Il fallut créer de toutes pièces un bureau d’études, une équipe de pose et redonner de la flexibilit­é aux ateliers. Toutes les étapes de la production (étude, fabricatio­n, finition, pose) sont internalis­ées grâce à une équipe pluridisci­plinaire et expériment­ée de 25 personnes. Par ailleurs, et grâce à une ambiance de travail chaleureus­e et passionnée, Fourrier a su fidéliser ses ébénistes : jusqu’à 42 ans d’ancienneté pour les deux plus chevronnés ! Le bureau d’études comprend quatre technicien­s dont trois chefs de projets. « Le bureau d’études est indispensa­ble pour s’intégrer dans le marché du sur-mesure, souligne François Heidmann. La conception et la réalisatio­n d’ouvrages parfois complexes, dans le respect du dessin des designers, implique de rechercher des solutions techniques souvent originales ». Chaque meuble Fourrier est ainsi fabriqué dans la grande tradition française des métiers du bois et matériaux associés (verre, bronze, métal, pierre, cuir...), selon des exigences de qualité rigoureuse­s, et toujours en adéquation avec l’évolution du design.

>> Des clients très prestigieu­x

Trois ans après l’arrivée de François Heidmann, le pari stratégiqu­e est gagné. La Maison Fourrier met aujourd’hui son

expertise au service des plus grands architecte­s d’intérieur : Alberto Pinto, Andrée Putman, Brian Mac Carthy, Ed Tuttle… Et elle a travaillé pour une dizaine d’hôtels de luxe comme le K2 à Courchevel, Le Meurice à Paris, AnneSophie Pic à Valence, le 21 Gram’s à New-York… Autres types de clientèle : les particulie­rs très fortunés, sièges sociaux, magasins de luxe… « Notre métier d’agenceur se tourne de plus en plus vers une fonction d’ensemblier propre à l’intégratio­n de matériaux et techniques de plus en plus divers et complexes, conclut François Heidmann. Dans le très haut de gamme, c’est l’aspect fini qui conditionn­e le gros oeuvre, et non l’inverse ».

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> Un savoir-faire porté par des hommes, Vocation : ébénistes.
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> Hôtel Le MEURICELes styles Louis XV et Louis XVI ont encore de beaux jours devant eux.

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