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Atelier Cologne. Une recherche d’absolu !

Sylvie Ganter et Christophe Cervasel,

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Leurs parcours : Les grandes histoires d’amour comme de travail et de création ont cela de magique c’est qu’elles s’amorcent bien souvent de manière improbable. Telle s’est ainsi tissé le « Il était une fois » de l’aventure de l’Atelier Cologne à travers la première rencontre entre ses deux fondateurs. Pas de décor bucolique propice à la romance, encore moins d’ambiance festive ou intimiste au rythme de notes endiablées ou suaves, mais le cadre formaliste d’un entretien d’embauche. Et oui, ce n’est pas que dans ces comédies tournées à la chaîne dont les américains ont le secret que ce genre de situation finissant par un coup de foudre se réalise. Elle, Sylvie Ganter, alors installée aux États-Unis depuis plusieurs années et désireuse de donner un nouvel élan à sa carrière profession­nelle déjà bien immergée dans la sphère du parfum, avait postulé auprès d’une société européenne de distributi­on de fragrances qui cherchait à s’implanter sur le territoire américain. Une entreprise des plus florissant­e co-fondée par Christophe Cervasel qui – comme quoi, le hasard n’existe vraiment pas ! - s’était chargé de recevoir les candidats. De ce face-à-face profession­nel au cours duquel Sylvie Ganter avait exprimé son rêve de pouvoir créer une maison de parfum exclusivem­ent axée autour de la Cologne, il en était ressorti non pas une embauche mais la décision de Christophe Cervasel d’envoyer sa société aux pelotes pour accompagne­r la jeune femme dans la concrétisa­tion de son projet. Un projet dont le caractère profession­nel s’est rapidement nimbé de plus tendres sentiments … Même si elle n’en a plus le chantonnan­t accent, sa cascade de cheveux bruns et son sourire solarien révèlent d’emblée les origines méditerran­éennes de Sylvie Ganter. Un accent qu’elle confesse rattraper facilement lors de ses séjours à Marseille où elle a vu le jour en 1972 pour y retrouver sa famille. Grandie entre un père qui travaillai­t chez Eurocopter et d’une mère employée chez Esso, elle éprouve très tôt l’envie de se mettre un jour à son propre compte. Un désir que l’adolescent­e souhaite conjuguer à son irrésistib­le attrait pour l’univers des senteurs. A l’issue d’un baccalauré­at scientifiq­ue, cette élève plutôt douée s’inscrit à la Faculté de Pharmacie. Une inscriptio­n demeurée sans suite puisqu’elle préfère finalement partir pour Aix-en-Provence afin d’y préparer pendant deux ans un D.U.T. Techniques de commercial­isation. La voilà ensuite à s’expatrier pendant un an à Coventry, bourgade située dans la région des West Midlands en Angleterre pour s’initier au dessin industriel et aux techniques de management de technologi­es. Elle parvient à décrocher une licence avec mention, diplôme qui lui permet, de retour en France, d’intégrer un troisième cycle à Sup. de Co. Marseille. A son issue, la miss effectue un stage de huit mois au sein de la division parfum de la maison Hermès. Une expérience si concluante que l’auguste enseigne l’engage comme collaborat­rice à part entière. Elle y demeure huit ans au total, dont cinq passées outre-Atlantique avec la mission d’y gérer sa filiale locale. Fin 2001, celle devenue experte ès parfumerie décide de quitter Hermès pour rallier le blason de la jeune marque Fresh afin d’épauler son duo de créateurs dans la structurat­ion de leur société. Une aventure qu’elle décide d’interrompr­e avec le rachat de l’entreprise par le géant du luxe LVMH. C’est à ce moment-là que sa route (et son destin) croise celle de Christophe Cervasel. Lui aussi est un méridional, mais du côté Sud-Ouest puisqu’il est natif de Toulouse (en 1974), la « ville rose » magnifiée par son illustre enfant qu’était Claude Nougarot. Comme Sylvie Ganter, le jeune homme contracte très tôt le virus de l’entreprene­uriat hérité non du côté parental (son père est psychologu­e) mais de son grand-père qui possédait une société de distributi­on de produits d’entretien. Ce qui l’amène, son bac en poche, à monter en région parisienne afin d’y suivre l’enseigneme­nt de l’ESCP tout en faisant une prépa HEC. Des études ponctuées par une alternance de deux années chez l’Oréal où il découvre les métiers du marketing, de la vente et du contrôle de gestion. Mais sa véritable entrée dans la vie active Pareils au fond à ces preux Chevaliers de la Table Ronde en quête d’un Graal vecteur de paix et d’harmonie, ce duo de concepteur­s de fragrances uni dans la création comme dans la vie ne cesse de poursuivre son rêve d’élaborer LA fragrance absolue. Loin pourtant d’apparaître comme deux illuminés ne vivant que d’amour et de concepts farfelus, nos tourtereau­x ont réussi la gageure de muer leur passion en un fructueux business (C.A. de 4 millions d’euros avec équilibre atteint dès la première année de fonctionne­ment) sur la base d’une idée ô combien lumineuse. Celle de distiller une sacrée dose de modernité dans cette bonne vieille eau de Cologne que l’on pensait définitive­ment liée à un certain temps perdu. s’effectue chez LVMH en qualité de directeur marketing de la filiale italienne de Kenzo Parfum avec pour mission de redresser la barre de cette entité alors déficitair­e. Un challenge qui le conduit à s’installer sur Milan où, quatre ans durant, il s’escrime à remettre dans le vert les comptes de l’entreprise. Succès sur toute la ligne. Tenaillé pourtant par son désir de voler de ses propres ailes plutôt que de jouer sur ses lauriers pour grimper dans la hiérarchie du groupe LVMH, Christophe Cervasel, en associatio­n avec celui qui était son directeur général chez Kenzo, met en orbite en 2000 une société de distributi­on de parfum sur l’Europe. Les résultats dépassent ses espérances puisqu’en 2007 l’entreprise générait un chiffre d’affaires de deux cent millions d’euros et employait cinq cent salariés. Sa rencontre avec Sylvie Ganter va bouleverse­r ce bel ordre et amener celui dont la véritable vocation tenait plutôt dans la constructi­on et le développem­ent d’une marque unique à revendre ses parts pour se lancer dans l’aventure d’Atelier Cologne. Officielle­ment apparue en 2010, l’entreprise a d’abord démarré aux États-Unis dès 2008 via une société de commercial­isation que possédait Sylvie Ganter et réactivée pour l’occasion. Avec, pour ligne conductric­e, la mise en place d’une maison exclusivem­ent vouée à l’eau de Cologne que le couple utilise au quotidien, mais en lui ajoutant un caractère et une réelle tenue sur la peau que ce parfum « inventé » à Cologne (d’où son appellatio­n) en 1709 par l’italien Jean-Marie Farina qui s’était installé dans cette ville allemande n’offrait pas jusque-là. Leurs fragrances : Manière de redéfinir la Cologne, à savoir un parfum à base d’agrumes se devant de véhiculer beaucoup d’émotion, le duo a commencé par élaborer une première famille de fragrances baptisées les « Cologne absolues ». Une gamme de cinq senteurs à forte personnali­té articulées autour des agrumes, dont la teneur en huiles essentiell­es est comparable à celle des extraits de parfum afin de combiner la fraîcheur si caractéris­tique à l’eau de Cologne à une incontesta­ble pérennité sur la peau. Parce que pour leurs créateurs ces Cologne absolues s’inspirent, chacun, d’un moment de vie réelle ou rêvée, elles ont pour noms évocateurs « Orange Sanguine », « Grand Néroli », « Bois Blonds », « Trèfle Pur », « Oolang Infini ». Lancée presque simultaném­ent, une seconde famille également composée de cinq fragrances s’axe pour sa part sur ces grands classiques de la parfumerie que sont la vanille, la rose, l’ambre, le patchouli et le vétiver. D’où leurs naturelles appellatio­ns de « Vanille Insensée », « Rose Anonyme », « Ambre Nue », « Vétiver Fatal», « Mistral Patchouli ». Ajoutons y une Cologne spéciale « Sous le Toit de Paris » concoctée par le duo spécialeme­nt pour la célébratio­n du centenaire de la Coupole des Galeries Lafayette. Si nos parfumeurs annoncent se caler sur le rythme de lancement d’un nouveau produit par saison, ils ne veulent pas pour autant en faire une règle irréfragab­le, préférant s’appuyer sur le rythme propre à leur inspiratio­n. Quant à la fabricatio­n, depuis les matières premières jusqu’à l’étiquetage et le packaging en passant par la macération et la mise sous flacon, elle s’avère à 100% française. Leur distributi­on : Outre deux boutiques en propre dont l’agencement n’est pas sans évoquer les laboratoir­es artisanaux d’autrefois (New-York ouverte en 2011 et Paris inaugurée fin 2012), la marque qui projette d’ouvrir trois nouvelles boutiques à enseigne sur ce même concept dans les dix huit mois à venir (respective­ment à Dubaï, Hong Kong, Shanghai) compte plus de deux cent points de vente (grands magasins et la chaîne Séphora) répartis dans vingt deux pays.

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