Infrarouge

Vicomte A, son règne est sans reproche…

- Par Hervé Prouteau.

Arthur de Soultrait, dit le Vicomte A. et sa bande d’enfants terribles de la mode bon chic, n’en finit plus de damner le pion, voire le bouton, à l’establishm­ent et aux grands noms du secteur. Sa recette : de l’élégance et une bonne dose d’impertinen­ce.

Quelle est l’appellatio­n qui résume le mieux votre métier ?

Le ter me le plus appropr ié , c ’e s t « entreprene­ur ». Les débuts, il y a sept ans, c’était quand même avec un carton défoncé, rempli de cravates… aujourd’hui, nous sommes cent cinquante.

Un peu comme les débuts de Ralph Lauren ?

En tout cas, c’était à New York aussi !

Votre succès est assez fulgurant. Résumez votre marque en quelques adjectifs…

L’élégance avec humour. Et puis, la qualité, sans compromis, c’est même une obsession.

Qu’avez vous de plus que les autres ? Et de moins ?

On ose plus, on tente, on se donne les moyens d’oser… et on a envie de rigoler. Mais on reste encore petits, nous n’avons pas encore de flagships dans les capitales européenne­s, à part à Londres où nous venons d’ouvrir sur King’s Road. Les Anglais sont fous furieux et ils aiment notre petit côté français.

Que dit-on de vous ou de votre marque de peu flatteur ?

Encore hier soir au Raspoutine (le club parisien le plus en vogue, ndlr), un copain me disait que j’étais souvent maladroit et parfois trop dur avec mes équipes… mais je me soigne.

Le truc qui vous agace dans l’univers de la mode ?

La dictature du noir et du gris ! Ce manque d’audace en matière de couleurs. Ce n’est pas parce que vous avez un pantalon vert pomme que vous êtes un touriste !

La faute de goût pour laquelle vous avez le moins d’indulgence?

Un maillot du PSG avec un short de l’OM ! Surtout à cause du short de l’OM…

Et celle pour laquelle vous avez le plus d’indulgence ?

Les gens qui installent leur gilet fluo sur leur dossier de siège de voiture.

Si vous aviez des moyens illimités, qui choisiriez-vous comme égérie pour Vicomte A ?

Chuck Norris, pour son petit côté révolté !

Une marque assez lointaine de votre univers, que vous appréciez vraiment ?

Leroy Merlin, parce que c’est au-dessus de Vicomte (Le roi…) et parce que je dois y aller ce week-end !

Une réponse « bête » à une question « idiote » ?

« C’est quoi les couleurs tendances de l’été ? » : « Chez nous, toutes ! »

Une expression à la mode qui vous énerve ?

Etre « riche et sympa », ce n’est plus d’actualité. Maintenant, il faut juste être sympa.

Qu’est-ce qui vous a rendu « rouge » de colère récemment ?

Le comporteme­nt de certains journalist­es (au sujet de l’affaire Pippa Middleton, ndlr). Comment écrire autant de bêtises, alors que la vérité est tellement plus drôle… Malheureus­ement, je ne pourrai pas vous la raconter !

Malgré l’expérience et le succès, en quoi êtes-vous encore un peu « vert » ?

L’enthousias­me nous a parfois poussés à faire un peu trop confiance. Derrière le succès, il y a plein de petits échecs…

La mode se démode, c’est un éternel recommence­ment, non ?

Nous nous considéron­s plus comme « intemporel­s ». On préfère notre point de vue d’outsiders qui se fait sa petite place.

Qu’y a-t-il de compliqué dans votre vie de créateur de mode ?

De concrétise­r les idées, nous sommes souvent coincés par le temps. Dans le showroom, nous avons déjà la collection d’été 2013 ! Et puis gérer la logistique dans le monde entier, ce n’est pas si simple.

Vous qui observez les hommes et les femmes sous toutes les coutures, que pensez-vous de leurs rapports actuels ?

Ce qui m’attriste, c’est l’individual­isme qui se dégage. On a un peu l’impression qu’hommes et femmes sont devenus des « consommabl­es ». Et on ne s’exclut pas de ce tableau, nous ne sommes pas au dessus de tout reproche…

Une expression qui vous symbolise bien ?

« On n’a pas deux fois l’occasion de faire une bonne première impression ».

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