Infrarouge

Monia Chokri, dévoile son jeu

- Par Hervé Prouteau.

Elle est l’étoile montante du cinéma canadien et commence à briller outre-Atlantique. Vous avez peut-être déjà croisé le sourire de Monia dans « L’âge des ténèbres » de Denys Arcand ou « Les amours imaginaire­s » de Xavier Dolan. Quoi qu’il en soit, c’est le moment de faire connaissan­ce.

Présentez-vous en quelques mots?

Mon prénom signifie « le plus grand souhait de Dieu », ce qui est ironique pour une athée. Quand je ne tourne pas, je mixe dans les soirées, ça me donne une bonne excuse pour ne pas danser. Je suis un peu monomaniaq­ue sur le rangement, c’est une façon de gérer mon anxiété. J’ai de très bons amis à Montréal qui me manquent souvent puisque je passe la majorité de mon temps à Paris. J’aime le Jardin de Luxembourg… c’est très bien rangé!

Une comparaiso­n flatteuse?

On m’a souvent dit que je ressemblai­s à Natalie Wood ou à Marion Cotillard. Je ne vois pas trop la similitude, mais je trouve cela excessivem­ent flatteur.

Un film que vous n’avez toujours pas vu?

Celui que je suis en train d’écrire !

Une illusion qui persiste?

Qu’on peut bien vieillir comme femme dans ce métier d’image.

Racontez-nous un moment particuliè­rement loupé? Casting, tournage, promo?

J’ai été en casting pendant un an sur un rôle qui me tenait particuliè­rement à coeur. Le réalisateu­r hésitait entre une autre f ille et moi. Finalement, sans nous avertir, la production a choisi une nouvelle actrice qui n’avait jamais passé le casting avant. Ça a été un coup dur, heureuseme­nt, le tournage était en même temps que « les Amours imaginaire­s ». Si j’avais fait ce film, je n’aurais jamais pu faire celui de Xavier Dolan. Et sincèremen­t, au final, je le préfère de loin. Depuis ce jour-là, je me dis que ce qu’on loupe dans ce métier peut nous ouvrir de plus grandes portes ailleurs…

Le truc qui vous agace un peu sur un tournage?

Lorsqu’un réalisateu­r prend un temps fou entre chaque prise pour discuter de ce qu’on vient de faire ou de ce qu’on va faire, on perd l’énergie de jeu.

Une critique qui vous a touchée ?

Un jour au Conservato­ire, j’avais du mal avec une scène et le prof m’a dit « oublie tout ce que tu as à faire, ne fais que réagir. Le jeu réside presque uniquement dans cela : si tu écoutes bien ton partenaire, ta réaction sera juste ». À partir de ce moment-là, je me suis concentrée à développer mon sens de l ’ écoute et j ’a i t rouvé une liberté dans le jeu que je n’avais pas avant.

Une expression qui vous symbolise bien?

« Je ne ferai jamais partie d’un club qui m’accepterai­t pour membre ». C’est une citation de Woody Allen qui paraphrase Groucho Marx.

Un succès qui vous laisse plus que perplexe?

Katy Perry, le sommet du cheap et de la vulgarité.

Un « beau mec » qui fait craquer vos copines, sauf vous?

Ryan Gosling, beurk! …

Celui que vous êtes presque la seule à trouver craquant?

François Damiens. Dès qu’on le rencontre, on ne peut que craquer pour lui, il a un charme fou. Mais en fait, je pense qu’il y a plein de gens qui partagent mon opinion.

Une jolie rencontre profession­nelle qui n’a pas encore eu lieu?

J’adorerais travailler pour Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, ils font partie des plus grands scénariste­s que la France compte actuelleme­nt.

Un truc que vous n’aviez pas « prévu » comme ça au cinéma?

Je suis très sociable de nature et pourtant, plus je travaille dans ce métier, plus je rencontre des gens, plus mon besoin de m’isoler est immense.

Pour finir, êtes-vous heureuse?

Comme un poisson dans l’eau !

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« François Damiens. Dès qu’on le rencontre, on ne peut que craquer pour lui, il a un charme fou. »

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