Infrarouge

Kitsuné, mixage presque parfait

- Par Hervé Prouteau.

L’histoire du duo que forment Gildas Loaëc et Masaya Kuroki ressemble à un conte de « faits » , axés autour des trois sens artistique­s qu’ils développen­t à merveille : la musique, la mode et le design. Rencontre avec l’un des co-fondateurs, Gildas, côté musique.

Quel est le terme qui vous plaît le plus pour résumer votre « métier » ?

Visionnair­e ? Non je déconne ! J’espère vraiment en être un, mais si c’était le cas… je serais déjà riche !

Votre succès est assez fulgurant, pourquoi n’êtes-vous pas déjà riche d’ailleurs?

Je suis très curieux et sensible à ce que peuvent être les tendances, notamment dans la musique, mon coeur de métier, mais je crois qu’en fait… j’ai trop bon goût ! Il me manque une petite touche de vulgarité pour faire des choses plus populaires.

Que dit-on de vous ou de votre marque de peu flatteur ?

Que nous sommes un peu snobs ! Trop axés sur un marché de niche, et 20 % trop chers !

Une mode que vous ne comprenez toujours pas ?

Je suis assez hermétique au total look noir.

Le truc qui vous agace dans l’univers de la mode ?

La relation avec les média, notamment en France où les magazines ne supportent pas que, même les jeunes marques, ne soient pas « annonceurs ». C’est moins le cas aux Etats-Unis et au Japon.

La faute de goût pour laquelle vous avez peu d’indulgence?

Je ne suis pas fou du « pantacourt » de Marc Jacobs. J’imagine qu’il pense qu’être un peu « beauf », c’est chic. Je ne suis pas sûr que ça marche.

Par qui rêveriez-vous d’être représenté ? Une égérie parfaite du label Kitsuné ?

Je ne suis pas fan de ce genre de question… Ryan Gosling peut-être. Ou Sofia Coppola et Thomas Mars.

Quelle marque assez lointaine de votre univers trouve grâce à vos yeux ?

« Comme des garçons », et « Julia Watanabe ».

Une expression à la mode qui vous énerve ?

J’ai horreur de l’expression : « C’est que du bonheur ! ». Je n’aime pas non plus lorsqu’on nous parle « d’ADN » de la marque.

L’habit ne fait-il jamais le moine ?

Non, et j’aime assez l’idée qu’on puisse être bourgeois et punk ! Catholique intégriste et ouvert d’esprit.

Un geste « vert » efficace que vous faites régulièrem­ent ?

Bien me conduire… je n’ai pas de voiture ! C’est très militant.

Qu’est-ce qui vous fait une peur bleue dans votre business ?

Dans la création, c’est de ne pas faire les bons choix, hésiter, se tromper et plus on grandit, plus on est regardé.

Qu’y a-t-il de « terrible » dans votre vie profession­nelle ?

Mon travail, c’est du « sur-mesure » ! Je l’ai créé à l’image de ce que j’avais envie de faire. Ce que je préfère, c’est écouter de la musique, mais c’est aussi ce qui me saoule un peu parfois !

Quel est le truc à la mode que vous aimez chez les autres, mais pas sur vous ?

J’aimerais porter des shorts, mais il faut une certaine confiance en soi que je n’ai pas. D’ailleurs, vous verrez… le short ou le bermuda en ville, c’est la tendance.

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