Infrarouge

Thierry Lasry, l’oeil qui donne des leçons au marché

- Par ABT.

Petit, vous rêviez d’être quoi ?

D’être connu, en haut de l’affiche. Au départ, c’était par le sport en étant tennisman, ou dans le basket. Un rêve de gosse.

Si vous n’aviez pas eu vos parents (père opticien et mère designer), auriez-vous été dans le secteur de la lunette ?

Sûrement pas, mais j’aurais créé autre chose car j’ai un ADN créatif. Les lunettes, c’est comme les chaussures, c’est très technique. Il y a toujours une fibre créative familiale, on ne rentre pas dans les lunettes par hasard.

Avant d’en designer, quel était le modèle que vous portiez ?

Mon père était déjà en marge du marché, j’ai donc eu le choix parmi des modèles assez pointus dès le départ. Je portais des Matsuda, une marque japonaise qui était très en vogue dans les années 90, avec un modèle en métal un peu futuriste. J’avais 16 ans. Plus oeil de lynx qu’oeil de biche, celui qui a pour ambition de devenir le Louboutin de la lunette solaire est bien parti. Porter ses modèles est un signe ostentatoi­re de branchitud­e. Cet enfant prodige de la mode décrypte pour nous son ascension.

Racontez-nous votre vrai départ dans ce métier ?

J’ai débuté par l’optique en 2000, que je fais toujours même si ma marque est 100 % solaire. Vers 2005, j’ai intégré des modèles solaires, c’était des « show pieces », qui ne sont pas forcément là pour être vendues, c’était des modèles un peu fous. J’ai été présenté sur le salon Première Classe et j’ai découvert le monde de la mode. Ce fut une révélation. J’ai compris que, quand on a le bon produit, on a tout de suite accès à la bonne distributi­on, à la presse, et en 4 jours j’ai senti les besoins du marché. Mon seul impératif était que mes solaires sortent sous mon nom.

Le tout premier modèle, c’était quoi ?

Il s’appelle « Adrenaly », une lunette en écaille clair, assez classique avec des branches blanches. Une combinaiso­n avant-gardiste intéressan­te. A l’époque, c’était une petite collection puis en deux saisons, on est passé aux choses sérieuses. Un modèle avait un bout d’oeil qui partait, l ’autre avait 250 cristaux Swarovski sur un oeil, des trucs un peu fous. Cela m’a valu trois pleines pages dans le Vogue anglais, celui de la fashion week, et tous les stylistes m’ont ensuite contacté…

Et les people se sont mis à les porter tout de suite ?

J’avais un mode de distributi­on très sélectif dès le départ et Nicole Richie a tout de suite porté mes lunettes… pendant un an chaque jour ! Ensuite, j’ai eu les plus beaux points de ventes et donc très naturellem­ent beaucoup de parutions presse avec une moyenne de 2 par jour ; pour une marque qui n’est pas annonceur, c’est pas mal.

Vos collection­s sont inspirées par quoi ?

Mon inspiratio­n vient de partout, j’ai les yeux très ouverts. Je me suis inspiré des chaussures de Mark McNairy en cuir avec la semelle fluo par exemple, j’ai aussi une fascinatio­n pour les années 80 et tout ce qui est graphique, les Legos… J’ai mélangé tout ça et cela a donné le modèle Angely.

Quel est votre style vestimenta­ire ?

Anne Hathaway et le modèle Sexxxy Matte

Etes-vous pour le port des lunettes noires en toutes circonstan­ces ?

Quand elles sont bien choisies, oui. Mais elles le sont rarement, car ceux qui se permettent de les porter la nuit les choisissen­t mal. On ne met pas des lunettes de sport la nuit. Je suis un mélange de plein de choses. J’aime jouer les caméléons. J’ai les mains a priori très rock (beaucoup de bagues), je peux avoir de très grosses baskets genre hip hop avec un petit haut très dandy, un foulard ou une cravate. J’aime surprendre, un jour dandy, l’autre street, ou rock...

Qui ne porte pas encore vos lunettes et que vous rêveriez de voir avec ?

Madonna a été un premier énorme coup : elle a fait doubler la taille de la société en l’espace de six mois ! Nicole Richie ou Anne Hathaway les portaient déjà, on a eu ensuite Rihanna, puis Lady Gaga, Jessica Alba, Eva Mendès,

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On ne met pas des lunettes de sport la nuit.
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