Infrarouge

Nadège Winter, l’ultra pointue personnali­se la « Tim » mythique

- Par Aude Bernard-Treile.

Elle est jolie, sait mettre la meilleure ambiance musicale du moment et dénicher des perles rares mode qui seront les « must have » de la saison. Cette créatrice « touche-à-tout » pointue aime mêler la culture à la mode et au design en gardant toujours une touche green attitude.

Nadège Winter, quel est votre style vestimenta­ire ?

Je dirais que je suis plutôt du genre multifacet­tes, avec une forte tendance boyish amish, un mixte de silhouette androgyne, jean et basique, avec une touche de décalage hippie chic 70’...

Vous venez de revisiter la mythique Timberland jaune en la féminisant un peu avec du tissu fleuri. Pourquoi ce modèle en particulie­r ?

Timberland m’a demandé de travailler une collection capsule de chaussures pour femmes répondant à des attentes écologique­s. Pour moi, c’était évident : il fallait retravaill­er la mythique « yellow boot » en lui apportant une touche féminine, mode et écologique, avec une gamme de tissus liberty, floral, bandana. Fan du style worker, androgyne, ce modèle fait partie de mon dressing.

Aujourd’hui, pour être créatif dans la mode, il faut savoir réinventer ?

Etre créatif dans tous les domaines (mode, musique, design, cinéma...), c’est sans aucun doute avoir le génie rare d’inventer de toute pièce, mais aussi l’inspiratio­n vive pour réinventer ce qui a déjà existé. C’est la base de toute forme de création, me semble-t-il. Etre capable de regarder un objet, une matière, une coupe, un référence mythique et lui redonner vie en apportant sa propre histoire, son sens de l’esthétique, ses influences, sa capacité à ressentir l’air du temps.

Vous êtes plutôt « Paris, capitale de la mode » ou « Tokyo, l’avant-gardiste » ?

Je suis plutôt amoureuse des mélanges, des cultures, des époques, des tribus. Je ne me sens pas affiliée à une ville, un style, une tendance bien définie. J’aime prendre et ressentir dans tous les pays ce qui me constitue moi et qui me rend unique.

Vous avez été dir com’ de Colette : comment un produit d’une collection est considéré comme le must have du moment ?

Je pense que la recette idéale n’existe pas, ce serait si simple ! Il y a bien souvent la réunion de plusieurs facteurs magiques tel que le bon goût et le flair aigu d’un

Qu’est-ce que vous aimez chez les autres, mais qui ne va pas du tout sur vous ?

Les talons ! Disons que je ne sais pas du tout marcher avec des talons. Il suffirait donc d’un stage intensif pour que je m’y fasse enfin.

La mode que vous ne comprenez toujours pas ?

Il n’y a pas de mauvaise mode. Celle qui ne convient pas à l’un peut toujours sauver le look de son voisin. A chacun son style. Pourvu qu’il soit sincère.

Une pièce de votre dressing qui ne sera jamais démodée ?

Un jean droit brut, une chemise blanche, une veste d’homme vintage, une robe mexicaine.

Un truc mode que vous avez repris, inspiré d’un voyage ?

Y-a-t’il encore une mode nationale ? Même l’ethnique s’est infiltré partout... Il fut un temps où l’on rapportait les bijoux pour lacet de baskets de Tokyo, le collier « name plate » de Brooklyn, l’accumulati­on de bracelets brésiliens et grigri, la marinière bretonne… mais aujourd’hui, j’ai l ’impression que les modes sont universell­es. Ce sont plutôt les individus qui inspirent.

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