François-Xavier Demaison
L’ancien fiscaliste devenu acteur est un passionné de vie et de vins. En tournée dans toute la France, François-Xavier Demaison en profite pour visiter les caves à la recherche des meilleurs jus. Rencontre à l’heure de l’apéro.
Il paraît que vous avez attendu l’âge de 17 ans pour boire votre première goutte de vin ?
Oui, mais ça valait le coup d’attendre. C’était un DucruBeaucaillou. Et si c’est tard, je me suis beaucoup rattrapé depuis…
Vous avez aimé ce moment ?
Pas particulièrement. Boire du vin pour la première fois, c’est comme la première huître ! Ensuite, mes appréciations ont évolué, ça a été une découverte progressive, notamment grâce à mon père qui est un grand amateur de bouffe et de vin.
Vous tournez dans toute la France pour votre spectacle. On imagine que vous en profitez pour arpenter les vignobles ?
Je suis pote avec plein de vignerons, je visite des exploitations, je fais les caves. Il y a quinze jours, j’étais chez Laurent Combier, par exemple. C’est un cercle vertueux, le milieu du vin : de vignerons, on rencontre des cavistes, puis des journalistes… Ce sont des relations privilégiées avec des passionnés.
Avez-vous des règles à ne pas transgresser ?
J’essaie de ne jamais boire avant l’apéro – du soir, je précise –, et jamais avant de monter sur scène. J’ai une consommation assez sociable : je ne bois jamais seul et je privilégie le vin sur la nourriture, toujours. Ce que je vais manger dépend de ce que je choisis de boire.
Vous dites aimer tous les vins, mais le bordeaux, ça reste la base ?
Oui, je suis un dingue de bordeaux, mais j’ai aussi une vraie passion pour le Rhône, ce qui m’a amené à aimer les vins du Roussillon. C’est du grenache, du cépage frère. Avec ma compagne, j’ai acheté une maison près de Perpignan, c’est un vrai bonheur : Danjou-Banessy, Delmas, Olivier Pithon, Roc des Anges, Matassa… Ce sont des domaines exceptionnels. Et encore Lafage ou Terrassous, des gros jus pleins de soleil formidables !
En fait, vous aimez tout ?
Je me fiche des ostracismes, je ne suis pas un extrémiste. Le principal, c’est que ce que je bois soit bien vinifié. C’est comme la musique : mon spectre va de Gérard Lenorman à Oxmo Puccino, même si j’écoute Oxmo avec plus de plaisir que Gérard.
Entre une caisse de Mouton Rothschild et un premier rôle dans un film des frères Coen, que choisissez-vous ?
Le rôle chez les frères Coen, mais uniquement parce que la caisse de Mouton Rothschild, je l’ai déjà à la cave !
Il paraît que vous aimeriez devenir vigneron. Où en est ce projet ?
Ça avance, mais j’ai beaucoup de pain sur la planche avec ma tournée, la production de la série Quadras, rachetée par la Fox et qui va être adaptée par Tom Kapinos, à qui on doit la série Californication, un film à tourner, mon théâtre L’OEuvre à Paris… Donc, vigneron, oui, mais pas avant deux ans. Et ce sera une danseuse.
Justement, dans votre théâtre L’OEuvre, il y a un bar. Il vous arrive de passer derrière et de servir des coups à boire ?
De temps en temps, oui, comme la dernière fois où Louis CK est venu. Je prends du plaisir à venir ouvrir des bouteilles, même si je n’ai pas le savoir-faire de Germain, le barman. La cave de L’OEuvre a été élaborée par Serge Ghoukassian et on ne sert que des vins en biodynamie : Grand Jacquet, Solance (côtes du Ventoux), Roger Sabon (Châteauneuf-du-Pape), des bordeaux aussi… On sert ça avec des produits de chez Ospital, des fromages de chez Barthélemy…
Que faites-vous lorsque vous avez envie de boire un bon vin à Paris ?
Je vais au restaurent chez Sauvage (55, rue du Cherche-Midi, 75006) pour boire un bordeaux en biodynamie avec un ris de veau – il y a toute une nouvelle génération de très bons vignerons bordelais qui travaillent en biodynamie, c’est super ! – ou chez Divins (25, rue Hérold, 75001), une superbe cave tenue par Thomas Bravo-Maza.
Vous buvez quoi ce soir ?
Je fais diète et ça me déprime un peu. Mais demain est un autre jour !