Infrarouge

Clara Luciani

Avec Sainte-Victoire, son premier album, on reste tous baba. Rencontre avec une « jeune pousse » qui n’a pas dit son dernier mot.

- Par Olivia de Buhren

Si vous deviez vous présenter en quelques mots ? Je dirais que je m’appelle Clara Luciani et que je fais des chansons depuis sept ans maintenant.

Avec qui vous confond-on souvent ?

Caroline de Maigret ! Une fois où je faisais la première partie d’un spectacle de Benjamin Biolay, j’ai j’entendu une voix dans le public qui criait : « Caro, Caro ! » En plus, la personne s’exaspérait car je ne répondais pas. Caroline et moi, on nous confond tout le temps. À elle, je sais qu’on lui dit parfois : « Il y a ta petite soeur à la télé. »

Quand vous êtes-vous mise à la musique ?

J’ai commencé à l’âge de onze ans. J’ai vendu tous mes jouets pour acheter une guitare électrique. Il y a un truc un peu irrésistib­le dans la musique… une sorte d’appel mystique. À 19 ans, je suis partie à Paris, mon instrument sur le dos, avec l’ambition de devenir musicienne. Ça a effrayé mes parents. Peu après, j’ai démarré au sein du groupe de rock La Femme.

Quels sont les artistes qui vous inspirent ?

Les chanteuses Nico et Françoise Hardy. Ce sont les deux « patronnes ».

L’artiste avec lequel vous rêveriez de faire un duo ? Juliette Armanet. Je l’aime autant comme chanteuse que comme femme, c’est vraiment quelqu’un d’incroyable.

Quel est le truc le plus fou que vous ayez fait pour entrer dans le milieu de la musique ?

Rien, à part travailler comme une dingue et faire tous les boulots de la terre, même pizzaïolo.

Combien s’est-il écoulé entre votre premier projet et votre premier album ?

Sept ans, ça m’a pris beaucoup de temps. Aujourd’hui, tout va très vite pour les artistes, mais moi, je suis dans un schéma très différent.

Après Monstre d’amour, votre dernier titre s’intitule Sainte-Victoire. Encore une histoire de coeur ?

Non, le nom « Sainte-Victoire » fait référence à la montagne près de chez moi, dans le sud de la France. C’était important qu’il y ait un clin d’oeil à l’endroit où j’ai grandi, dans un album qui se veut autobiogra­phique.

Les critiques sont très élogieuses vous concernant. Comment le vivez-vous ?

Même si je l’espérais tout au fond de moi, je ne m’y attendais pas. C’est formidable, mais ça me met la pression pour le second disque. Heureuseme­nt, la pression, c’est positif, ce n’est pas qu’anxiogène. Elle force à nous dépasser ! Quel est celui de vos concerts que vous avez le plus aimé ? Mon concert au Point Éphémère, quai de Valmy, à Paris. Je l’ai fait l’année dernière, juste à la sortie de l’EP. On a eu beaucoup de mal à remplir le lieu, c’était très dur de trouver un public et la veille seulement ça a été complet. C’était ma première salle pleine dans la capitale, du coup j’étais hyper heureuse. Ma mère était là, c’était très émouvant.

Le concert d’un autre artiste que vous avez adoré ?

Le concert de Pond, qui fait du rock psychédéli­que. C’est mon groupe préféré.

Et celui où vous avez quitté la salle ?

Aucun. Je me force à rester jusqu’à la dernière minute par respect pour l’artiste.

La qualité que l’on vous reconnaît souvent ?

Je suis une bonne oreille pour mes amis, le genre de personne qu’on appelle pour se confier.

Et le défaut que l’on vous trouve parfois ?

Je suis un peu Calimero. J’aime bien me plaindre, j’adore ça même.

Le moment de votre vie où vous chantez le plus, en dehors de votre boulot ? À Noël, en famille. Je chante tout le temps, je suis presque chiante avec ça.

C’est quoi les chansons à écouter à Noël ?

Tous les titres de Frank Sinatra et, bien sûr, en numéro un, Mariah Carey avec All I Want For Christmas Is You.

Une erreur que vous ne commettrez pas deux fois ?

Couper ma frange au-dessus des sourcils, ça ne me va pas du tout. C’était une très mauvaise idée.

Un compliment qui vous dérange ?

Tous les compliment­s me mettent mal à l’aise. Je n’ai pas encore appris à les recevoir.

Comment vous voyez-vous dans dix ans ?

Pareil qu’aujourd’hui, mais un peu plus grosse parce qu’en tournée on mange beaucoup et, si je continue à en faire, je risque de m’élargir.

Un conseil qui vous a fait du bien ?

Le chanteur de mon ancien groupe, La Femme, Marlon Magnée, m’a dit un jour : « On ne dit pas “jouer” de la musique pour rien. Il faut que tu t’amuses sur scène. »

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